Dans un discours historique prononcé le 15 mars lors de la célébration de la Fête nationale hongroise, le Premier ministre a appelé les Hongrois et les peuples européens à reconquérir leur souveraineté en entrant en résistance contre le projet dictatorial des élites bruxelloises, dont l’objectif est de « changer à jamais le paysage religieux et culturel de l’Europe et de faire écrouler ses fondations ethniques – en éliminant ainsi l’État-nation, dernier obstacle à l’internationalisme ».
Alors que l’Europe vient de se soumettre au Sultan Erdogan, Viktor Orbán le rebelle nous met en garde contre « le danger de mort » qui nous guette. « L’invasion [de] ces masses d’hommes étrangères à notre civilisation qui mettent en péril notre mode de vie, notre culture, nos coutumes et nos traditions chrétiennes […] Elle est en train de mettre en pièces la structure millénaire de l’Europe », lance-t-il. Mais ce destin n’est pas inéluctable, il dépendra des choix que nous allons faire : « Allons-nous nous laisser réduire en esclavage, ou serons-nous des hommes libres ? » Autre question centrale pointée par le Premier ministre hongrois : « [L’invasion] n’est pas la conséquence inattendue et accidentelle d’événements fortuits, mais une opération planifiée et orchestrée » par « des puissances mondiales occultes et sans visage [qui] vont éliminer tout ce qui est unique, autonome, national et séculaire. »
Hongrie : une culture de la résistance
C’est grâce aux héros tombés que l’Europe, et en particulier la Hongrie, doivent leur existence. Viktor Orbán n’a pas la mémoire courte, il est porteur de la résistance séculaire des Magyars qui leur a permis de se libérer du joug ottoman. Ecrasée à Mohács en 1526, elle ne retrouva définitivement sa liberté qu’en 17181. Aussi proclamait-il, en décembre 2015, devant la Fidesz2 : « La Chrétienté, pas le Califat ! »
« L’opération des puissances occultes »
Après avoir subi l’invasion de leur pays par « les coups de boutoir des guerres », les Hongrois durent affronter les « puissances occultes » une première fois en 1920, lors du traité de Trianon3. Celui-ci amputait leur territoire des deux tiers, leur interdisait tout accès à l’Adriatique et les privait d’une partie importante de leurs moyens d’existence4. La commission internationale, ou commission Lord, traça de nouvelles frontières entre les territoires slovaques, roumains, serbes, croates et slovènes avant même qu’un traité ne les ait officialisées de jure5. Dispositions dont la Hongrie contesta la légalité au nom de ses droits historiques. C’est ainsi que, pour la première fois dans l’Histoire, un traité devenait idéologique et moral, avant d’être politique6. Le haut initié House, qui joua un rôle prédominant dans la conception du traité de Versailles et de ses annexes, soutenait que « la guerre doit transformer l’organisation internationale [Société des nations] en faisant pénétrer dans l’esprit du peuple la nécessité d’un nouveau standard de morale internationale »7.
Le diktat de Trianon demeure douloureux dans la mémoire collective hongroise8 et sert fréquemment de point d’orgue dans les discours d’Orbán relatifs à la reconquête de la souveraineté nationale.
Après que « Versailles » eut accompli la républicanisation de l’Europe9 prônée par les idéologues de la Révolution française, « des puissances mondiales occultes […] mélangeront les cultures, les religions et les populations, jusqu’à ce que notre belle et fière Europe aux multiples facettes ne soit plus qu’une ombre docile et blafarde », avertit le dirigeant hongrois. Désignation à peine voilée du plan de la Pan-Europe conçu par Richard Coudenhove-Kalergi, programme ultime de destruction des nations européennes par le métissage de leurs peuples. « L’homme du futur sera le produit de différentes races […] Les races et classes d’aujourd’hui disparaîtront progressivement par l’élimination des espaces, du temps et des préjugés. La race eurasiato-négroïde du futur, similaire en apparence aux anciens Égyptiens, remplacera la diversité des peuples et celle des individus. Plutôt que de détruire le judaïsme européen, l’Europe, contre sa volonté, éduque ce peuple et le conduit à son futur statut de leader de ce processus artificiel. Ce n’est pas surprenant que le peuple qui s’est échappé des ghettos-prisons devienne la noblesse spirituelle de l’Europe. Ainsi, cette attention particulière de l’Europe a donné naissance à une nouvelle race d’aristocrates. Cela est dû à l’anéantissement de l’aristocratie féodale européenne qui s’est effondrée au moment de l’émancipation des juifs10 », dixit Kalergi dans son Idéalisme pratique. N’est-ce pas le processus en cours ?
L’Union européenne, créée sous l’égide des services secrets américains sous contrôle juif11, ne fait que reformuler ce plan antique des pères spirituels des loges franc-maçonnes et le mettre en œuvre par le mécanisme de répartition des immigrés. Ce programme des Nations unies de 2000 fut confié à Joseph-Alfred Grinblat (ou Grünblatt), démographe français. Par un simple mécanisme de transfert, les démographes conclurent que l’Europe avait besoin, d’ici à 2025, afin de maintenir le nombre de sa population civile, de 159 millions d’immigrants africains et asiatiques. Vingt-trois millions iront à la France, quarante-quatre millions à l’Allemagne12.
Les dernières expérimentations de l’UE
Au sommet européen du 7 mars 2016, Viktor Orbán, en complète opposition aux élites bruxelloises, a rejeté toute coopération avec la Turquie et mis son veto aux nouvelles décisions de la Commission. Sur le plan financier, il est prévu de renouveler pour 2018 le tribut de trois milliards à verser à la Turquie, alors que la presse ottomane évoquait douze millions en octobre 2015.
Quant à l’aspect humain, va être créé un canal d’admission officiel court-circuitant les réseaux illégaux de traite d’humains. De jure, il s’agit d’institutionnaliser l’introduction illégale massive, par l’UE, de personnes n’entrant dans aucune catégorie migratoire légale et ne relevant pas du statut de réfugié défini par la Convention de 1951 ou par les textes légaux en vigueur dans les pays dans lesquels la Commission entend imposer leur installation. De facto, il s’agit d’expérimenter, puis de mettre en place une procédure non dégradante et non dépendante de la complicité gouvernementale ou policière, qui sera ensuite élargie, non pas à des centaines de milliers, mais à des millions de colons13.
Afin de parvenir à une entrée ordonnée des réfugiés se trouvant en Turquie, les membres de l’UE s’apprêtent donc à régulariser deux millions de hors-la-loi introduits illégalement par voie de fait en 2015, afin d’inviter leurs douze millions d’ayants-droit au regroupement familial, tout en accueillant encore huit millions de nouveaux hors-la-loi en 2016 pour ouvrir la porte au regroupement familial de leurs quarante-huit millions d’ayants-droit en 201714 ! Le Premier ministre hongrois sait de quoi il parle !
Bougeons-nous ! Restaurons notre sanctuaire ! Soyons héroïques à notre tour ! Reprenons le flambeau d’un Charles Martel, d’un Charlemagne, d’une Isabelle d’Aragon, d’un Miklos Zrinyi15, d’un prince Eugène, d’un Jean Sobieski, de tous ces héros qui ont fait de l’Europe une forteresse contre l’Islam !
1 Paix de Passarovitz.
2 Alliance civique hongroise.
3 Robert Vallery-Radot, La Hongrie et l’esprit maçonnique des traités, extrait de La Revue hebdomadaire, Paris, 1929.
4 Mines d’or, d’argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55% et 65% des forêts, ainsi que des voies ferrées, usines, canaux, institutions bancaires et terres cultivables.
5 Voir le rôle de la commission Lord et de l’idéologie du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » affirmé par Woodrow Wilson, in Lowczyk Olivier, La Fabrique de la paix. Du Comité d’études à la Conférence de la paix, l’élaboration par la France des traités de la Première Guerre mondiale, Paris, Economica, coll. Bibliothèque stratégique, 2010.
6 Cf. Les Conséquences politiques de la paix, Jacques Bainville, Godefroy de Bouillon, 1996.
7 In Maçonneries et sectes secrètes : le côté caché de l’Histoire, Epiphanius, Publications du Courrier de Rome, Versailles, 2000, p. 238.
8 http://www.nytimes.com/2008/04/07/world/europe/07hungarians.html?_r=0
9 « La franc-maçonnerie, organisation élitaire, bien structurée, centralisée, joua un rôle d’avant-garde dans la transformation de la guerre des puissances en une guerre idéologique, pour la républicanisation de l’Europe. Pour une Europe regroupée dans une Société des nations – idée essentiellement maçonnique – une fois coupées les têtes des hydres du cléricalisme et du monarchisme militariste. » In Requiem pour un empire défunt. Histoire de la destruction de l’Autriche-Hongrie, François Fejtö, Seuil, Points Histoire, 1993, p. 337.
10 Praktischen Idealismus, Wien, Paneuropa-Verlag, Wien-Leipzig, 1925, p. 22.
11 http://www.upr.fr/actualite/europe/des-federalistes-europeens-finances-par-des-chefs-de-lespionnage-americain
12 Cf. Libération, 5 janvier 2000.
15 Miklós Zrinyi, ban de Croatie, général et poète, chef de la Hongrie royale en armes au début de la décennie 1660. Artisan de la victoire de Saint-Gothard sur les Ottomans, en août 1664, avec le général impérial Montecuccoli.
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