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action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/mediaspresse/www/wp-includes/functions.php on line 6114Ce texte long et très étayé rappelle aux catholiques qu’obéissance ne veut pas dire soumission à tout ce que l’autorité édicte surtout quand elle s’éloigne de la vérité : la réponse nous vient de la doctrine catholique, qui fixe des limites d’action très claires à l’autorité des prélats et à l’autorité suprême du pape. On y comprend aussi, et ce n’est pas rien, que Mgr Viganò, malgré ses fortes « réserves » sur le Pape François, n’est pas un adepte du sédévacantisme. On pouvait le présupposer, mais il vaut mieux le lire.
]]>Révérend et cher prêtre du Christ,
J’ai reçu votre lettre, dans laquelle vous me soumettez des questions graves sur la crise d’autorité dans l’Église, crise qui s’est intensifiée ces dernières années et en particulier lors de «l’urgence pandémique», à l’occasion de laquelle la gloire de Dieu et le salut des âmes ont été mis de côté au profit d’une prétendue santé du corps. Si j’ai l’intention de rendre publique ma réponse détaillée à votre lettre, c’est parce qu’elle répond aux nombreux fidèles et prêtres qui m’écrivent de partout, m’exposant leurs interrogations et tourments de conscience sur ces mêmes questions graves.
Le problème d’une autorité pervertie – c’est-à-dire qui n’agit pas dans les limites qui sont les siennes ou qui s’est donnée de manière autonome une fin opposée à celle qui la légitime – est abordée par les Saintes Écritures pour nous rappeler que omnis potestas a Deo (Rm 13, 1) et qui resistit potestati, Dei ordinationi resistit (Rm 13, 2). Et si saint Paul nous dit d’obéir à l’autorité civile, à plus forte raison nous sommes tenus d’obéir à l’autorité ecclésiastique, en raison de la primauté des questions spirituelles sur les questions temporelles.
Vous observez que ce n’est pas à nous de juger l’autorité, car le Fils de l’homme reviendra pour faire justice à la fin des temps. Mais si nous devions attendre le jour du Jugement pour voir les méchants punis, dans quel but la Majesté divine aurait-elle établi une autorité temporelle et spirituelle sur terre ? N’est-ce pas leur travail, en tant que vicaires du Christ Roi et Grand Prêtre, de gouverner leurs sujets sur cette terre, d’administrer la justice et de punir les méchants ? Quel sens auraient les lois s’il n’y avait pas quelqu’un pour les faire respecter, sanctionnant ceux qui les violent ? Si l’arbitraire de ceux qui sont constitués en autorité n’était pas puni par ceux qui ont autorité sur eux, comment les sujets – civils et ecclésiastiques – pourraient-ils espérer obtenir justice sur terre ?
Je crains que votre objection, selon laquelle les ecclésiastiques qui détiennent un pouvoir dérivant de l’autorité de la charge exercée ne puissent être jugés qu’à la fin des temps, conduise d’une part au fatalisme et à la résignation des sujets, et d’autre part constitue une sorte d’incitation à abuser de leur pouvoir chez les supérieurs.
L’obéissance à une autorité pervertie ne peut pas être considérée comme un devoir, ni moralement bonne, simplement parce qu’à son retour le Fils de l’homme reviendra pour faire justice à la fin des temps. L’Écriture nous exhorte certainement à être obéissants, en modérant notre obéissance par la patience et l’esprit de pénitence, mais elle ne nous exhorte absolument pas à obéir à des ordres intrinsèquement mauvais, pour la seule raison que ceux qui nous les imposent sont constitués en autorité. Cette autorité, en effet, précisément au moment où elle s’exerce contre le but pour lequel elle existe, se prive de la légitimité qui la justifie et, bien qu’elle ne s’éteigne pas de fait, elle exige néanmoins des sujets une adhésion qui doit être passée au crible et jugée au coup par coup.
Avec la Révolution, l‘ordo christianus, qui reconnaissait l’Autorité constituée comme venant de Dieu, fut renversé, pour faire place aux prétendues démocraties au nom de la laïcité de l’État et de sa séparation d’avec l’Église. Avec le Concile Vatican II, cette subversion du principe d’autorité s’est glissée dans la Hiérarchie elle-même, entraînant l’effacement de cet ordre voulu par Dieu non seulement dans la société civile, mais aussi dans l’Église. De toute évidence, lorsque l’œuvre de Dieu est falsifiée et que son autorité est refusée, le pouvoir est irrémédiablement compromis et les conditions sont créées pour la tyrannie ou l’anarchie. L’Église ne fait pas exception, comme nous pouvons douloureusement le constater : le pouvoir est souvent exercé pour punir les bons et récompenser les méchants; les sanctions canoniques servent presque toujours à excommunier ceux qui restent fidèles à l’Évangile; les Dicastères et les organes du Saint-Siège soutiennent l’erreur et empêchent la diffusion de la Vérité. Bergoglio lui-même, qui devrait représenter la plus haute autorité du monde, utilise le pouvoir des Clés sacrées pour soutenir l’agenda mondialiste et promouvoir des doctrines hétérodoxes, bien conscient que l’adage «Prima Sedes a nemine judicatur» lui permet d’agir impunément, sans être dérangé.
Cette situation est évidemment anormale, car dans l’ordre établi par Dieu, l’obéissance est due à celui qui représente l’autorité. Mais dans ce merveilleux cosmos, Satan insinue le chaos, altérant l’élément fragile et pécheur : l’homme. Vous le soulignez bien dans votre lettre, cher prêtre : «Or, la chose la plus diabolique que notre ennemi ait réussi à accomplir, c’est d’utiliser précisément la personne même qui se présente au monde investie de l’autorité conférée par Jésus-Christ à son Église pour faire le mal, et avec cela : d’une part pour impliquer certains des bons dans le mal, d’autre part pour scandaliser les bons qui s’en rendent compte», puis vous replacez cette situation dans le contexte du cas présent : «L’autorité de Jésus a été abusivement utilisée pour justifier et soutenir une terrible opération, qui se présente sous le faux nom de vaccination ».
Je suis d’accord avec vous sur les évaluations de l’immoralité objective du soi-disant vaccin contre Covid-19, en raison de l’utilisation de matériel provenant de fœtus avortés. Je suis également d’accord avec l’insuffisance absolue – scientifique, aussi bien que philosophique et doctrinale – du document promulgué par la CDF, dont le préfet ne fait qu’exécuter paresseusement des ordres plus que discutables venus d’en haut : l’obéissance des réprouvés est emblématique, dans ces situations, car elle sait ignorer avec désinvolture l’autorité de Dieu et de l’Église, au nom d’un asservissement courtisan à l’autoritarisme du supérieur immédiat.
Néanmoins, je tiens à souligner que le document du Saint-Siège est particulièrement insidieux non seulement pour n’avoir analysé qu’un aspect lointain, pour ainsi dire, de la composition de la drogue (indépendamment de la licéité morale d’une action qui ne perd pas de gravité avec le temps); mais pour avoir délibérément ignoré que pour «rafraîchir» le matériel fœtal d’origine, il est nécessaire d’ajouter périodiquement de nouveaux fœtus, obtenus à partir d’avortements occasionnés au troisième mois ad hoc, et que les tissus doivent être prélevés sur des créatures encore vivantes, au cœur palpitant. Compte tenu de l’importance du sujet et de la dénonciation de la communauté scientifique catholique, l’omission d’un élément intégral pour la production du vaccin dans une déclaration officielle confirme, dans l’hypothèse la plus généreuse, une incompétence scandaleuse et, dans la plus réaliste, la volonté délibérée de faire passer les vaccins produits avec des avortements provoqués comme moralement acceptables. Cette sorte de sacrifice humain, dans sa forme la plus abjecte et la plus sanglante, est donc considérée comme négligeable par un Dicastère du Saint-Siège au nom de la nouvelle religion de la santé, dont Bergoglio est un fervent partisan.
Je suis d’accord avec vous sur l’omission des évaluations concernant la manipulation génétique induite par certains vaccins agissant au niveau cellulaire, à des fins que les laboratoires pharmaceutiques n’osent pas avouer, mais que la communauté scientifique a largement dénoncé et dont les conséquences à long terme sont encore inconnues. Mais la CDF évite scrupuleusement de s’exprimer aussi sur la moralité de l’expérimentation sur l’homme, admise par les fabricants de vaccins eux-mêmes, qui se réservent le droit de ne fournir des données sur cette expérimentation de masse que dans quelques années, quand il sera possible de comprendre si le médicament est efficace et au prix de quels effets secondaires permanents. Tout comme la CDF se tait sur la moralité de spéculer honteusement sur un produit présenté comme la seule défense contre un virus grippal qui n’a pas encore été isolé mais seulement séquencé. En l’absence d’isolement viral, il n’est pas scientifiquement possible de produire l’antigène vaccinal, donc toute l’opération Covid se montre – à qui n’est pas aveuglé par les préjugés ou la mauvaise foi – dans toute sa fausseté criminelle et son immoralité intrinsèque. Un mensonge confirmé non seulement par l’accent quasi religieux avec lequel le rôle salvifique du soi-disant vaccin est présenté, mais aussi par le refus obstiné des autorités sanitaires mondiales de reconnaître la validité, l’efficacité et le faible coût des traitements existants, à partir du plasma hyperimmun à l’hydroxychloroquine et à l’ivermectine, de l’apport en vitamines C et D pour augmenter les défenses immunitaires au traitement rapide des premiers symptômes. N’oublions pas que s’il y a des personnes âgées ou affaiblies en santé qui sont décédées avec le Covid, c’est parce que l’OMS a prescrit aux médecins généralistes de ne pas traiter les symptômes, indiquant des soins hospitaliers absolument inadéquats et néfastes pour les personnes souffrant de complications. Sur ces aspects aussi, le Saint-Siège est silencieux, complice évident d’une conspiration contre Dieu et contre l’homme.
Revenons maintenant à l’autorité. Vous écrivez : «C’est pourquoi quiconque se trouve face à des personnes investies de l’Autorité de Jésus qui agissent manifestement à l’opposé de Son mandat, est en mesure de se demander s’il peut ou non obéir à leur Autorité, quand dans des situations terribles comme celle-ci, celui qui exerce l’autorité au nom de Jésus agit clairement contre ses mandats.» La réponse nous vient de la doctrine catholique, qui fixe des limites d’action très claires à l’autorité des prélats et à l’autorité suprême du pape. Dans ce cas, il me semble clair qu’il n’appartient pas au Saint-Siège d’exprimer des appréciations qui, en raison de la manière dont elles sont présentées et analysées et des omissions manifestes dans lesquelles elles se produisent, ne peuvent entrer dans le cadre déterminé par le Magistère. Le problème, à y regarder de plus près, est logique et philosophique, même avant d’être théologique ou moral, car les termes de la quæstio sont incomplets et erronés, et donc la réponse sera erronée et incomplète.
Cela n’enlève rien à la gravité du comportement de la CDF, mais en même temps c’est précisément en dépassant les limites propres à l’autorité ecclésiastique que se confirme le principe général de doctrine, et avec lui aussi l’infaillibilité que le Seigneur garantit à Son Vicaire, lorsqu’il entend enseigner une vérité relative à la foi ou à la morale en tant que berger suprême de l’Église. S’il n’y a pas de vérité à enseigner, si cette vérité n’a rien à voir avec la foi et la morale, si quiconque promulgue cet enseignement n’a pas l’intention de le faire avec l’Autorité apostolique, si l’intention de transmettre cette doctrine aux fidèles en tant que vérité à garder et à croire n’est pas explicite, l’assistance du Paraclet n’est pas garantie et l’autorité qui la promulgue peut-être – et dans certains cas doit être – ignorée. Il est donc possible aux fidèles de résister à l’exercice illégitime d’une autorité légitime, à l’exercice d’une autorité illégitime ou à l’exercice illégitime d’une autorité illégitime.
Par conséquent, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites : «Si l’infidélité affecte cette autorité, seul Dieu peut intervenir. Aussi parce que même contre des autorités de niveau inférieur, il devient difficile de faire appel dans l’espoir d’obtenir justice». Le Seigneur peut intervenir positivement dans le cours des événements, manifester sa volonté d’une manière prodigieuse ou même simplement raccourcir les jours des méchants. Mais l’infidélité de celui qui est constitué en autorité, même s’il ne peut être jugé par ses sujets, n’en est pas moins coupable, elle ne peut prétendre l’obéissance à des ordres illégitimes ou immoraux.
En fait, une chose est l’effet qu’elle a sur les sujets, une autre est le jugement sur sa manière d’agir et une autre encore est la punition qu’elle peut mériter. Ainsi, s’il n’appartient pas aux sujets de mettre à mort le pape pour hérésie (bien que la peine de mort soit considérée par saint Thomas d’Aquin comme la mesure du crime de ceux qui corrompent la foi), on peut néanmoins reconnaître un pape comme hérétique, et à ce titre refuser, au cas par cas, de lui donner l’obéissance à laquelle il aurait autrement droit. Nous ne le jugeons pas, parce que nous n’avons pas le pouvoir de le faire, mais nous le reconnaissons pour ce qu’il est, en attendant que la Providence suscite celui qui pourra se prononcer définitivement et avec autorité.
C’est pourquoi, lorsque vous dites : « Ce ne sont pas les subordonnés de ces méchants qui ont le pouvoir de se rebeller et de les renverser de leur place», il est nécessaire de distinguer d’abord quel type d’autorité est en question, et d’autre part quel ordre est donné et quels dommages cette obéissance éventuelle entraînerait. Saint Thomas considère la résistance au tyran et le régicide comme moralement licites, dans certains cas, tout comme il est licite – et c’est même un devoir – de désobéir à l’autorité des prélats qui abusent de leur pouvoir contre le but intrinsèque du pouvoir lui-même.
Dans votre lettre, vous identifiez la marque de l’idéologie communiste dans la rébellion contre l’autorité. Mais la Révolution, dont le communisme est une expression, entend renverser les souverains non pas comme peut-être corrompus ou tyranniques, mais comme insérés hiérarchiquement dans un cosmos essentiellement catholique, et donc antithétique au marxisme.
S’il n’était pas possible de s’opposer à un tyran, les Cristeros, qui se sont rebellés avec les armes contre le dictateur maçonnique du Mexique qui persécutait ses citoyens en abusant de son autorité, auraient péché. Les Vendéens, les Sanfédistes, les Insurgés auraient péché : victimes d’un pouvoir révolutionnaire, perverti et pervertisseur, devant lequel la rébellion n’est pas seulement licite, mais elle est aussi un devoir. Même les catholiques qui, au cours de l’histoire, ont dû se rebeller contre leurs prélats, par exemple les fidèles qui en Angleterre ont dû résister à leurs évêques devenus hérétiques avec le schisme anglican, ou ceux en Allemagne qui ont été forcés de refuser l’obéissance aux prélats qui avaient embrassé l’hérésie luthérienne. L’autorité de ces bergers devenus loups était en fait nulle, puisqu’elle était orientée vers la destruction de la foi plutôt que vers sa défense, contre la papauté plutôt qu’en communion avec elle. Et vous ajoutez à juste titre : «Alors les pauvres fidèles, devant leurs pasteurs qui commettent de tels crimes et d’une manière si éhontée, sont stupéfaits. Comment puis-je suivre, au nom de Jésus, quelqu’un qui fait plutôt ce que Jésus ne veut pas?»
Mais un peu plus loin, je lis ces paroles de vous : «Quiconque nie leur autorité, en réalité nie l’autorité de celui qui les a établis. Et quiconque veut nier l’autorité de celui qui les a établis doit aussi nier leur autorité. En revanche, ceux qui restent soumis à l’autorité des ministres constitués en autorité par Jésus, sans se rendre complices de leurs erreurs, obéissent à l’Autorité de Jésus qui les a établis». Cette proposition est manifestement erronée, car en liant indissolublement l’autorité première et originelle de Dieu à l’autorité dérivée et vicariante de la personne, elle en déduit une sorte de lien indéfectible, un lien qui, au contraire, disparaît précisément au moment où celui qui exerce l’autorité au nom de Dieu, la pervertit en fait, bouleverse son dessein en le subvertissant. Au contraire, je dirais que c’est précisément parce que nous devons tenir l’autorité de Dieu dans le plus grand honneur qu’elle ne peut être bafouée par l’obéissance à ceux qui sont par nature soumis à la même autorité divine. Pour cette raison, saint Pierre (Actes 5: 29) nous exhorte à obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes : l’autorité terrestre, qu’elle soit temporelle ou spirituelle, est toujours soumise à l’autorité de Dieu. Il n’est pas possible de penser que – pour une raison qui semble presque dictée par un bureaucrate – le Seigneur voulait laisser son Église à la merci des tyrans, préférant presque leur légitimation procédurale légale au but pour lequel il les a placés pour paître son troupeau.
Bien entendu, la solution de la désobéissance semble plus facilement applicable aux prélats qu’au Pape, puisque ceux-ci peuvent être jugés et déposés par le pape, alors que ce dernier ne peut être déposé par personne sur terre. Mais s’il est humainement incroyable et douloureux d’avoir à reconnaître qu’un Pape peut être mauvais, cela ne nous permet pas de nier l’évidence et ne nous oblige pas à nous abandonner passivement à l’abus du pouvoir qu’il exerce au nom de Dieu mais contre Lui.
Et si personne ne voudrait attaquer les palais sacrés pour en chasser l’hôte indigne, on peut exercer des formes légitimes et proportionnées de réelle opposition, y compris la pression pour qu’il démissionne et abandonne ses fonctions. C’est précisément pour défendre la papauté et l’autorité sacrée qu’il reçoit du grand et éternel Prêtre qu’il est nécessaire d’éloigner celui qui l’humilie, la démolit et en abuse. J’ose dire, par souci d’exhaustivité, que même le renoncement arbitraire à l’exercice de l’autorité sacrée par le Pontife romain représente un vulnus très sérieux à la papauté, et pour cela nous devons considérer Benoît XVI plus responsable que Bergoglio.
Vous mentionnez ensuite ce que le prélat tyrannique devrait penser de sa propre autorité : « Un ministre de Dieu […] devrait avant tout nier son autorité d’apôtre, ou d’envoyé de Jésus. Il devrait reconnaître qu’il ne veut pas suivre Jésus et s’en aller. De cette façon, le problème serait résolu ». Mais vous, cher prêtre, vous vous attendez à ce que l’inique agisse comme une personne honnête et craignant Dieu, alors que justement parce qu’il est mauvais, il abusera sans aucune cohérence ni aucun scrupule d’un pouvoir qu’il sait très bien avoir conquis par malice dans le but de le détruire, puisque c’est dans l’essence même de la tyrannie, en tant que perversion d’une autorité juste et bonne, non seulement de l’exercer de manière perverse, mais aussi de discréditer et rendre odieuse cette même autorité dont elle est la grotesque contrefaçon.
Les horreurs commises par Bergoglio ces dernières années représentent non seulement un abus indigne de l’autorité papale, mais ont pour conséquence immédiate le scandale des bons à son encontre, parce qu’elle rend antipathique et odieuse, par la parodie de la papauté, la papauté elle-même, compromettant irrémédiablement l’image et le prestige dont jouissait jusqu’à présent l’Église, bien que déjà affligée par des décennies d’idéologie moderniste.
Vous écrivez : « Par conséquent, il n’est licite à personne d’obéir à des ordres injustes ou mauvais, illégitimes, ou de faire le mal sous prétexte d’obéissance. Mais à personne non plus il n’est permis de nier l’autorité du Pape parce qu’il l’exerce d’une manière perverse, en sortant de l’Église établie par Jésus sur le rocher de l’apôtre Pierre ». Ici, l’expression «nier l’autorité» doit être distinguée entre nier que Bergoglio a une autorité en tant que Pape et inversement nier que Bergoglio, dans l’ordre spécifique qu’il donne aux fidèles, a le droit d’être obéi lorsque l’ordre est en conflit avec l’autorité du Pape. Personne n’obéirait à Bergoglio s’il parlait à titre personnel ou était un employé du cadastre, mais le fait qu’en tant que Pape il enseigne des doctrines hétérodoxes ou scandalise les simples par des déclarations provocantes, rend sa faute extrêmement grave, car celui qui l’écoute pense qu’il écoute la voix du Bon Pasteur. La responsabilité morale de qui commande est incommensurablement plus grande que celle du sujet qui doit décider s’il lui obéit ou non. Le Seigneur demandera un compte rigoureux de cela, à cause des conséquences que le bien ou le mal fait par le supérieur entraîne sur les subordonnés, même en termes de bon ou de mauvais exemple.
À y regarder de plus près, c’est précisément pour défendre la communion hiérarchique avec le Pontife romain qu’il faut lui désobéir, dénoncer ses erreurs et lui demander de démissionner. Et priez Dieu qu’il l’appelle à Lui le plus tôt possible, si de cela pouvait en dériver un bien pour l’Église.
La tromperie, la tromperie colossale sur laquelle j’ai écrit à plusieurs reprises, consiste à forcer les bons – appelons-les ainsi par souci de brièveté – à rester emprisonnés dans des normes et des lois que les méchants utilisent justement in fraudem legis. C’est comme s’ils avaient compris notre faiblesse : c’est-à-dire que nous, malgré tous nos défauts, sommes religieusement et socialement orientés vers le respect de la loi, l’obéissance à l’autorité, le respect de la parole donnée, l’action avec honneur et loyauté. Avec cette vertueuse faiblesse qui est la nôtre, ils se garantissent notre obéissance, notre soumission, une résistance respectueuse et la désobéissance prudente. Ils savent que nous – pauvres imbéciles, pensent-ils – voyons l’autorité du Christ en eux et essayons d’y obéir même si nous savons que cette action, fût-elle moralement insignifiante, va dans une direction très spécifique … Alors ils nous ont imposé la Messe réformée, ainsi ils nous ont habitués à entendre les sourates du Coran chantées depuis l’ambon de nos cathédrales, et à voir celles-ci transformées en restaurants ou en dortoirs; c’est ainsi qu’ils veulent nous présenter comme normale l’admission des femmes au service de l’autel … Chaque démarche de l’Autorité, à partir du Concile, a été possible précisément parce que nous avons obéi aux Bergers Sacrés, et même si certaines de leurs décisions semblaient être déviantes, nous ne pouvions pas croire qu’elles nous trompaient, et peut-être eux-mêmes, à leur tour, n’ont-ils pas compris que les ordres donnés avaient un but injuste. Aujourd’hui, en suivant le fil rouge qui unit l’abolition des Ordres mineurs à l’invention des acolytes et des diaconesses, on comprend que ceux qui ont réformé la Semaine Sainte sous Pie XII avaient déjà sous les yeux le Novus Ordo et ses atroces déclinaisons. L’étreinte de Paul VI avec le patriarche Athénagoras a suscité en nous l’espoir d’un véritable écumène, car nous n’avons pas compris – comme pourtant l’avaient dénoncé certains – que ce geste devait préparer le panthéon d’Assise, l’idole obscène de pachamama et, peu après, le sabbat d’Astana.
Aucun de nous ne veut comprendre que cette impasse peut être brisée simplement en ne la suivant pas : il faut refuser de se confronter en duel avec un adversaire qui dicte des règles auxquelles nous seuls devons-nous plier, gardant pour lui-même la liberté de les briser. Ignorez-le. Notre obéissance n’a rien à voir ni avec la servilité passive ni avec l’insubordination; au contraire, elle nous permet de suspendre tout jugement sur qui est ou n’est pas Pape, continuant à se comporter en bons catholiques même si le Pape se moque de nous, nous méprise où nous excommunie. Car le paradoxe ne réside pas dans la désobéissance des bons à l’autorité du pape, mais dans l’absurdité de devoir désobéir à une personne qui est à la fois pape et hérésiarque, Athanase et Arius, lumière de jure et de facto ténèbres.
Le paradoxe est que pour rester en communion avec le Siège Apostolique, nous devons nous séparer de celui qui devrait le représenter et nous voir bureaucratiquement excommuniés par celui qui est dans un état objectif de schisme avec lui-même. Le précepte évangélique de «Ne pas juger» ne doit pas être compris dans le sens de s’abstenir de formuler un jugement moral, mais de condamner la personne, sinon nous serions incapables de faire des actes moraux. Bien sûr, ce n’est pas à l’individu de séparer le blé de l’ivraie, mais personne ne devrait appeler le blé ivraie, ni l’ivraie blé. Et quiconque reçoit l’Ordre Sacré, d’autant plus s’il est dans la plénitude du sacerdoce, a non seulement le droit, mais le devoir de dénoncer les semeurs d’ivraie, les loups voraces et les faux prophètes. Car même dans ce cas il y a, avec la participation au Sacerdoce du Christ, aussi la participation à son Autorité Royale.
Ce que nous ne réalisons pas, tant dans la sphère politique et sociale que dans la sphère ecclésiastique, c’est que notre acceptation initiale d’un prétendu droit de notre adversaire à faire le mal, basé sur une conception erronée de la liberté (morale, doctrinale, religieuse), se transforme maintenant en une tolérance forcée du bien alors que le péché et le vice sont devenus la norme. Ce qui a été admis hier comme notre geste d’indulgence, revendique aujourd’hui une pleine légitimité et nous confine en marge de la société en tant que minorité en voie d’extinction. Bientôt, conformément à l’idéologie anti-Christ qui préside à cet inexorable changement de valeurs et de principes, la vertu sera interdite et ceux qui la pratiquent seront condamnés, au nom de l’intolérance envers le Bien qualifié de divisionniste, fondamentaliste, fanatique. Notre tolérance envers celui qui, aujourd’hui, promeut les exigences du Nouvel Ordre Mondial et son assimilation dans le corps ecclésial, mènera infailliblement à l’établissement du royaume de l’Antéchrist, dans lequel les fidèles catholiques seront persécutés comme ennemis publics, exactement comme aux époques chrétiennes les hérétiques étaient considérés comme ennemis publics. En bref, l’ennemi a copié, renversé et perverti le système de protection de la société mis en œuvre par l’Église dans les nations catholiques.
Je crois, cher révérend, que vos observations sur la crise de l’autorité seront bientôt à compléter, du moins si on en juge par la rapidité avec laquelle Bergoglio et sa cour portent leurs coups à l’Église. Pour ma part, je prie pour que le Seigneur mette en lumière la vérité jusque-là cachée, nous permettant de reconnaître le Vicaire du Christ sur terre non pas tant par la robe qu’il porte, mais par les paroles qui sortent de sa bouche et par l’exemple de ses œuvres.
Je vous donne ma Bénédiction et me confie à votre prière.
+ Carlo Maria, Archevêque
31 janvier 2021, Dominica in Septuagesima
Etant donnés la décrépitude morale, le naturalisme, le libéralisme-libertaire et le manque de foi de la grande majorité des évêques conciliaires actuels, reconvertis en apôtres du monde post-moderne et de ses délires culturels, plutôt qu’en épiscopes soucieux d’instaurer le règne du Christ sur terre et de restaurer la civilisation chrétienne, la récente prise de position du quotidien des mitrés italiens, Avvenire, en faveur de l’idéologie du genre et de la culture gay, – parler non-culture serait plus exact -, ne devrait pas nous étonner.
Et pourtant, on ne peut qu’être toujours surpris devant un tel reniement de la doctrine catholique par ceux-là mêmes qui, aux yeux du monde, seraient censés en être les fidèles défenseurs… un rôle qu’ils ont cependant abandonné lors du funeste concile Vatican II et son ouverture au monde contemporain, à ses pompes et à ses œuvres.
Ainsi le quotidien italien LNBQ nous apprend que « le 28 novembre, en effet, (…) le quotidien des évêques s’est prononcé en faveur de la célébration le 17 mai de chaque année de la fête nationale contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie prévue par le fameux projet de loi Zan (contre les Lgbtphobies, ndlr), déjà passé à la Chambre et en attente d’approbation finale au Sénat ».
Parce qu’ils se sont détournés de Dieu, ils sont séduits par des fables !
Or continue le journal de la péninsule « le thème de la journée contre l’homophobie etc. est certainement l’un des points les plus controversés du projet de loi Zan car il s’agit d’approuver l’endoctrinement gender dès l’école primaire. »
Avvenire reconnaît qu’il y a un risque, mais cela vaut la peine de le courir car, explique en substance le journal de la Conférence épiscopale italienne (CEI), en effet beaucoup de jeunes vivent déjà des relations homosexuelles ou sont curieux de cette orientation. Il est donc important, affirme Avvenire, que les questions des enfants soient écoutées par « ceux qui ont les compétences et les outils pour le faire de manière cohérente et sereine ». En plus, ose Avvenire, non seulement les enfants, mais aussi leurs parents ont besoin d’une rééducation sur ces questions :
« les familles, elles-mêmes confuses, ont cessé d’être un point de référence. »
Le journaliste de LNBQ analyse justement : « Si même la CEI cède sur l’enseignement de l’idéologie du genre à l’école et ne résiste pas à la transformation des écoles élémentaires en camps de rééducation Lgbt, on peut bien penser que le projet de loi Zan passera plus facilement que prévu au Parlement, avec toutes les conséquences afférentes » dont « faire croire que l’expérience de la réalité est une fiction, puisque l’humanité ne se décline pas au masculin et au féminin mais est objet d’identités infinies ».
C’est Le Nouveau Monde de Huxley en acte, et dont il ressort que « le reconditionnement de la société à partir des idées de ceux qui la guident commence par façonner l’esprit des enfants ».
Est-ce étonnant que Luciano Moia, le journaliste qui signe cet article pro-lgbt sur le quotidien des évêques italiens, peut compter sur l’appui du père jésuite Antonio Spadaro, l’un des principaux conseillers du pape François, et des jésuites homosexualistes comme le père Piva ? Et que donc la CEI « n’a pas la force de s’opposer aux indications et pressions venant du tribunal de SainteMarthe » ?
Non, rien d‘étonnant sous le soleil de la Rome post-moderne et néo-protestante : l’Eglise conciliaire issue de Vatican II est devenue à travers des décennies de déstructuration et trahison de la doctrine catholique, d’amour contre-nature pour les théories et la culture libérale protestantes, l’alliée objective de la révolution arc-en-ciel venue de l’outre-Rhin protestant et du monde anglo-saxon. La révolution diabolique contre le catholicisme romain débutée avec Luther et sa prétendue Réforme protestante persiste et signe… le grand malheur étant que depuis un demi-siècle ces ennemis acharnés de l’Eglise catholique ont la bénédiction pontificale !
« [Ils] sont sortis de la voie, tous sont pervertis ; il n’y a personne qui fasse le bien, pas même un seul.
Sépulcre ouvert est leur gosier ; ils se servent de leurs langues pour tromper. Un venin d’aspic est sous leurs lèvres.
Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume.
Ils ont les pieds agiles pour répandre le sang.
La désolation et le malheur sont dans leurs voies.
Ils ne connaissent pas le chemin de la paix.
La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. » St Paul, Romains 3,7.
Francesca de Villasmundo
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La Pachamama, cette idole païenne d’Amazonie, arrivée en Europe par le truchement du Synode sur l’Amazonie et la complaisance lâche des prélats d’aujourd’hui, qui avait fini jetée dans le Tibre, est de retour et à nouveau mise à l‘honneur au Vatican ! Non cette fois-ci pour profaner une église de Rome ou les jardins apostoliques, mais sur les monnaies vaticanes.
Entre la vénération de la Bienheureuse Vierge Marie et celle de la Terre Mère, il y a la distance entre le christianisme et un culte païen. Mais ce sont des différences qui s’estompent, dans l’Eglise de Jorge Mario Bergoglio, et ainsi la Monnaie du Vatican vient de frapper le 16 octobre une pièce de 10 euros en argent, vendue désormais au prix de 69 euros, qui représente, à la place des madones, des saints, des pères de l’Église ou des crucifix, la Terre Mère, la personnification de la fertilité et de la planète. Sur un côté de la médaille, il y a une jeune femme enceinte dont le ventre est le globe terrestre sur lequel sont représentés certains continents. Quelques pointes émergent de ses longs cheveux. Cette effigie de la Terre Mère a tous les aspects de l’iconographie de la Pachamama.
« Terre fertile et fertile, fertile et féconde comme une jeune femme. La Terre doit être protégée comme une femme en attente d’une nouvelle vie. Une terre à respecter comme une mère et son enfant », explique, enthousiaste, Luigi Oldani, le médaillé bergamasque qui en est l’auteur. Pas un mot, de lui ou du bureau du Vatican qui s’occupe de la question, sur le Christ et ses enseignements, apparemment jugés implicites dans le credo écologique. L’occasion est également très laïque, sans rapport avec une quelconque commémoration du calendrier chrétien : la pièce sort parce que cette année, le 22 avril, a été célébré le 50e Jour de la Terre, le très new-age Earth Day, ce rendez-vous écolo-panthéiste que le Vatican parraine depuis l’arrivée de Jorge Maria Bergoglio.
Comme le déclare le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidianna, c’est « un choix scandaleux », l’Église du pape François « honore une divinité païenne ».
Et l’article de rappeler l’épisode de l’Evangile pour le comparer à ce temps d’apostasie au plus haut sommet de l’Eglise : « ‘Montrez-moi la monnaie du tribut.’ Ils lui présentèrent un denier. Et Jésus leur dit : ‘De qui est cette image et cette inscription ? De César,’ lui dirent-ils. Alors Jésus leur répondit : ‘Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’ Aujourd’hui, à la place de Cesar, nous avons la Pachamama, nous devons donc lui donner ce qu’elle mérite. »
Cette femme enceinte qui porte la Terre peut sans difficulté être comparée à la Mère Terre, divinité païenne et non-chrétienne.
« La Terre Mère peut être légitimement identifiée, souligne le journaliste de LNBQ, dans la tristement célèbre divinité Pachamama, à la fois parce que le terme ‘Pachamama’ en langue quechua signifie la Terre Mère, et parce que l’iconographie choisie par le maître Oldani reproduit celle de la Pachamama (même femme aux cheveux longs qui se caresse le ventre), et surtout parce que la Pachamama est une fréquentation récente des hautes hiérarchies ecclésiastiques. (…)
« Déesse Mère ou Déesse de la Vie, le fait est que le tintement de cette pièce rappelle celui des trente deniers jetés par Judas sur le sol du Temple. En premier lieu parce que sur les pièces de monnaie de l’État de la Cité du Vatican, nous exigeons que Notre Seigneur, la Sainte Trinité, les saints, les scènes sacrées ou louables de la culture chrétienne soient représentés (voir les pièces pour célébrer Raphaël). Nous avons ici bel et bien un remplacement, (un Grand Remplacement, ndlr de MPI) : de la Vierge Marie enceinte à la Pachamama enceinte. Du sacré au profane. D’un contenu catholique à un contenu non catholique, comme cela s’est produit il y a quelques années lorsque toujours le Vatican émettait un timbre représentant Martin Luther agenouillé devant une croix et tenant une Bible, à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme protestante.
« Deuxièmement, admis et non acquis que nous voulions célébrer la création (et non la Terre), comme si nous en éprouvions le besoin parce que personne ne le fait, il était essentiel de le faire selon une perspective et une sensibilité catholique, c’est-à-dire transcendante, où la création est au service de l’homme et ce dernier n’honore pas une femme qui au lieu de donner naissance à Dieu donne naissance au monde, où Dieu crée le monde et ne se confond pas avec le monde en devenant une divinité païenne. »
Cette image païenne en relief à côté des mots « Cité du Vatican » ne préfigure-t-elle pas la religion future mondialiste et syncrétiste en gestation au sein de l’Eglise conciliaire depuis des décennies ?
Francesca de Villasmundo
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Sanctoral
Saint Gaétan de Thienne, Confesseur
Gaétan naquit à Vicence, de la noble famille de Thienne. Aussitôt qu’elle lui eut donné le jour, sa mère l’offrit à la sainte Vierge, Mère de Dieu. L’innocence brilla tellement en lui dès ses tendres années, que tout le monde le nommait le Saint. Après avoir obtenu à Padoue le grade de docteur dans l’un et l’autre droit, il partit pour Rome, où le Pape Jules II le mit au rang des Prélats. Ordonné Prêtre, il fut si ardemment embrasé de l’amour de Dieu que, se dérobant à la cour, il se voua tout entier à Dieu. Ayant fondé des hôpitaux à ses propres frais, il y servait lui-même les pauvres pestiférés. Le zèle qu’il ne cessa de déployer pour le salut du prochain le fit surnommer le Chasseur d’âmes. Les mœurs du clergé étaient alors devenues moins régulières ; voulant les ramener à la forme de vie apostolique, il institua un ordre de Clercs réguliers, qui, se déchargeant de toute préoccupation quant aux biens terrestres, devaient ne posséder aucun revenu, ni demander aux fidèles de quoi subsister, mais se contenter, pour vivre, d’aumônes spontanément offertes. Ayant obtenu l’approbation de Clément VII, Gaétan, accompagné de Jean-Pierre Caraffa, Évêque de Chiéti depuis souverain Pontife sous le nom de Paul IV, et de deux autres personnages d’une grande piété, émit solennellement ses vœux devant l’autel majeur de la basilique du Vatican. Lors du sac de Rome, des soldats le brutalisèrent afin de lui extorquer l’argent qu’il avait déjà placé dans les trésors célestes par la main des pauvres. Les coups, les tortures, la prison, il supporta tout avec une patience invincible. Se confiant à la seule providence de Dieu, qui ne lui fit jamais défaut, ainsi que l’attestent plusieurs prodiges, il persévéra avec une constance inébranlable dans la règle de vie qu’il avait embrassée. L’amour du culte divin, le zèle pour entretenir la maison de Dieu, l’observance des rites sacrés, une participation plus fréquente à l’adorable Eucharistie, furent les choses qu’il s’appliqua le plus à encourager. Plus d’une fois il découvrit et confondit à néant les embûches et les erreurs de l’hérésie. Il prolongeait son oraison pendant huit heures environ, et l’accompagnait de larmes, souvent ravi en extase. Le don de prophétie l’a rendu célèbre. Étant, la nuit de Noël, près de la crèche du Seigneur, à Rome, il mérita de recevoir dans ses bras l’enfant Jésus, des mains de la Vierge Mère. Quelquefois Gaétan passait des nuits entières à châtier son corps à coups de discipline ; jamais on ne put l’amener à adoucir l’austérité de sa vie, et il témoigna souvent le désir qu’il avait de mourir couché sur la cendre et revêtu d’un cilice. Enfin la douleur qu’il ressentit de voir le peuple offenser Dieu par une sédition le fit tomber malade et, réconforté par une vision céleste, son âme passa de la terre au ciel. C’est à Naples qu’il mourut, et l’on y conserve très religieusement son corps dans l’église de Saint-Paul. Les miracles qu’il opéra pendant sa vie et après sa mort l’ont rendu glorieux, et le souverain Pontife Clément X l’a inscrit au nombre des Saints.
Saint Donat, Évêque et Martyr
Donat, après que ses parents eurent été martyrisés pour la foi de Jésus-Christ, se retira fugitif, avec un moine nommé Hilarin, à Arezzo en Toscane, et devint Évêque de cette ville. Dans la persécution suscitée par Julien, le préfet Quadratien ayant commandé à l’un et à l’autre d’adorer les idoles, ils se refusèrent à commettre un crime si détestable. Par ordre et en présence de Quadratien, on frappa Hilarin à coups de bâtons, jusqu’à ce qu’il rendît l’âme. Donat fut aussi tourmenté cruellement, et eut enfin la tête tranchée vers 363. Les Chrétiens ensevelirent honorablement leurs corps près de la même ville. Parmi les prodiges qu’il opéra, le bienheureux pape Grégoire rapporte que par sa prière il obtint qu’un calice sacré, mis en pièces par les païens, reprit sa forme première.
Bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes du 1er Ordre franciscain
À Gondar en Éthiopie, l’an 1638, les bienheureux Agathange de Vendôme (François Nourry né le 31 juillet 1598) et Cassien de Nantes (Gonzalve Vaz Lopez-Netto). Agathange vient du grec agathos qui signifie bon, brave au combat. Prêtres capucins et martyrs qui s’efforcèrent de réconcilier avec l’Église catholique les chrétiens séparés, en Syrie, en Égypte et en Éthiopie. C’est dans ce dernier pays que, poussé par le clergé copte local monophysite, le roi du Gondar les condamna à la pendaison. Ils furent pendus avec leur propre corde et lapidés. Ils ont été béatifiés par saint Pie X le 1er janvier 1905.
Portugais venant d’Ethiopie gémissaient sur l’état déplorable de la religion dans ce pays. Cassier apprit l’éthiopien et pria la propagande de l’y envoyer. En attendant la réponse de Rome, il visita les saints lieux avec son confrère, le bienheureux Agathange. Ces deux pères vertueux parcoururent les demeures des Coptes, qui les écoutèrent comme des anges envoyés du ciel. Cependant Pierre Léon, luthérien, avait gagné l’archevêque d’Ethiopie, Ariminius. Les amis des deux religieux voulurent les retenir ; mais, l’autorisation étant arrivée au bout de trois ans, ils partirent, couvrant leur costume de celui des moines Coptes. Le négociant vénitien Xanto leur fournit des provisions et un bateau pour les transporter par le Nil, jusqu’à ce qu’ils eussent rejoint un pacha qui allait à Souaguen. Ils l’atteignirent, après quinze jours de navigation, et furent un mois à traverser le désert de Cassir. Le catholique Constantin les accueillit charitablement à Souaguen. De là ils se rendirent avec une caravane à Saravi. Dans cette ville, ils furent arrêtés par les intrigues de Léon et du prélat qu’il avait séduit. Ils avaient passé trois jours en prison, sans boire ni manger, quand Monique, religieuse et sœur du gouverneur, les visita et leur fit donner des vivres. Ils ne prirent que du pain et de l’eau. Monique édifiée quitta le schisme. On avait envoyé à la cour les lettres de recommandation que le patriarche d’Alexandrie et d’autres personnages distingués avaient données aux deux missionnaires. Après quarante jours passés en prison, ils furent appelés à comparaître devant le souverain. Le trajet fut d’un mois. On les força à le faire, dépouillés de tout ce qui les couvrait, étroitement liés et à pied, suivant le train des mulets auxquels ils étaient attachés, et n’ayant de repos qu’autant qu’on en donnait à ces animaux. A Dombéa, on leur rendit leur costume de capucins, et on les présenta à Basilidas, qui, sans daigner les entendre, les condamna à être pendus. Les serviteurs de Dieu demandèrent à parler au prélat Ariminius devant le prince. Léon et l’évêque éloignaient cette entrevue. Cassien parlait parfaitement la langue du pays. Les catholiques affluèrent à la prison, et le bienheureux prononça un discours qui fit une grande impression. La cour en fut instruite, et les deux capucins furent mis dans un cachot jusqu’à l’instant de la conférence. Elle eut enfin lieu. Le monarque interrogea les pieux étrangers. Cassien répondit de la manière la plus franche et la plus satisfaisante. Ariminius s’emporta, fit brûler les lettres qui renfermaient l’éloge des deux missionnaires, et on fut d’avis de les chasser, avec défense de revenir. Rien ne fut décidé, et on les renvoya en prison. Aussitôt Léon ameute le peuple, court dire au roi qu’il expose sa couronne, s’il ne force les deux capucins à entrer dans la secte dont ils ont pris l’habit, ou si, sur leur refus, il ne les fait périr. Cassien et son compagnon sont ramenés. Sommés de choisir entre l’apostasie et la mort, ils déclarent qu’ils ne trahiront point leur conscience. Le prince les condamne de nouveau au dernier supplice. Les deux victimes se prosternent, et, les mains au ciel, bénissent Dieu, qui daigne leur donner occasion de souffrir pour sa gloire. Cassien récite à haute voix le symbole de Nicée, insistant sur les articles opposés aux erreurs d’Eutichès et de Dioscore, ajoutant que c’était la seule doctrine qui pût mériter la vie éternelle. Les bourreaux les conduisirent au lieu du supplice, et les pendirent aux arbres avec les cordes dont ces religieux se ceignaient. Le furieux Arminius accourut et ordonna, sous peine d’excommunication, aux schismatiques qui l’entouraient, de jeter au moins chacun une pierre aux patients. Les cruels lapidèrent les religieux. Ils revinrent même bientôt ; et, trouvant les deux cadavres détachés du gibet, ils les ensevelirent sous un monceau de pierres. Une seule personne fût touchée de la patience des martyrs et rentra dans le sein de l’Eglise. Dieu signala la sainteté de Cassien et d’Agathange : pendant huit jours, un éclat merveilleux marqua le lieu arrosé de leur sang. Le prince en fut témoin et touché. Il ordonna de donner aux deux morts une sépulture décente. Un orage dissipa les schismatiques qui dégageaient les cadavres du monceau de pierres. Les catholiques saisirent ce moment pour prendre les saintes dépouilles et les inhumer, hors de la ville. (In l’Abrégé de la vie et du martyre des pères Agathange, de Vendôme, et Cassien, de Nantes, par le père Emmanuel, de Bennes, 1756 ; et les vies des Saints et des Bienheureux des trois ordres de Saint-Francois par le père Fulgence Férot, 1779, troisieme volume).
Martyrologe
A Naples, en Campanie, saint Gaëtan de Thienne confesseur, fondateur des Clercs Réguliers. Plein d’une particulière confiance en Dieu, il donna à ses disciples l’ancienne forme de vie apostolique. Célèbre par ses miracles, il a été canonisé par le pape Clément X.
A Arezzo, en Toscane, l’anniversaire de saint Donat, évêque et martyr. Parmi les prodiges qu’il opéra, le bienheureux pape Grégoire rapporte que par sa prière il obtint qu’un calice sacré, mis en pièces par les païens, reprit sa forme première. Durant la persécution de Julien l’Apostat, il fut arrêté par le préfet Quadratien, et, refusant de sacrifier aux idoles, il fut mis à mort par le glaive et accomplit ainsi son martyre. On fit mourir avec lui le bienheureux moine Hilarin, dont on fait mémoire le 17 des calendes d’août (16 juillet), jour où son saint corps fut transféré à Ostie.
A Rome, les saints martyrs Pierre et Julien, avec du huit autres.
A Milan, saint Fauste soldat, qui, sous Aurèle Commode, soutint de nombreux combats et obtint la palme du martyre.
A Côme, la passion des saints martyrs Carpophore, Exanthe, Cassius, Séverin, Second et Licinius, décapités pour avoir confessé le Christ.
A Nisibe, en Mésopotamie, saint Domèce, moine persan, lapidé avec deux disciples, sous Julien l’Apostat.
A Rouen, saint Victrice évêque. Soldat sous le même Julien, il quitta le baudrier pour servir le Christ, endura de nombreux tourments infligés par son tribun et fut condamné à la peine capitale; mais le bourreau qui devait l’exécuter fut frappé de cécité, et Victrice, débarrassé de ses liens, s’échappa. Dans la suite, il devint évêque, convertit à la foi du Christ par la prédication de la parole de Dieu les Morins et les Nerviens, peuples jusqu’alors indomptés; enfin il s’endormit dans la paix en véritable confesseur.
A Châlons-sur-Marne, en Gaule, saint Donatien évêque.
A Messine, en Sicile, saint Albert confesseur, de l’Ordre des Carmes, célèbre par ses miracles.
Sanctoral
Saint Ignace de Loyola, Confesseur
Ignace de noble famille espagnole, et né à Loyola au pays des Cantabres. Huitième fils d’une famille de treize enfants, le jeune seigneur de Loyola entra comme page à la cour du roi Ferdinand V d’où il passa au service militaire. Ayant été grièvement blessé au siège de Pampelune, la lecture de livres pieux, qui lui tombèrent sous la main, l’enflamma d’un vif désir de marcher sur les traces de Jésus-Christ. Parti pour Montserrat, il suspendit ses armes devant l’autel de la bienheureuse Vierge, et consacrant la nuit à veiller, fit ses débuts dans la milice sacrée. Retiré ensuite à Manrèse, couvert d’un sac qui remplaçait les riches habits qu’il avait donnés à un pauvre, il y demeura une année, mendiant le pain et l’eau dont il se nourrissait, jeûnant tous les jours excepté le dimanche, domptant sa chair au moyen d’une rude chaîne et d’un cilice, couchant sur la dure, et se flagellant jusqu’au sang avec des disciplines de fer. C’est alors que Dieu le favorisa de si grandes lumières, que plus tard il avait coutume de dire : « Quand même les saintes Écritures n’existeraient pas, je serais néanmoins prêt à mourir pour la foi, rien qu’en raison des choses que Dieu m’a dévoilées à Manrèse. » C’est alors également que cet homme, tout à fait ignorant dans les lettres, composa le livre des Exercices, livre admirable qui se recommande de l’approbation du Siège apostolique et du bien qu’en retirent les âmes. Afin de se rendre plus capable de travailler au salut des âmes, Ignace résolut de s’assurer le secours des lettres, et se mêla aux enfants pour commencer l’étude de la grammaire. Cependant il ne négligeait rien par rapport au salut d’autrui, et on ne saurait dire combien de fatigues et d’affronts il eut à subir en tous lieux, souffrant les plus dures épreuves, la prison et les coups, au point presque d’en mourir, ce qui ne l’empêchait pas d’en souhaiter bien davantage pour la gloire de son Maître. S’étant adjoint neuf compagnons de nations diverses, appartenant à l’Université de Paris, tous maîtres es arts et pourvus de leurs grades en théologie, il jeta les premiers fondements de son Ordre à Paris, sur le mont des Martyrs. L’ayant établi ensuite à Rome, ajoutant aux trois vœux ordinaires un quatrième vœu, relatif aux missions, il le mit sous l’étroite dépendance du Saint-Siège. Paul III d’abord l’admit et le confirma ; bientôt après, d’autres Pontifes et le concile de Trente l’approuvèrent. Ayant envoyé saint François Xavier prêcher l’Évangile aux Indes, et disséminé d’autres missionnaires dans les diverses parties du monde pour propager la religion, Ignace déclara lui-même la guerre à la superstition païenne et à l’hérésie. Cette lutte se continua avec un tel succès que, du sentiment universel appuyé sur le témoignage du souverain Pontife, il était évident que Dieu avait opposé Ignace et son institut à Luther et aux hérétiques d’alors, comme il avait suscité d’autres saints personnages à d’autres époques. Ce qu’Ignace eut surtout à cœur, ce fut le renouvellement de la piété chez les catholiques. La beauté des temples, l’enseignement du catéchisme, la fréquentation des assemblées saintes et des sacrements durent beaucoup à son action. Il ouvrit partout des collèges pour former la jeunesse dans les lettres et la piété ; à Rome, il fonda le collège Germanique, des refuges pour les femmes perdues et les jeunes filles exposées à se perdre, des maisons pour recueillir tant les orphelins que les catéchumènes des deux sexes ; il s’appliquait encore avec un zèle infatigable à d’autres bonnes œuvres, afin de gagner des âmes à Dieu. Plus d’une fois on l’a entendu dire : « Si le choix m’était donné, j’aimerais mieux vivre incertain de la béatitude, tout en servant Dieu et en travaillant au salut du prochain, que de mourir immédiatement avec l’assurance de la gloire céleste. » Il exerça sur les démons un empire extraordinaire. Saint Philippe de Néri et plusieurs autres ont vu son visage tout radieux d’une lumière surnaturelle. Enfin, après avoir toujours eu sur les lèvres la plus grande gloire de Dieu, et l’avoir aussi cherchée en toutes choses, il quitta la terre dans sa soixante-cinquième année, pour aller s’unir au Seigneur. Ses grands mérites et ses miracles l’ayant rendu illustre dans l’Église, Grégoire XV ajouta son nom au calendrier des Saints, et Pie XI, accédant aux désirs des saints évêques, le déclara et l’établit céleste protecteur de tous ceux qui suivent les retraites dites exercices spirituels.
Saint Germain d’Auxerre, Évêque
Germain naquit à Auxerre, de parents nobles et pieux. Il fut envoyé aux écoles les plus célèbres des Gaules, où il obtint de grands succès. Il alla ensuite à Rome étudier le droit et acquit bientôt une réputation éclatante par son éloquence au barreau. Les talents du jeune docteur le mirent en vue, et l’autorité impériale le revêtit d’une haute dignité militaire, à Auxerre, sa patrie. L’an 418, saint Amator, évêque d’Auxerre, eut la révélation de sa mort prochaine et reçut de Dieu l’ordre de désigner Germain pour lui succéder. Il réunit le peuple dans sa cathédrale, et lui exposa quelle était la Volonté de Dieu; Germain, qui était présent, atterré d’une semblable nouvelle, entendit la foule acclamer son nom. Après avoir reçu successivement les différents ordres sacrés, il se résigna au sacrifice et accepta le fardeau de l’épiscopat. Il ne fit plus désormais chaque jour qu’un seul repas, composé de pain d’orge trempé dans l’eau; il ne consentait à boire un peu de vin qu’aux solennités de Noël et de Pâques; il passait les nuits en oraison, n’accordant à la nature qu’un court sommeil sur des planches couvertes de cendre. Nommé légat apostolique pour aller combattre le pélagianisme dans la Grande-Bretagne, il passa par Paris, où il fit la rencontre de la pieuse bergère de Nanterre, sainte Geneviève, dont il prédit la gloire. Dans la traversée de la mer, Germain apaisa une horrible tempête en versant dans les flots quelques gouttes d’huile sainte. Ses miracles sans nombre opérèrent encore plus de bien que ses éloquents discours dans la Grande-Bretagne, et il eut la consolation de revenir à Auxerre, après avoir accompli un bien immense chez ces peuples infestés par l’hérésie. Le saint évêque continua sa vie d’apostolat, de prière et de mortification, et devint de plus en plus illustre par le don des miracles. Un jour, un pauvre trouva le moyen de lui dérober son cheval; mais il fut obligé de le rendre à l’évêque en lui disant qu’il n’avait jamais pu le diriger, et que, voyant là un châtiment de Dieu, il restituait à son maître l’animal volé: « Mon ami, lui dit le Saint, c’est moi qui suis coupable; si j’avais eu hier la charité de te donner un vêtement, tu n’aurais pas eu l’idée de commettre ce vol, » et il le renvoya avec une large aumône et sa bénédiction. Une autre fois, Germain guérit un jeune homme paralytique, en lui passant la main sur la longueur de la jambe. On rapporte de lui la résurrection d’un mort et de nombreuses guérisons. Un jour, après avoir offert le saint sacrifice, il annonça sa mort très prochaine et mourut après sept jours de maladie.
Martyrologe
A Rome, l’anniversaire de saint Ignace, prêtre et confesseur, fondateur de la Compagnie de Jésus. Homme illustre par sa sainteté et ses miracles, il fut animé d’un zèle ardent pour propager dans le monde la religion catholique. Le souverain pontife Pie XI l’a établi patron céleste de tous les Exercices spirituels.
A Milan, saint Calimer, évêque et martyr. Durant la persécution d’Antonin, il fut arrêté, couvert de blessures, et eut la tête transpercée d’un coup d’épée; précipité ensuite dans un puits, il acheva son martyre.
A Césarée, en Mauritanie, la passion du bienheureux martyr Fabius. Sur son refus de porter les enseignes du gouverneur de la province, il fut d’abord jeté en prison où il resta enfermé pendant quelques jours; il subit ensuite deux interrogatoires pendant lesquels il persévéra à confesser le Christ et le juge le condamna à la peine capitale.
A Synnade, dans la Phrygie Pacatienne, les saints martyrs Démocrite, Second et Denis.
En Syrie, trois cent cinquante moines martyrs, qui furent massacrés par les hérétiques pour la défense du concile de Chalcédoine.
A Ravenne, le trépas de saint Germain, évêque d’Auxerre. Très illustre par sa naissance, sa foi, sa science et la gloire de ses miracles, il délivra entièrement la Grande-Bretagne de l’héresie des pélagiens.
A Tagaste, en Afrique, saint Firme évêque, renommé pour la gloire de sa confession.
A Sienne, en Toscane, l’anniversaire du bienheureux Jean Colombini, fondateur de l’Ordre des Jésuates, célèbre par sa sainteté et ses miracles.
« Je parlerai ce soir de la Messe Évangélique de Luther et des ressemblances surprenantes du nouveau Rite de la Messe avec les innovations rituelles de Luther. »
Plus loin, il citait la pensée de Luther sur le sacerdoce :
« Dans son ouvrage sur la Messe privée, il cherche à démontrer que le sacerdoce catholique est une invention du diable. Pour cela il invoque ce principe désormais fondamental : « Ce qui n’est pas dans l’Écriture est une addition de Satan ». Or l’Écriture ne connaît pas le sacerdoce visible. Elle ne connaît qu’un prêtre, qu’un Pontife, un seul, le Christ. Avec le Christ nous sommes tous prêtres. Le sacerdoce est à la fois unique et universel. Quelle folie de vouloir l’accaparer pour quelques-uns… Toute distinction hiérarchique entre les chrétiens est cligne de l’Antéchrist… Malheur donc aux prétendus prêtres. (…) tout ce qui sort du baptême peut se vanter d’être consacré prêtre…»
Concernant les réformes issues du concile Vatican II, l’évêque courageux en dénonça les nouveautés contraires à la foi catholique et porteuses d’un poison mortifère pour les âmes.
« De ce concile, disait-il, est née une nouvelle Eglise réformée que S.E. Mgr Benelli appelle lui-même l’Eglise conciliaire. »
« Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte déjà condamné par l’Eglise en maints documents officiels et définitifs » soulignait-il en 1976.
Culte protestantisé et rupture avec la Tradition sont les deux mamelles de cette Eglise conciliaire libérale, enfant du dernier Concile et des théologiens modernistes à la manette. Le lait qui en découle est celui de la protestantisation progressive et sans frein de l’univers catholique. En sa maturité, cette nouvelle Église a les caractéristiques visibles d’une secte protestante. Preuve à l’appui par ce qui se passe en Suisse alémanique, dans le canton de Lucerne, diosèce de Bâle. Là-bas, le désir de Luther de détruire le sacerdoce est devenu réalité.
Comme le révèle le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidiana, après 4 ans d’expérimentation, le rêve du laïc à la place du prêtre et de la femme-prêtre prend forme, avec la bénédiction des évêques :
« Les femmes et les hommes qui servent dans l’église ont développé une forme liturgique indépendante.
« Dans la station touristique de Rigi Kaltbad First s’élève une chapelle du XVIIIe siècle dédiée à Saint Michel parmi les rochers dans laquelle chaque dimanche un fidèle homme et un fidèle femme, à tour de rôle, « célèbrent » pour les fidèles le « service liturgique ». Dimanche dernier, c’était au tour de Mme Anita Wagner. D’autres fois la méditation est confiée à Karin Martin tandis que dimanche prochain Emilio Naf montera à l’autel. C’est à eux qu’est confié le Gottendienst, ce qui signifie littéralement « service liturgique ». Ce n’est pas la messe, mais c’est tout ce qui est dans la messe à l’exception des paroles de la consécration. Bien au-delà de la « liturgie classique de la Parole » célébrée en l’absence du prêtre. »
A Lucerne, ce processus d’expérimentation qui a commencé il y a 4 ans, avec la bénédiction de l’évêque rappelons-le, a abouti à l’entrée en vigueur officielle de vrais prédicateurs du dimanche et de « prêtres par hasard » qui « célèbrent ». C’est le cas de Judith von Rotz. Le rêve du sacerdoce féminin en chair et en os.
D’après la vidéo, les fidèles présents ne semblent pas surpris, signe que sur le long terme, on s’habitue à tout. Sur le site du diocèse, à chaque messe, il est bien expliqué qui est le Predigt, le prédicateur, et il n’est pas rare de trouver des femmes entièrement habillées, de la tunique à l’étole.
Paul Hugentobler, diacre de la Région ecclésiastique de Lucerne, commente ces nouveautés ainsi :
« Au nom des évêques germano-suisses, les femmes et les hommes qui servent dans l’église ont développé une forme liturgique indépendante pendant quatre ans et l’ont expérimentée dans leurs paroisses. Là où aucun prêtre d’une paroisse ne peut célébrer l’Eucharistie le samedi ou le dimanche, la célébration de la Parole de Dieu doit être maintenue. »
La forme liturgique indépendante, explique l’article de LNBQ, comprend également des moments mixtes, pour ainsi dire, c’est-à-dire des célébrations dans lesquelles le prêtre est présent pour l’annonce de l’Évangile et la consécration, tandis que le laïc est chargé de toutes les autres parties de la messe, y compris la prédication, distribution des prières de communion et de l’offertoire, collecte etc.
Tout cela se fait évidemment avec l’excuse de la pénurie de prêtres. Mais en réalité, le manque de prêtres n’est pas la cause de ces abus : ils sont les fruits des nouveautés conciliaires et de la protestantisation du culte catholique.
Le nouveau rite a été introduit « par une mentalité protestante » qui prévalait chez les théologiens à l’œuvre. Plus que tout, « ces Réformes [de Paul VI] contribuent, souligne Mgr Lefebvre dans la conférence citée plus haut, à la négation de la présence réelle telle qu’elle est enseignée dans l’Église catholique ». « Le fait d’imiter dans la liturgie de la Messe la Réforme de Luther conduit infailliblement à adopter peu à peu les idées mêmes de Luther » présageait-il avant de conclure :
« On ne peut imiter les protestants indéfiniment sans le devenir. »
Et bien des fidèles le sont devenus, preuve en est par cette vidéo.
« Il est psychologiquement, pastoralement, théologiquement impossible pour les catholiques d’abandonner une Liturgie qui est vraiment l’expression et le soutien de leur foi pour adopter de nouveaux rites qui ont été conçus par des hérétiques » mettait en garde le grand archevêque.
On peut rajouter sans trahir sa pensée qu’il est psychologiquement, pastoralement, théologiquement impossible pour les catholiques sans mettre leur foi dans le plus grand péril de suivre cette Eglise conciliaire, ses pompes et ses œuvres…
Francesca de Villasmundo
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Saint Laurent de Brindes, Confesseur et Docteur, 1er ordre capucin
Gloire de l’Ordre des Capucins, avec saint Fidèle le martyr de l’hérésie protestante et sainte Véronique Giuliani la mystique stigmatisée. Général de l’Ordre, prédicateur infatigable contre les hérétiques, les juifs et les infidèles ; son Mariale est considéré comme un des plus grands exposés de la théologie mariale de l’Église.
Sur le haut talon de la botte italienne, entre Lecce, Tarente et Bari, se situe Brindisi, sur l’Adriatique. C’est à cette extrémité de la péninsule italienne, en son point le plus rapproché de la Grèce, que s’élève cette ville portuaire. C’est là qu’en 19 avant Jésus Christ, mourut le poète Virgile. C’est là que vient au monde, le 22 juillet 1559, saint Laurent de Brindes auquel on donne comme prénom Jules-César. Il est le fils de Guillaume Rossi et d’Élisabeth Masella. Agé de six ans, il aurait prêché devant la cathédrale de Brindes et aurait suscité l’enthousiasme de son auditoire. A l’âge de dix ans, il perd son père et supplie sa mère de le laisser entrer chez les capucins : Dieu m’y appelle. Après le décès de sa mère, il se rend à Venise, chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L’année suivante, âgé de seize ans, il entre chez les capucins de Vérone, sur l’Adige, entre Brescia et Padoue. A partir de cet engagement commence une longue activité apostolique de quarante-quatre ans. Le 24 mars 1576, le jeune religieux de dix-neuf fait ainsi profession capucine, prenant le nom de Laurent et se mettant sous la protection du fameux diacre martyr. On l’envoie étudier à Padoue, ville universitaire qui honore pour patron saint Antoine, le célèbre franciscain, également docteur (+1231). Doué d’une mémoire prodigieuse, saint Laurent de Brindes s’applique à l’acquisition des sciences sacrées. Il excelle en exégèse et en patrologie. Son originalité fut de devenir un étonnant polyglotte. Bientôt en effet, il acquiert et maîtrise sept langues : latin, grec, syriaque, hébreu, italien, allemand et français. Ordonné prêtre le 18 décembre 1582, il est mandaté pour aller prêcher aux juifs, ce qu’il accomplit en un hébreu sans faute et connaît, par ses courtoises controverses, des succès retentissants. Sa famille religieuse utilise au maximum ce pieux et brillant sujet. On peut en juger par les postes occupés :
1583-1586 : Lecteur en théologie et Écriture Sainte à Venise ;
1586-1588: Supérieur et maître des novices à Bassano del Grappa ;
1590-1592 : Ministre provincial en Toscane ;
1596-1602 : Définiteur général (membre du conseil supérieur) ;
1602-1605 : Ministre général (supérieur au sommet).
Par ailleurs, saint Laurent de Brindes a rempli plusieurs missions diplomatiques. En 1599 il est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour œuvrer à la réforme catholique. A cette occasion, il implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz. En 1601-1602 le pape Clément VIII l’envoie à l’empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques contre les Turcs. Le Souverain Pontife précise l’ordre de mission et la valeur du renfort : « Ce capucin, animateur spirituel, vaut une armée entière.» Effectivement, promu aumônier des troupes impériales, l’émissaire papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur. Combattant à un contre cinq, les forces anti-ottomanes, galvanisées par leur chapelain, écrasent les Turcs à Székesfehérvár, appelée anciennement Albe Royale (en latin : Alba Regia), en Hongrie. Au plus fort de l’engagement, saint Laurent de Brindes, un moment cerné par l’ennemi, est dégagé par ses compagnons de lutte : « Votre place n’est pas ici », lui crient-ils. « Vous vous trompez, répond-il, c’est bien ici que, de par Dieu, je dois être. En avant ! La victoire est à nous ! » L’année suivante, dans l’oraison funèbre de Mercœur, prononcée à Notre-Dame de Paris le 27 avril 1602, François de Sales évoque, six mois plus tard, la mémorable victoire par ces mots : « Le duc de Mercœur avait toujours en son armée des Pères capucins, lesquels, portant une grande croix, non seulement animaient les soldats, mais aussi, après la confession générale que tous les catholiques faisaient en signe de contrition, leur donnaient la sainte bénédiction. Mais surtout c’était une belle chose que de voir ce général exhorter ses capitaines à la constance, leur remontrer que s’ils mouraient ce serait avec le mérite du martyre, et parler à chacun en sa propre langue, français, allemand, italien » ( In Œuvres complètes de Saint François de Sales, éd. d’Annecy, t. 7, p. 448.) En 1606, à la suite d’une sollicitation de la cour de Prague, saint Laurent reçoit du pape Paul V cet ordre formel : « Passez en Allemagne pour y travailler aux affaires politico-religieuses de l’Empire. » Il devient alors conseiller ordinaire de Maximilien Ier, duc de Bavière et va jouer un rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue catholique », face à l’ « Union évangélique protestante ». Habile négociateur, il obtient le financement partiel de cette vaste entreprise par la cour madrilène. En 1612 par son action il parvient au règlement des questions litigieuses entre la monarchie des Habsbourg et les électeurs catholiques. En 1618, chargé par les Napolitains d’assumer leur défense contre les exactions du vice-roi, duc d’Ossuna, il part pour Madrid et se rend à Lisbonne afin d’obtenir une audience de Philippe III. La mort le surprend : il est âgé de soixante ans. Il laissa de nombreux écrits consacrés à la défense de la foi contre les hérésies et à l’explication des Saintes Écritures et a construit une synthèse doctrinale puissante en parfait émule des deux docteurs jésuites, ses contemporains : le Hollandais Pierre Canisius (+ 1597) et le Toscan Robert Bellarmin (+1621). Il a notamment laissé une Dissertation dogmatique sur Luther et 840 homélies ou sermons. Le Pape Léon XIII le mit au nombre des saints (1881) et le Pape Jean XXIII le déclara Docteur de l’Église universelle (1959). Jean XXIII inscrivit sa fête au calendrier romain au 21 juillet sous le rite double, réduisant la fête de sainte Praxède au rang de simple commémoraison. La Messe romaine fut alors tirée du Commun des Docteurs, en reprenant l’oraison de la Messe propre. Une messe propre se trouve dans le supplément du Missel Romain à la date du 7 juillet avant 1960 et au 21 juillet à partir de 1960.
Sainte Praxède, Vierge
Au temps où l’empereur Marc-Antonin persécutait les Chrétiens, Praxède, vierge romaine, sœur de la vierge Pudentienne, assistait les fidèles de ses richesses et de ses soins, les consolait, et leur rendait tous les devoirs de la charité. Elle cachait ceux-ci dans sa maison, exhortait ceux-là à persévérer dans la foi, ensevelissait les corps des autres. Elle ne manquait en rien à ceux qui étaient enfermés dans les cachots ou traités en esclaves. Ne pouvant supporter tant de coups portés aux Chrétiens, elle demanda à Dieu de l’arracher au spectacle de si grands malheurs, si toutefois il lui était avantageux de mourir. Aussi fut-elle appelée, le douzième jour des calendes d’août, à recevoir au ciel la récompense de sa piété. Son corps fut déposé, par le Prêtre Pastor, dans le sépulcre de son père et de sa sœur Pudentienne, au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria.
Saint Victor de Marseille, Soldat et Martyr
Le martyre de saint Victor nous montre d’une manière éclatante combien les héros du Christ sont supérieurs aux héros de nos armées. Saint Victor naquit vers le milieu du IIIe siècle, d’une noble famille de Marseille. Ses parents en firent un chrétien, et quand il fut en âge de choisir une profession, il choisit le métier des armes, où il servit les empereurs avec honneur et vaillance. Victor ayant appris que l’empereur Maximien arrivait à Marseille pour persécuter les chrétiens, au lieu de cacher sa foi, il sentit s’accroître en lui son zèle pour la défendre. Il parcourait hardiment les rangs de ses compagnons chrétiens pour les encourager à ne pas faiblir. Jour et nuit il se rendait de maison en maison, exhorter les fidèles à souffrir généreusement pour Jésus-Christ; il allait même accompagner les martyrs jusque dans leurs supplices, pour les fortifier dans le combat suprême. Trahi par son zèle, il fut chargé de chaînes et conduit à l’empereur lui-même. Maximien employa successivement les promesses et les menaces pour l’engager à sacrifier aux dieux; le Saint, inébranlable, confondit le tyran en démontrant la vanité des idoles et la divinité de Jésus-Christ. L’empereur crut qu’une grande humiliation pourrait triompher de Victor; il le fit traîner par les pieds et poursuivre par les coups et les huées de la populace païenne. Après ce premier tourment, Victor répondit aux nouvelles questions: « Je suis chrétien, je méprise vos dieux et je confesse Jésus-Christ. » A ces mots, on l’étendit sur un chevalet, et son corps fut affreusement déchiré. Pendant ce supplice, Jésus-Christ lui apparut la Croix à la main, en lui promettant une immortelle couronne, et cette vision adoucit le sentiment de ses douleurs. La nuit suivante, dans sa prison, il fut visité par les Anges. Trois gardiens, frappés de voir le cachot resplendir d’une miraculeuse clarté, se convertirent, furent baptisés et reçurent le martyre avant Victor lui-même. Trois jours après, Maximien rappela Victor devant son tribunal et lui ordonna d’adorer une idole de Jupiter. Victor, saisi d’horreur, poussa l’autel avec son pied et le renversa ainsi que l’idole. Le tyran, pour venger son dieu, fit couper le pied au vaillant chrétien. Victor offrit ce membre à Jésus-Christ comme les prémices de son sacrifice. Ensuite il fut placé sous la meule d’un moulin pour être broyé, mais la machine se brisa; il fallut, pour achever la victime, lui trancher la tête. En ce moment, une voix céleste fit entendre ces paroles: « Victor, tu as vaincu! »
Martyrologe
Saint Laurent de Brindes, confesseur et docteur de l’Eglise, de l’ordre des Frères Mineurs Capucins, qui, le jour suivant, passa au ciel.
A Rome, sainte Praxède vierge. Instruite de tout ce qui regarde la chasteté et la loi de Dieu, et constamment occupée dans les veilles, la prière et le jeûne, elle reposa enfin dans le Seigneur et fut ensevelie sur la voie Salaria, près de sa sœur Pudentienne.
A Babylone, le saint prophète Daniel.
A Comana, en Arménie, saint Zotique, évêque et martyr, qui fut couronné sous Sévère.
A Marseille, en Gaule, l’anniversaire de saint Victor. Etant soldat, et, ne voulant ni porter les armes ni sacrifier aux idoles, il fut d’abord mis en prison, où il reçut la visite d’un ange; il fut ensuite tourmenté de diverses manières, et enfin broyé sous une meule de moulin: ainsi se consomma son martyre. Trois autres soldats souffrirent avec lui: Alexandre, Félicien et Longin.
A Troyes, en Gaule, la passion des saints Claude, Just, Jucondin et de cinq de leurs compagnons, sous l’empereur Aurélien.
Au même lieu, sainte Julie, vierge et martyre.
A Strasbourg, saint Arbogast évêque, célèbre par ses miracles.
En Syrie, le moine saint Jean, compagnon de saint Siméon.
L’actuel « synode », mis en pause pour cause de « pandémie », organisé par les évêques teutoniques sur deux ans est là pour pousser aux innovations. De la bénédiction pour les couples homosexuels à l’abolition du célibat sacerdotal, en passant par une révision progressive de la relation entre doctrine catholique et homosexualité et de l’accès des femmes aux principaux postes de gestion ecclésiastique : les thèmes sont toujours les mêmes de l’autre côté du Rhin. Il est bien connu que l’Église conciliaire allemande fait pression pour des changements radicaux, dans une vision progressiste qui aspire indéfiniment à toujours plus d’évolution dans une direction libérale-libertaire. La grande question est « comment » ces changements peuvent être acceptés ou non par le Saint-Siège qui, jusqu’à preuve du contraire, est l’organe qui décide des questions universelles.
Selon ce qui a été rapporté récemment par Italia Oggi, le cardinal Marx, ancien président de la Conférence épiscopale allemande, a réitéré ses intentions au Der Spiegel, déclarant dans une interview ce qui suit :
« Jésus-Christ ne voulait pas exclure les femmes du pouvoir dans l’église. »
En principe, le Vatican bergoglien n’aurait aucun problème à partager cette déclaration. Au contraire. Parmi les autres thèmes soulevés par le prélat germain il y a bien entendu l’abolition du célibat sacerdotal, thématique chère, depuis des siècles d’ailleurs, à tous les progressistes et hérétiques, qui abhorrent évidemment l’austère discipline catholique.
Pour donner du poids au propos du cardinal Marx, le journal cité rapporte une série de commentaires provenant de la base catholique allemande. Eh bien, il semble que la plupart des catholiques allemands recherchent un « nouveau Luther ». Bref, un réformiste capable de donner ce virage décisif que l’on attend depuis longtemps dans certains milieux. Le « chemin synodal » devrait donc se poursuivre dans cette optique de changement. Les revendications progressistes occuperont toujours l’actualité internationale. Il existe une certaine conviction sous-jacente que le tournant ne peut plus être reporté.
Au vu des alignements du Vatican, on a souvent dit comment le pape François avait pu compter sur le soutien des progressistes du conclave. En Allemagne, les évêques pensaient donc que Jorge Maria Bergoglio serait d’accord avec les plans de Marx. Mais quelque chose, du moins pour l’instant, ne s’est pas déroulé comme prévu. Les progressistes pourraient réaliser quelque chose en termes de gestion laïque des paroisses. Et le pape François a déjà commencé à nommer des femmes à des postes de responsabilité. Cependant, pour l’instant, il ne va pas plus loin.
Les catholiques allemands, au moins ceux qui ont épousé l’idéologie de Marx et des autres représentants théologiques moins conservateurs, chercheront-ils, s’ils n’obtiennent gain de cause par Rome, une totale indépendance par la voie synodale qui est entreprise ? Le scénario du Rhin qui se jette dans le Tibre se renouvelle, sauf qu’aujourd’hui 50 après Vatican II, le progrès étant bien le grand manitou régnant de manière incontestable sur les esprits ecclésiastiques lessivés par plus d’un demi-siècle de modernisme, il s’y jettera encore plus facilement !
Francesca de Villasmundo
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Sanctoral
Saint Pierre de Vérone, O.P., Martyr – Le martyr du Credo.
Pierre, né à Vérone de parents infectés des erreurs des Manichéens, combattit les hérésies presque dès son enfance. A l’âge de sept ans, comme il fréquentait les écoles, se voyant un jour demander par son oncle paternel qui était hérétique ce qu’il y avait appris, il répondit qu’il y avait été instruit du symbole de la foi chrétienne : et, ni les caresses ni les menaces de son père et de son oncle, ne purent jamais ébranler sa constance dans la foi. Parvenu à l’adolescence, il vint à Bologne pour y continuer ses études ; c’est là, qu’appelé par le Saint-Esprit à un genre de vie plus élevé, il entra dans l’Ordre des Frères Prêcheurs. Ses vertus brillèrent avec un grand éclat en religion ; il conserva son corps et son âme dans une telle pureté, que jamais il ne se sentit souillé d’aucun péché mortel. Il macérait sa chair par des jeûnes et des veilles, et il exerçait son esprit par la contemplation des choses divines. Il s’appliquait assidûment à procurer le salut des âmes, et réfutait les hérétiques avec une force qui était un don particulier de la grâce. Il exerçait, en prêchant, une tell influence, qu’une multitude innombrable d’hommes accouraient pour l’entendre, e que beaucoup se convertissaient et faisaient pénitence. L’ardeur de sa foi l’enflammai tellement qu’il souhaitait de subir la mort pour elle, et demandait constamment cette grâce à Dieu. Il fut exaucé les hérétiques le firent mourir ainsi qu’il l’avait prédit peu auparavant dans un sermon. Comme il exerçait la charge d’inquisiteur et revenait de Côme à Milan, un impie sicaire lui déchargea sur la tête deux coups d’épée. Le Saint, à demi-mort, prononça avant de rendre le dernier soupir le symbole de la foi qu’il avait dès l’enfance confessé avec un courage déjà viril : le meurtrier, le frappant de nouveau, lui perça le côté de son arme, et Pierre s’en alla au ciel recevoir la palme du martyre, l’an du salut mil deux cent cinquante-deux. Son nom devint bientôt illustre par beaucoup de miracles, et c’est pourquoi Innocent IV l’inscrivit l’année suivante au nombre des saints Martyrs.
Bienheureux Benoît d’Urbino, Capucin
Marco Passionei naît le 13 septembre 1560 à Urbino, capitale du Duché d’Urbin, dans une famille de la noblesse. Devenu orphelin à sept ans, il est recueilli chez des tuteurs à Cagli. À dix-sept ans, il étudie à l’université de Pérouse et de Padoue. Le 28 mai 1582, il est diplômé in utroque jure (droit civil et droit canon). Sur la suggestion de membres de la famille qui rêvaient pour lui d’honneurs et de dignité, et sur la faveur du duc François Marie II della Rovere, va servir à Rome, auprès du cardinal Gian Girolamo Albani. Mais la cour ne convenant pas à ses aspirations, il se retire bientôt dans la maison paternelle de Fossombrone où, à la lecture de la Bible, il mûrit l’idée de devenir capucin. Le provincial des Marches l’admet au noviciat de Fano, mais, en raison des fréquentes douleurs à l’estomac, les supérieurs décident de le renvoyer. Il implore la Vierge Marie de lui venir en aide et insiste auprès du ministre général de l’Ordre. Sa santé s’étant améliorée, il fait sa profession religieuse à la fin du mois de mai 1585 et prend le nom de frère Benoît. Il poursuit sa formation religieuse à Ancône et il est ordonné prêtre en 1590. En 1597, l’empereur Rodolphe II et l’archevêque de Prague, Mgr Berka, ayant appris que les capucins œuvraient contre la propagation des idées de Luther dans d’autres nations, ils demandent à Clément VIII de lui en envoyer. Le pape ordonne au Père Girolamo da Castelferretti, ministre général de l’Ordre, d’envoyer en Bohême, avec saint Laurent de Brindes, commissaire chargé de l’expédition, douze frères pour la mission de conversion des hussites et luthériens. Benoît est choisi parmi eux mais revient dans sa province en 1602. Il poursuit son ministère de prédication. Il est nommé plusieurs fois gardien dans différents couvents où il est également maître des novices. Sa journée commence par une ou deux heures de prière à l’église avant la prière commune du matin. Chaque jour, il récite le chapelet, le petit office de la Sainte Vierge, l’office du Saint-Esprit et de la Sainte-Croix, les psaumes pénitentiels, le chemin de croix et fait dans la journée des visites au saint Sacrement et à l’autel de la Madone. Il passe aussi beaucoup de temps à lire des ouvrages de spiritualité. Il n’aime pas les grandes villes et prêche rarement à Pesaro (1612), Urbino (1619) et Gênes (1619), ses lieux de prédilection sont les villages cachés et humbles. Il n’écrit pas ses sermons et se limite à de brefs diagrammes sur des bouts de papier6. Alors qu’il vit au couvent de Cagli, il reçoit l’ordre d’aller prêcher le Carême à Sassocorvaro. La prédication commence mais il doit l’arrêter. On le transporte d’abord au couvent d’Urbino puis dans celui de Fossombrone où il décède le 30 avril 1625. Juste avant sa mort il est réconforté par une apparition de saint Philippe Néri pour lequel il avait toujours eu une dévotion et de son corps émane une douce odeur de lis et de violette. Les fidèles se précipitent en masse vers sa dépouille car ils le considèrent déjà comme un saint et veulent obtenir une relique. Pie IX le béatifie le 10 février 1867. Ses restes mortels sont conservés au couvent de Monte Sacro de Fossombrone.
Martyrologe
Saint Pierre, de l’Ordre des Frères Prêcheurs, martyr, qui souffrit pour la foi catholique le 8 des ides d’avril (6 avril).
A Rome, l’anniversaire de sainte Catherine de Sienne vierge, du Tiers-Ordre de saint Dominique, célèbre par sa vie et par ses miracles. Elle a été inscrite au nombre des saintes vierges par le souverain pontife Pie II; sa fête se célèbre le jour suivant.
A Paphos, en Chypre, saint Tychique, disciple du bienheureux apôtre Paul: celui-ci dans ses épitres l’appelle son frère très cher, son ministre fidèle, et son compagnon dans le service du Seigneur.
A Pise, en Toscane, saint Torpès martyr. Il occupa d’abord un service important sous Néron, et fut l’un de ceux dont parle saint Paul dans sa Lettre écrite de Rome aux Philippiens : « Tous les saints vous saluent, mais principalement ceux qui sont de la maison de César. » Dans la suite, par ordre de Satellicus, il fut souffleté pour la foi du Christ, cruellement battu de verges, exposé aux bêtes pour en être dévoré, mais elles l’épargnèrent; il fut enfin décapité et acheva ainsi son martyre.
A Cyrthe, en Numidie, l’anniversaire des saints évêques martyrs Agape et Secondin. Après un long exil dans cette ville, durant la persécution de Valérien, où la rage des païens fit les plus grands efforts pour faire perdre la foi aux justes, ces deux athlètes ajoutèrent à la dignité du sacerdoce la gloire d’un éclatant martyre. Avec eux souffrirent le soldat émilien, les vierges consacrées Tertulle et Antonie, et une femme avec ses deux enfants jumeaux.
Dans l’île de Corcyre, sept voleurs, qui, convertis au Christ par saint Jason, parvinrent à la vie éternelle par la voie du martyre.
A Naples, en Campanie, saint Sévère évêque. Entre autres merveilles, il fit revivre un mort pour un temps, afin qu’il convainquit de fausseté le créancier imposteur d’une veuve et de ses pupilles.
A Brescia, saint Paulin, évêque et confesseur.
Au monastère de Cluny, en France, saint Hugues abbé.
Au monastère de Molesmes, en France, saint Robert, qui fut le premier abbé de Citeaux.
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Sanctoral
Saint Pierre Canisius, Confesseur et Docteur de l’Église – Veillons à l’enseignement catholique de nos enfants.
Pierre Canisius naquit à Nimègue en Gueldre, l’année même où, en Allemagne, Luther brisait avec l’Église par une révolte ouverte, tandis qu’en Espagne, Ignace de Loyola abandonnait la milice terrestre et se consacrait à soutenir les combats du Seigneur : Dieu voulant sans doute annoncer par cette double coïncidence quels seraient dans la suite ses adversaires et sous quel chef il s’enrôlerait dans la sainte milice. A Cologne où l’avaient amené ses études, Pierre se lia à Dieu par le vœu de chasteté perpétuelle et s’enrôla, peu après, dans la Compagnie de Jésus. Revêtu du sacerdoce, il entreprit aussitôt, par ses missions, ses sermons et ses écrits, de défendre la foi catholique contre les attaques perfides des novateurs. Par deux fois il prit part au Concile de Trente où le désiraient vivement, à cause de sa rare sagesse et de son expérience des affaires, le Cardinal d’Augsbourg et les Pontifes Légats. De plus, sur l’autorité du Souverain Pontife Pie IV, il s’employa à en faire publier et appliquer comme il convenait les décrets en Allemagne. Envoyé par Paul IV au synode de Petrikan et chargé d’autres missions par Grégoire XIII, il y traita des plus graves affaires de la Religion avec un courage toujours ardent qu’aucune difficulté ne put abattre, et, à travers toutes les circonstances critiques de l’époque, les conduisit à une heureuse fin. On peut à peine exprimer combien, durant plus de quarante ans, embrasé du feu de la divine charité que jadis, dans la basilique vaticane, il avait abondamment puisé au plus profond du Cœur de Jésus, et uniquement voué à l’augmentation de la gloire divine, le Bienheureux accomplit de travaux et endura de souffrances, soit pour préserver un grand nombre de villes et provinces d’Allemagne de la contagion de l’hérésie, soit pour les ramener à la foi lorsqu’elles s’en trouvaient infectées. Aux diètes de Ratisbonne et d’Augsbourg il sut animer les chefs de l’Empire à la défense des droits de l’Église et à la correction des mœurs populaires. En celle de Worms il réduisit au silence l’orgueil et l’impiété des magistrats de cette ville. Préposé par saint Ignace à la Province d’Allemagne il fonda en beaucoup de lieux des résidences ; et des collèges de la Compagnie, apporta tous ses soins à promouvoir et développer le Collège germanique fondé à Rome, remit en honneur ; dans les académies l’étude des sciences sacrées et des humanités regrettablement négligées ; écrivit deux livres admirables contre les Centuriateurs de Magdebourg, enfin composa une somme de doctrine chrétienne universellement et hautement approuvée tant par le jugement des théologiens que par l’usage public de trois siècles, et publia en langue vulgaire pour l’instruction du peuple de nombreux et très utiles ouvrages. Tant de services, qui valurent au Bienheureux-le nom de marteau des hérétiques et de nouvel apôtre de la Germanie, le firent à juste titre regarder comme suscité par Dieu pour être le défenseur de la religion en Allemagne. Au milieu de tant de travaux Pierre Canisius entretenait avec Dieu une union habituelle par de fréquentes prières, et la méditation assidue des choses surnaturelles, souvent inondé de larmes et parfois ravi en extase. Tenu en grande estime par les personnages les plus importants ou les plus renommés pour leur piété, grandement honoré par quatre Souverains Pontifes, il avait de si bas sentiments de lui-même qu’il se disait et se croyait le dernier de tous. Il refusa à trois reprises l’évêché de Vienne. D’une obéissance admirable envers ses supérieurs, on le voyait prêt, au moindre signe de leur part, à tout abandonner ou entreprendre, même au péril de sa santé et de sa vie. Les rigueurs volontaires qu’il exerçait contre lui-même furent sans cesse les protectrices de sa chasteté. Enfin le Bienheureux, âgé de soixante-dix-sept ans et se trouvant à Fribourg en Suisse où il avait passé les dernières années de sa vie à s’épuiser pour la gloire divine et le salut des âmes, s’en alla vers Dieu le onze décembre quinze-cent-quatre-vingt-dix-sept. Le Pape Pie IX a élevé aux honneurs de la béatification ce vaillant champion de la vérité catholique ; et, de nouveaux miracles l’ayant rendu illustre, le Souverain Pontife Pie XI, en l’année jubilaire 1925, l’inscrivit au nombre des Saints en même temps qu’il le déclarait Docteur de l’Église universelle.
Martyrologe
Saint Pierre Canisius, prêtre de la Compagnie de Jésus, confesseur et docteur de l’église. Il s’en alla vers le Seigneur le 12 des Calendes de janvier (21 décembre).
A Nicomédie, l’anniversaire de saint Anthime, évêque et martyr. Lors de la persécution de Dioclétien, il eut la tête tranchée pour avoir confessé le nom du Christ et obtint ainsi la gloire du martyre. Presque tout son troupeau le suivit: par sentence du juge, les uns furent décapités, les autres livrés aux flammes, d’autres furent mis sur des barques pour être noyés dans la mer.
A Tarse, en Cilicie, les saints Castor et étienne martyrs.
A Bologne, saint Tertullien, évêque et confesseur.
A Brescia, saint Théophile évêque.
En Egypte, saint Théodore abbé, disciple de saint Pacôme.
A Constantinople, saint Jean abbé, qui combattit vaillamment, sous Léon l’Isaurien, pour le culte des saintes images.
A Tarragone, en Espagne, le bienheureux Pierre Armengol, de l’Ordre de Sainte-Marie de la Merci, pour le rachat des captifs. Après avoir beaucoup souffert en Afrique pour la délivrance des fidèles, il finit saintement ses jours au monastère de Sainte-Marie des Prés.
A Lucques, en Toscane, la bienheureuse Zita vierge, célèbre par la renommée de ses vertus et de ses miracles.
]]>Les éditions Clovis viennent de rééditer le livre La messe de toujours publié pour la première fois en 2005 et qui était épuisé.
Parce qu’il en avait fait l’âme de sa vie spirituelle, Mgr Lefebvre a très souvent parlé de la messe, et écrit sur la messe. Ce livre est composé de nombreux extraits de ses conférences, de ses sermons ou de ses écrits qui, réunis et classés, forment un commentaire très riche sur la liturgie de la messe, que ce soit les textes eux-mêmes, les gestes du prêtre (signe de croix, inclination, génuflexion, bénédiction, encensement,…) ou les objets du culte (autel, pierre d’autel, reliques, crucifix).
Ce livre permet aussi de bien comprendre la nocivité du Novus Ordo Missae. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une synthèse d’arguments permettant de bien mesurer en quoi a consisté la réforme liturgique, pourquoi Mgr Lefebvre a qualifié la nouvelle messe de « messe de Luther » et quelles en sont les conséquences : perte de la foi et de l’esprit de foi, perte de l’esprit de sacrifice, perte du sens de la royauté de Notre-Seigneur, diminution du nombre de messes.
Mgr Lefebvre démontre comment cette réforme liturgique issue du Concile Vatican II est condamnée par la Tradition de l’Eglise. Le fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X y oppose l’autorité du rite traditionnel, d’origine apostolique et rappelle le privilège à perpétuité du rite dit de Saint Pie V.
Ce livre sera fort utile aux récents convertis ainsi qu’aux jeunes générations de catholiques de Tradition qui n’ont pas connu Mgr Lefebvre. Qu’ils méditent bien les conclusions de ce livre, faites des paroles de Mgr Lefebvre appelant à garder la foi par la messe de toujours et à choisir la fidélité malgré les persécutions.
La messe de toujours, Mgr Marcel Lefebvre, éditions Clovis, 342 pages, 22 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
]]>Il semble bien qu’à partir de ce jour, mercredi 18 mars, et ce jusqu’à une date indéterminée, il n’y aura plus aucune messe ni aucun office publics assurés par les prêtres des prieurés du district de France et des pays soumis au confinement. Les messes sont en conséquence toutes supprimées, y compris celles du dimanche, et les messes et offices des prieuré sont réservés aux seules personnes de la communauté. Voici à ce propos le communiqué du Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Nous vous rappelons que vous pouvez assister aux messes télévisées sur internet : Messes en direct depuis l’église Saint Nicolas du Chardonnet
Il est aussi possible d’avoir recours à la communion spirituelle : voir après le communiqué.
Communiqué de l’abbé Pagliarani du 18 mars 2020
« Bien chers fidèles,
Dans ce moment d’épreuve certainement difficile pour vous tous, je tiens à vous adresser ces quelques réflexions.
Nous ne savons pas combien de temps la situation actuelle va durer, ni surtout comment les choses vont évoluer dans les prochaines semaines. Face à cette incertitude, la tentation la plus naturelle est de chercher désespérément des garanties et des explications dans les commentaires et les hypothèses des plus savants des « experts ». Souvent, cependant, ces hypothèses – qui abondent actuellement de toutes parts – se contredisent et augmentent la confusion au lieu d’apporter un peu de sérénité. Sans doute l’incertitude fait-elle partie intégrante de cette épreuve. A nous de savoir en tirer parti.
Si la Providence permet une calamité ou un mal, elle le fait toujours dans le but d’obtenir un plus grand bien qui, directement ou indirectement, concerne toujours nos âmes. Sans cette prémisse essentielle, nous risquons de nous désespérer, car une épidémie, une autre calamité ou n’importe quelle épreuve nous trouveront toujours insuffisamment préparés. A ce stade, qu’est-ce que Dieu veut nous faire comprendre ? Qu’attend-il de nous en ce carême si particulier, où il semble avoir décidé quels sacrifices nous devons faire ?
C‘est l’orgueil humain qui est mis à genoux
Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain qu’il met à genoux. L’homme moderne, si fier de ses réalisations, qui installe des câbles de fibre optique jusqu’au fond des océans, construit des porte-avions, des centrales nucléaires, des gratte-ciels et des ordinateurs, qui après avoir posé son pied sur la lune poursuit sa conquête jusqu’à Mars, cet homme est impuissant devant un microbe invisible. Le tumulte médiatique de ces derniers jours et la peur que nous pouvons avoir nous-mêmes ne doivent pas nous faire manquer cette leçon profonde et facile à comprendre pour les cœurs simples et purs qui considèrent avec foi les temps présents. La Providence enseigne encore aujourd’hui à travers les événements. L’humanité – et chacun d’entre nous – a l’occasion historique de revenir à la réalité, au réel et non au virtuel fait de rêves, de mythes et d’illusions.
Traduit en termes évangéliques, ce message correspond aux paroles de Jésus qui nous demande de rester unis à Lui le plus étroitement possible, car sans lui, nous ne pouvons rien faire ni résoudre aucun problème (cf. Jn 15, 5). Nos temps incertains, l’attente d’une solution et le sentiment de notre impuissance et de notre fragilité doivent nous inciter à chercher Notre-Seigneur, à l’implorer, à lui demander pardon, à le prier avec plus de ferveur et surtout à nous abandonner à sa Providence.
A cela s’ajoute la difficulté voire l’impossibilité d’assister librement à la sainte Messe, ce qui augmente la dureté de cette épreuve. Mais il reste entre nos mains un moyen privilégié et une arme plus puissante que l’anxiété, l’incertitude ou la panique que peut susciter la crise du coronavirus : il s’agit du saint Rosaire, qui nous lie à la Très Sainte Vierge et au Ciel.
Le moment est venu de prier le chapelet dans nos maisons plus systématiquement et avec plus de ferveur que d’ordinaire. Ne perdons pas notre temps devant les écrans et ne nous laissons pas gagner par la fièvre médiatique. Si nous devons observer le confinement, profitons-en pour transformer notre « assignation à résidence » en une sorte de joyeuse retraite en famille, au cours de laquelle la prière retrouve la place, le temps et l’importance qu’elle mérite. Lisons l’Evangile en son entier, méditons -le calmement, écoutons-le en paix : les paroles du Maître sont les plus efficaces, car elles atteignent facilement l’intelligence et le cœur.
Ce n’est pas le moment de laisser le monde entrer chez nous *
Ce n’est pas le moment de laisser le monde entrer chez nous, maintenant que les circonstances et les mesures des autorités nous séparent du monde ! Tirons profit de cette situation. Donnons la priorité aux biens spirituels qu’aucun microbe ne saurait attaquer : accumulons des trésors au Ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent. Car là où se trouve notre trésor, là aussi sera notre cœur (cf. Mt 6, 20-21).
Profitons de l’occasion pour changer de vie, en sachant nous abandonner à la divine Providence. Et n’oublions pas de prier pour ceux qui souffrent en ce moment. Nous devons recommander au Seigneur tous ceux pour qui le jour du jugement approche, et lui demander d’avoir pitié de tant de nos contemporains qui demeurent incapables de tirer des événements actuels les bonnes leçons pour leur âme. Prions pour que, une fois l’épreuve surmontée, ils ne reprennent pas leur vie d’avant, sans rien changer. Les épidémies ont toujours servi à ramener les tièdes à la pratique religieuse, à la pensée de Dieu, à la détestation du péché. Nous avons le devoir de demander cette grâce pour chacun de nos concitoyens, sans exception, y compris – et surtout – pour les pasteurs qui manquent d’esprit de foi et ne savent plus discerner la volonté de Dieu.
Ne nous décourageons pas : Dieu ne nous abandonne jamais. Sachons méditer les paroles pleines de confiance que notre sainte Mère l’Eglise met sur les lèvres du prêtre en temps d’épidémie : « O Dieu qui ne voulez pas la mort mais la conversion des pécheurs, tournez-vous avec bienveillance vers votre peuple qui revient vers vous et, puisqu’il vous est dévoué, délivrez-le avec miséricorde des fléaux de votre colère ».
Je vous recommande tous à l’Autel et à la paternelle protection de saint Joseph. Que Dieu vous bénisse !
Don Davide Pagliarani + »
La communion spirituelle, par M. l’abbé Bruno France (Février 2012)
Un désir
Le concile de Trente avait déjà distingué trois différentes manières de communier : sacramentellement seulement (sans charité, ce qui est peccamineux), spirituellement seulement, et les deux à la fois, comme doit l’être toute bonne communion à la messe. Pour les auteurs spirituels, communier spirituellement signifie unir notre âme à Jésus-Eucharistie, non par la réception du sacrement, mais par le désir de cette réception, en précisant bien que ce désir est surnaturel, procédant d’une foi animée par la charité. Ainsi Saint François de Sales souligne cette notion de désir : « Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de cœur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur» (Introduction à la Vie dévote, 2e part., chap. 21). Le jésuite Rodriguez ajoute : « La communion spirituelle consiste à avoir un ardent désir de recevoir ce sacrement adorable… Car de même que quand on a une grande faim, on dévore les viandes des yeux, de même il faut dévorer des yeux de l’esprit cette chair céleste. » (Pratique de la Perfection Chrétienne, 2e part., traité 8, chap. 15). Rendons-nous compte que nous bénéficions d’un privilège. Tout d’abord, on ne pouvait en profiter dans l’Ancien Testament, puisque c’est un désir du sacrement qui fut institué par le Christ. La manducation de la manne par les Hébreux n’est pas une application de cette communion spirituelle. De même les anges, au jugement de saint Thomas d’Aquin, s’ils peuvent manger spirituellement le Christ en y étant unis par la charité et la vision béatifique, ne peuvent pas manger spirituellement le sacrement, qui suppose la possibilité de le recevoir réellement. Au sens propre, ils ne peuvent donc recevoir la communion spirituelle (Somme Théologique, Tertia pars, q. 80 a. 1). Comme nous l’avons souligné, ce désir est produit par une foi vivante et requiert donc l’état de grâce. Celui qui communierait spirituellement en état de péché mortel et avec la disposition d’y rester pécherait gravement, dit le théologien Suarez. Mais il semble que le sacrement de confession ne soit pas obligatoire dans ce cas. Un acte de contrition parfaite suffirait. Précision importante, en cas de contrition imparfaite, il n’y aurait pas de péché, il y aurait même un bon désir, soutient le Dictionnaire de Théologie Catholique, mais les fruits attachés à la communion spirituelle ne sont pas produits.
Fondement
Deux principes fondent la valeur d’une communion spirituelle. Le premier pilier est la foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. Non seulement il s’agit de reconnaître la présence réelle, mais aussi l’efficacité de cette présence, comme causant la grâce. Cet acte de piété est donc hors de portée des protestants, même s’ils reconnaissent une certaine forme de présence du Christ dans l’hostie. C’est le cas des Luthériens qui affirment que l’eucharistie n’a ainsi pour fonction que d’exciter la confiance en Jésus-Christ, sans qu’elle produise un accroissement de grâce dans nos âmes. Le second principe consiste en ce que l’efficacité de désir peut suppléer à l’acte du sacrement. Nous savons, par exemple, que si le baptême d’eau est impossible, le baptême de désir est une porte ouverte au salut. Précisons seulement que ce désir implique une réelle volonté de recevoir le sacrement lui-même et ne se réduit pas à un vague attachement au christianisme. Ce processus s’applique donc dans la communion. Rappelons cependant que, contrairement à la communion sacramentelle qui agit ex opere operato, la communion spirituelle n’intervient qu’ex opere operantis, à savoir en fonction des dispositions de la personne. Le chrétien devient alors cause directe de la grâce qui risque d’être moins abondante en raison de ses imperfections. Dans la réception de l’hostie à la messe, le fidèle n’est qu’une condition, alors que la cause de la grâce est le sacrement lui-même, ce qui assure son efficacité.
Effets
Après toutes ces difficiles considérations théologiques, nous voyons donc la conclusion pratique : en raison de nos infirmités, la communion spirituelle sera concrètement moins efficace que celle sacramentelle, même si théoriquement les effets sont les mêmes, à savoir un supplément de grâce, une nourriture spirituelle et la rémission des péchés véniels. Mais si nos dispositions sont parfaites, les effets seront identiques ou même meilleurs qu’une communion distraite. Les saints nous l’ont montré : « On rapporte de sainte Angèle Merici que lorsqu’on lui interdisait la communion de chaque jour, elle y suppléait par de fréquentes communions spirituelles à la messe, et elle se sentait parfois inondée de grâces semblables à celles qu’elle aurait reçues si elle avait communié sous les espèces sacramentelles. Aussi laissa-t-elle à son Ordre, comme un legs pieux, une pressante recommandation de ne point négliger cette sainte pratique ».
Pratique
Sainte Thérèse d’Avila recommande à ses filles de communier en esprit (Chemin de la Perfection, ch. 37) ; le Père Du Pont, bien connu de ceux qui ont fait une retraite de Saint Ignace, l’encourage également ; Saint Bernard encore plus. Alors pourquoi repousser l’invitation ? La communion spirituelle présente l’avantage de ne pas être limitée dans sa fréquence. Elle peut être faite aussi souvent que l’âme le désire, comme le rappelle l’Imitation de Jésus Christ. (Liv. 4, ch. 10). Et le père Faber cite en exemple la bienheureuse Agathe de la Croix qui « était animée d’un tel amour pour le Saint-Sacrement, qu’elle serait morte, dit-on, si son confesseur ne lui avait pas enseigné la pratique de la communion spirituelle, et lorsqu’elle la posséda, elle avait coutume de la répéter jusqu’à deux cents fois dans un jour ». Nous ne sommes pas obligés de tenir un rythme de saints. Mieux vaut les faire plus rarement mais avec la profondeur qui s’impose… Souvenons-nous que le moment privilégié de la communion spirituelle est le temps de la messe. On peut s’y associer à l’heure où elle est célébrée en semaine. Ce type de dévotion doit surtout être un complément de nos communions habituelles et peut aider dans les périodes où il est plus difficile de s’approcher des sacrements, notamment durant les vacances. Remettons bien à sa place ce type de pratique : communier spirituellement tire sa valeur de la communion sacramentelle, mais les richesses du trésor eucharistique ne doivent pas faire négliger l’appoint spirituel de ce désir intérieur du cœur. Ainsi peut-on exprimer l’intention de l’Eglise, par les paroles de Notre Seigneur rapportées par Saint Alphonse de Liguori : « Dans le vase d’or, dit-il, je conserve vos communions sacramentelles et dans le vase d’argent, vos communions spirituelles ».
]]>Nous reproduisons, avec l’autorisation de la revue, une démonstration de l’imposture laïque qui figure aux pages 126-141 de ce numéro.].
Nous recommandons vivement à tous nos lecteurs qui veulent se former en profondeur de s’abonner à cette excellente revue.
Ferdinand Buisson :eutre, l’école laïque ? Non, mais anti-catholique. Ses fondateurs l’ont dit eux-mêmes, et les textes abondent.
Par destination, par fonction, l’instituteur laïque, qu’il le veuille ou non, est placé en bataille, non contre le curé, mais, ce qui est tout autre chose, contre l’Église.
Il faut que l’École soit un instrument de combat contre les dogmes.
Nous poursuivons la campagne d’émancipation laïque au cri de : A bas la neutralité.
La morale de l’école doit être l’extirpation de la superstition divine. L’instituteur doit avoir pour but de ruiner l’idée de Dieu dans le jeune cerveau de ses élèves.
On vous parle de la neutralité scolaire, mais il est temps de dire que la neutralité scolaire n’a jamais été qu’un mensonge diplomatique et une tartuferie de circonstance. Nous l’invoquions pour endormir les scrupuleux et les timorés ; mais maintenant il ne s’agit plus de cela. Jouons franc-jeu. Nous n’avons jamais eu d’autre dessein que de faire une université antireligieuse, et antireligieuse d’une façon active, militante, belliqueuse.
Que la neutralité scolaire ne soit pas ce qu’on avait dit qu’elle était, mais son contraire, cela s’appelle tromperie sur la nature de la marchandise, délit réprimé par la loi. Il faut croire que ce qui est délit en matière commerciale, ce qui est « mensonge » et « tartuferie » est glorieux en politique démocratique.
Émile Devinat, directeur de l’École normale d’instituteurs de la Seine et membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique, explique aux instituteurs en congrès à Marseille qu’il est de leur devoir d’enseigner l’anticléricalisme par le moyen de l’histoire et des sciences. Ici encore, il y a mensonge, car il ne s’agit pas d’anticléricalisme mais d’anticatholicisme. Dans ses mains, et dans celles de ses confrères (Guiot et Mane, Aulard et Debidour, Gautier et Deschamps, Calvet, etc.) les manuels d’histoire sont conçus comme des traités de propagande anticatholique.
Les mensonges sont si gros que l’épiscopat doit réagir et condamne ces manuels, le 14 septembre 1909. Jean Guiraud dans son ouvrage Histoire partiale, Histoire vraie (4 vol. Beauchesne 1913-1923) les couvre de ridicule, et leur niaiserie scandalise même Jaurès, peu suspect de tendresse pour la religion catholique.
La neutralité scolaire est donc une prodigieuse tartuferie. Jules Payot, un pontife de l’enseignement public, écrit dans sa revue le Volume, des pages très vives pour démontrer l’impossibilité d’être neutre. Le congrès des instituteurs de la Seine en 1904 proclame que « la conception de la neutralité ne correspond pas aux exigences de l’esprit moderne ». Aristide Briand à leur congrès d’Angers en 1906 : « Il faut délivrer l’école des mensonges confessionnels. » Buisson à celui de la Ligue de l’Enseignement en 1905 : « L’École n’est pas neutre tout court, elle l’est dans la mesure où elle peut l’être en restant laïque d’esprit, laïque de méthode, laïque de doctrine », c’est-à-dire qu’étant relativement neutre, elle ne l’est pas du tout. Aulard en 1908 dans le Matin : « La neutralité scolaire […] un mot qui, si peu qu’on y réfléchisse, n’offre aucun sens ou n’offre qu’un sens absurde ». Ce qui signifie que les fondateurs de l’école laïque, qui en garantissaient la neutralité, étaient irréfléchis, absurdes ou menteurs.
Le début du 20e siècle a vu la naissance ou le changement d’orientation de revues pédagogiques qui font campagne contre la neutralité scolaire : l’École nouvelle de Devinat, l’École laïque, le Volume dont Payot prend la direction, la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur lue par 25 à 30 000 instituteurs sur 120 000 et qui met au-dessus de tout le Catéchisme républicain d’Arnoult où on lit : « Ce n’est pas seulement l’Église qu’il faut tuer, il faut tuer Dieu. » En 1912, un instituteur des Landes tient devant ses élèves des propos contre l’eucharistie. Poursuivi en justice par des parents, et condamné, il est défendu par l’Amicale des instituteurs : il faut « résolument prendre l’offensive et terrasser l’hydre cléricale ».
Déjà, depuis 1895, la Lanterne dénonce en des articles virulents « l’utopie de la neutralité » et demande qu’on enseigne aux enfants « le néant de l’existence de Dieu », qu’on les débarrasse de « l’erreur religieuse ». Et le député Henry Maret, rédacteur en chef du Radical, collaborateur de la Lanterne et du Réveil, maçon du 17e degré, avouait déjà du temps de Ferry que la neutralité scolaire était « une tartuferie au 17e degré ». Franchise prématurée, avec celle de la Lanterne en 1895. Car on aura remarqué la date des autres déclarations contre la neutralité scolaire, toutes postérieures à 1900 : c’est qu’il fallait attendre que fussent parvenus à l’âge électoral un nombre suffisant de jeunes citoyens élevés dans l’anticléricalisme officiel et la neutralité garantie pour pouvoir déclarer que ce n’avait été qu’un piège pour les gogos de la République.
Ce camouflage de l’anticatholicisme sous les mots d’anticléricalisme et de neutralité, Mgr Freppel l’avait dénoncé à la Chambre dès le 11 décembre 1880. L’évêque d’Angers avait exposé que « le silence même de l’instituteur sur la religion » n’est pas un « acte de neutralité » car « ne pas parler de Dieu à l’enfant pendant sept ans, alors qu’on l’instruit six heures par jour, c’est lui faire accroire positivement que Dieu n’existe pas ou qu’on n’a pas besoin de s’occuper de lui ». Encore l’évêque excluait-il courtoisement l’hypothèse selon laquelle l’instituteur donnerait un enseignement positivement antireligieux. La neutralité, scrupuleusement observée, est déjà une négation.
Le témoin est-il récusable ? En voici un autre : Francisque Sarcey. J’ai parcouru la collection d’avant 1900 des Annales politiques et littéraires dont il était un des piliers – il est mort en 1899. Chaque occasion lui est bonne pour inviter à la tolérance : « Soyons tolérants ! Soyons tolérants ! » écrit-il à satiété. Or voici ce qu’il attend de la tolérance :
Nous devons tenir la main strictement à la neutralité de l’école primaire. Pourquoi ? Parce que par là on agit sur la foi elle-même. Ce n’est pas qu’on la combatte directement, puisque l’essence de la neutralité est, au contraire, de s’abstenir de toute attaque. Mais on habitue l’enfant à s’en passer, on le détache lentement de la foi, et c’est bien là l’essentiel.
La neutralité scolaire, même strictement appliquée, est faite pour détruire la foi. Elle a été imposée de force à une population très majoritairement catholique – et qui trouvait tout à fait normal que l’école soit catholique – afin de déchristianiser progressivement la France : l’évêque et le normalien républicain sont d’accord pour le constater, l’un le déplore et l’autre s’en réjouit : on démêle aisément de quel côté est l’honnêteté. Plus tard, Marcel Sembat dira aussi : « Donner à l’enfant des connaissances, sans lui enseigner la foi, c’est la lui ôter. »
Mais ce diagnostic est encore au-dessous de la réalité. Ne pas parler de Dieu, dit Mgr Freppel, c’est le nier. Debidour réplique, citant Macé : « Pouvez-vous me dire quel rapport il y a entre l’alphabet et l’existence de Dieu ? » Il y a déjà ce rapport négatif défini par l’évêque, le normalien et le politicien. Le sorbonnard ne s’y arrête pas et continue : « Non, l’école ne sera pas athée, parce que la grammaire n’est pas athée. » C’est oublier la morale, et l’histoire où il est orfèvre, d’un anticatholicisme virulent. Mais comment l’enseignement de la langue lui-même peut être athée, Giedroye et Larive-et-Fleury, éditions postérieures à 1902, en administrent la preuve : « Petit poisson deviendra grand – Pourvu que Dieu lui prête vie » devient : « Pourvu qu’on lui laisse la vie » et même : « Pourvu que l’on lui prête vie ». Les cuistres de la République tripatouillant La Fontaine, voire le torturant d’une cheville, c’est une forme d’athéisme que Mgr Freppel n’imaginait même pas. En 1958 encore, le vénérable Albert Bayet garantira la neutralité scolaire : « L’idée ne vient même pas à l’esprit qu’il pourrait y avoir une mathématique catholique, une physique protestante, une biologie musulmane. » Il y eut bien une biologie marxiste, celle de Lyssenko… et c’est toujours oublier la morale et l’histoire. Quant à la grammaire, il rabaisse la falsification des deux grammaires que j’ai citées à l’anecdote d’un « instituteur ombrageux corrigeant La Fontaine » et ajoute : « A peine est-il besoin de dire que tout cela ne repose sur rien. » Si ! Cela repose sur la tradition jacobine et son anticatholicisme.
Les partisans de l’école laïque vous sortent alors un autre slogan : il faut respecter la conscience de l’enfant ! A les entendre, imposer magistralement le respect de Dieu serait violer la conscience de l’élève. Mais l’argument est-il honnête de la part d’une école républicaine qui a précisément été fondée pour imposer au peuple des idées qu’il n’avait pas de façon innée et qui étaient, à l’époque, très minoritaires dans la population française ?
Dès 1849, Jules Barni a expliqué qu’imposer aux enfants les dogmes démocratiques est une nécessité vitale pour la République. En 1848, puis en 1849, le caractère « réactionnaire » du suffrage universel a été avéré par les élections à la Constituante et à la Législative. Barni publie alors sur ce problème un travail intitulé : Le suffrage universel et l’instruction primaire :
Mettre à la portée des enfants les vérités philosophiques qui doivent servir de fondement, de soutien, de règles à l’État, les infiltrer dans leurs esprits et dans leurs cœurs par tous les moyens […], voilà ce qu’il faut faire. Lorsque les jeunes générations qui s’élèvent auront reçu cette éducation, alors il n’y aura plus à craindre le suffrage universel.
Programme de viol généralisé des consciences enfantines publié par le journal la Liberté de penser. Glose du protestant libéral Auguste Dide : « Toutes les solutions passées dans la pratique se trouvent indiquées en germe » dans ce travail. « Jean Macé et la Ligue de l’enseignement n’ont fait que reprendre et populariser les principes posés par le jeune professeur [il avait trente ans]. Jules Ferry et Goblet durant leur passage au ministère de l’instruction publique les ont traduites en propositions de loi. » Le viol n’est pas resté à l’état de vœu, il est passé dans les faits.
Jules Ferry chaussait les bottes de Barni déjà dans un discours public du 30 avril 1870 :
Lorsque toute la jeunesse française se sera développée, aura grandi sous cette triple étoile de la gratuité, de l’obligation et de la laïcité, nous n’aurons plus à craindre des retours au passé, car nous aurons pour nous en défendre […] l’esprit de toutes ces générations nouvelles, de ces jeunes et innombrables réserves de la démocratie républicaine formées à l’école de la science et de la raison, et qui opposeront à l’esprit rétrograde l’insurmontable obstacle des intelligences libres et des consciences affranchies.
Des consciences « libres » et « affranchies » ? Ou soumises à une propagande intensive au nom de la « liberté » et de la « neutralité » ?
Vient la République, en effet, et ce programme peut être appliqué à « toute la jeunesse française ». Le fondateur de l’école laïque en donne l’ordre aux instituteurs :
Vous êtes les fils de 89. Vous avez été affranchis comme citoyens par la Révolution française, vous allez être émancipés comme instituteurs par la République de 1880 : comment n’aimeriez-vous pas et ne feriez-vous pas aimer dans votre enseignement et la Révolution, et la République ? Cette politique-là, c’est une politique nationale : et vous pouvez, et vous devez – la chose est facile – la faire entrer, sous les formes et par les voies voulues, dans l’esprit des jeunes enfants.
Les instituteurs laïcs n’ont pas seulement le droit : ils ont le devoir de violer les consciences.
Paul Bert, dans un discours après boire du 15 août 1880 : « Cette lutte doit avoir pour devise : Paix au curé, guerre au moine », car on n’en est encore officiellement qu’à abattre les congrégations. Mais le curé ?
« Quant à son enseignement dogmatique, ne vous en inquiétez pas, laissez-le dire et prêcher librement. N’avez-vous pas vos écoles, où former les jeunes esprits, et les former à la liberté ? » Cette « liberté » consiste, évidemment, à penser comme le veut l’État.
Le même Paul Bert fait, le 21 mars 1880, une conférence sur L’instruction dans une démocratie. Il explique que cette instruction doit faire aimer les institutions démocratiques. Mais l’œuvre de propagande ne s’arrête pas là :
Quand l’instituteur aura dit cela à l’enfant, il faudra qu’il aille plus loin encore. Il devra lui faire remarquer la supériorité du régime démocratique sur le régime monarchique […] lui faire comprendre que [l’homme] n’a rien à attendre des caprices d’en haut, des grâces d’en haut […]. L’introduction dans l’éducation populaire de l’amour des principes de 89 est une loi de défense sociale dans toute l’acception du mot. Car […] la France est divisée nettement en fils de la Révolution et en fauteurs de la contre-révolution. Eh bien ! Nous voulons, le pays veut, les millions de voix qui nous ont donné le pouvoir nous ont donné en même temps l’ordre de faire en sorte que les principes de la Révolution triomphent de leurs adversaires […]. Nous voulons, au nom de la nation, qu’avant peu d’années, les enfants qui sortiront de l’école soient imprégnés à un tel degré des principes de la Révolution, [etc.]
Bref, du bourrage de crâne.
Barthélémy Saint-Hilaire au Conseil supérieur de l’Instruction publique en janvier 1880 :
Comme il faut que la République vive, nous avons non seulement le droit mais le devoir, dans l’intérêt de la société, de diriger l’éducation de la jeunesse dans une certaine voie.
Le journal Le Temps – journal officieux de la République maçonnique – commente la fondation de l’école laïque :
C’est le commencement et le germe d’une révolution dans les idées et dans les mœurs dont il est impossible de mesurer la portée. La direction de ce qu’on pourrait appeler l’âme traditionnelle de la France va changer de mains […] Les générations qui sortiront de l’école nouvelle ne ressembleront pas aux anciennes.
C’est l’endoctrinement des masses.
Ferdinand Buisson en 1883 dans un discours à l’Association polytechnique :
Pourquoi l’instruction primaire a-t-elle été rendue laïque, c’est-à-dire indépendante des différents cultes ? Parce que nous n’avons pas le droit de toucher à cette chose sacrée qui s’appelle la conscience de l’enfant, parce que nous n’avons pas le droit, ni au nom de l’État, ni au nom d’une église, ni au nom de la société, ni au nom d’un parti, au nom de quoi que ce soit enfin, d’empiéter jamais sur le domaine de cette liberté de conscience qui est le fond même et la raison de toutes les libertés.
Moyennant quoi, dans la deuxième partie du discours, il explique que ce droit d’empiéter sur le domaine de la liberté de conscience existe pourtant, si l’on procède au nom de l’État républicain, de la contre-Église, de la société démocratique et du parti laïc. L’instruction primaire est « toute une éducation » qui donne aux enfants « tout un trésor d’idées et de sentiments ». Lesquels ? L’école, dit-il à Fontenay-le-Comte en 1887, « ne fait pas les élections, mais elle fait les électeurs ». De quel parti ? Aux obsèques de Jules Steeg, il loue le défunt d’avoir rédigé pour l’école primaire « de merveilleux petits livres » qui font « aimer la République », des « petits manuels d’instruction morale et civique [qui] donnent l’impression profonde d’une foi religieuse qui n’est pas une foi aveugle ; ils font comprendre par quelle filiation légitime, apprenant peu à peu à faire pénétrer du monde mystique au monde réel son idéal de justice et d’amour, l’humanité a pu, après dix-huit siècles, transposer l’Évangile du Christ en cette traduction sociale – la Déclaration des droits de l’Homme ».
Aveu décisif : aveugle ou non, c’est bien une « foi religieuse » que ces manuels inculquent aux enfants, mais contrairement à l’autre elle ne viole pas leur conscience. Parce qu’elle est laïque et républicaine. Ce qui change tout.
Eugène Spüller :
On ne peut fonder la République qu’en renouvelant l’état mental de la France ; ce n’est pas avec des cerveaux monarchiques qu’on fondera la République, mais avec des cerveaux républicains.
Il faut donc former ceux-ci, mais non pas chez les adultes : ce passage est extrait d’un discours à la section rémoise de la Ligue de l’enseignement.
En 1898, Jules Payot, inspecteur primaire dans l’Ardèche, écrit que la laïcisation de l’école est « une œuvre religieuse ».
Le sénateur Debierre, président du parti radical et du Conseil du Grand Orient : « Nous n’aurons rien fait tant que nous n’aurons pas pétri autrement le cerveau des enfants ». Cerveau non seulement manipulé mais maintenant réduit en bouillie.
En 1903, Buisson dit à la Chambre que l’école de l’État donne à l’enfant « le patrimoine de la conscience humaine ». Il revient sur l’instruction primaire qui est « une éducation » : du latin ducere, conduire, ce qui ne va pas sans bousculer la liberté de conscience. Mais le respect des consciences enfantines n’est plus du tout une priorité face à la « religion laïque » que, dit-il dans l’Action en 1911, « l’école de la République enseigne et propage ».
Buisson a recueilli le meilleur de ses articles et discours sous le titre : La foi laïque, avec préface de Poincaré. L’objet de cette foi ? Mme Mauron, qui fut du métier, le dit en citant M. Georges Suffert qui parle des instituteurs :
Le deuxième acte de leur effort a été d’enseigner la République. Ce n’étaient pas des hommes neutres, ils croyaient profondément aux mythes de 1789, on n’accepte pas une vie aussi dépouillée sans une espèce de foi. La République était leur Dieu. [Les cas de conscience de l’instituteur, coll. « Les cas de conscience », Perrin, 1966].
En mars 1912, au cours d’une manifestation dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne présidée par le ministre de l’Instruction publique entouré des principaux de l’enseignement primaire, un millier d’enfants chantent une sorte d’hymne officiel apparemment spontanément jailli de leur libre conscience et dont le refrain proclame : Qu’importe le ciel, nous avons la terre.
Émile Combes invite les instituteurs, réunis en congrès à Marseille, à se faire les « ministres » d’un « culte nouveau ».
Eugène Spüller au Château d’eau le 1er novembre 1880 :
La République sera éducatrice ou ne sera pas.
A Lons-le-Saulnier en 1884 :
[…] cette grande œuvre de la transformation de notre société française, si longtemps monarchique et qu’il s’agit maintenant de rendre républicaine par une éducation moderne de notre jeunesse.
Léon Bourgeois, préface de L’éducation de la démocratie :
Une société ne saurait vivre dans la sécurité et dans la paix, si les hommes qui la composent ne sont pas unis et comme disciplinés par une même conception de la vie, de son but et de ses devoirs. L’éducation nationale a pour fin dernière de créer cette unité des esprits et des consciences.
Ainsi l’école laïque, tout en se prétendant « neutre », enseigne quel est le but de la vie. Et ce n’est pas, on s’en doute, la vision de Dieu dans l’éternité bienheureuse.
Non content d’asservir la conscience des élèves de l’école publique, Dessoye, président de la Ligue de l’enseignement, veut que la République puisse faire la même chose dans les écoles catholiques. Il déclare à la Chambre en janvier 1910 que le gouvernement doit « assurer dans les écoles libres l’enseignement de la liberté de conscience, l’amour de la démocratie et de la République ».
Doumergue, ministre de l’Instruction publique : « Les manuels d’histoire doivent enseigner les gloires républicaines et les conquêtes de la pensée moderne. » Jean Guiraud a montré dans son ouvrage Histoire partiale, histoire vraie, les invraisemblables mensonges que les manuels de l’école laïque répandent alors contre l’Église et contre la France d’avant 1789.
Dans la synthèse de son enquête auprès de 20 000 instituteurs d’avant 1914 (Nous les maîtres d’école, Julliard, 1967), M. Ozouf écrit :
Ils ne peuvent qu’« enseigner » la République. Et leurs supérieurs hiérarchiques leur font – dans les conférences pédagogiques, dans les examens – un devoir de découvrir le difficile équilibre entre un enseignement républicain et la neutralité scolaire.
Combien difficile en effet, au point d’être inaccessible de nature, car, au moins depuis le Ralliement, « vraiment républicain » signifie anticatholique.
Neutralité scolaire oui. Mais non pas neutralité politique, car l’école ne peut pas ignorer les devoirs envers la République.
Les instituteurs ont été tout naturellement les catéchistes de la foi républicaine. Enseigner la République […] cela fait partie de leurs fonctions aussi bien que l’enseignement de l’arithmétique ou de l’orthographe. [La IIIe République, Calmann-Lévy 1970].
L’intention de respecter la conscience des enfants reste pourtant affichée. Ferdinand Buisson dit à la Chambre le 19 janvier 1910 :
N’est pas matière d’enseignement primaire obligatoire, et par conséquent ne doit pas être enseigné autoritairement à l’école, tout ce qui soulève des contestations entre les hommes.
Ce radical se contredit-il lui-même ? Contredit-il les radicaux Bourgeois et Combes ? Il estime sans doute que non, car, dans son esprit, la « religion laïque » dont il est le grand apôtre, la « foi laïque », le « culte nouveau », la « conception de la vie » indépendante de Dieu, sont en dehors de toute contestation de qui que ce soit !
Mais si l’école de l’État n’enseigne que ce que personne ne conteste, que restera-t-il ? Car aujourd’hui, propriété, famille, patrie, syntaxe, orthographe, morale, mariage et nécessité même de l’instruction, sont devenus matière à contestation.
Le mensonge laïc est de plus en plus évident.
Les républicains des années 1880-1914 sont généralement peu nationalistes. Plutôt cosmopolites dans la tradition jacobine, et de plus en plus gagnés sur leur gauche par l’antipatriotisme et l’internationalisme. Mais ils changent totalement d’attitude devant la religion catholique. Face à elle – et seulement face à elle – ils affichent un nationalisme indigné à l’idée d’une « internationale dont le chef est à Rome » et de congrégations religieuses dont le supérieur général n’est pas français.
Gambetta à Nantes, le 16 mai 1873 :
Oui, il faut partout installer le maître d’école, mais un certain maître, un maître d’école sans costume romain, un maître d’école français et non pas un maître parlant une langue dont le véritable dictionnaire, le véritable vocabulaire est au Vatican. [Très bien ! Très bien ! salves d’applaudissements.]
Brisson, le 9 juillet 1875 : les prêtres catholiques sont « élevés au-dessus de l’idée de nationalité par une obédience étrangère ». Paul Bert à Auxerre, le 2 juin 1872 : « Un chef suprême devant les volontés duquel tout doit plier […] qui est un souverain étranger […] en présence des intérêts duquel il n’y a [pour les catholiques] plus de patrie. » Le 14 mars 1880 au Château d’eau : « Élever des citoyens pour la patrie, eux dont la vraie patrie est à Rome, eux qui obéissent à un souverain étranger… »
Cet argument patriotique figure dans l’exposé des motifs de la loi Ferry de 1880 contre les congrégations religieuses enseignantes :
La liberté d’enseigner n’existe pas pour les étrangers ; pourquoi serait-elle reconnue aux affiliés d’un ordre essentiellement étranger par le caractère de ses doctrines, la nature et le but de ses statuts, la résidence et l’autorité de ses chefs ? Telle est la portée des dispositions nouvelles…
Remplacez ordre par parti, et vous avez une assez bonne définition des trois Internationales, c’est-à-dire du parti socialiste dans la période qui nous occupe, plus tard du parti communiste, qui n’ont jamais été interdits, sauf ce dernier pendant une courte période. Mieux : la loi de 1901 sur les associations annule celle de 1872 qui interdit les affiliations à toute association internationale, notamment à l’Association internationale des Travailleurs. Mais en même temps, elle soumet les congrégations religieuses, même d’obédience française, à une autorisation qui leur sera d’ailleurs globalement refusée. L’intention anticatholique est évidente d’une loi qui fait d’organismes catholiques des privilégiés à rebours, victimes d’une loi d’exception.
En 1880, Guesde se rend à Londres soumettre à Marx un programme électoral qui vient d’être ratifié par la Fédération des syndicats. On imagine le concert d’imprécations républicaines si le chef d’un parti catholique ou le secrétaire d’une fédération de syndicats chrétiens avait soumis au pape une affiche électorale.
Rappelons-nous au surplus que les républicains agissent dans les premières années après 1870 en communion d’idées avec Bismarck qui, pour mener son Kulturkampf, reproche à l’Église catholique d’être « une puissance extérieure à l’État allemand ». Elle l’est certainement au luthérianisme et au césaro-papisme qui résume le statut politico-religieux du nouveau Reich. Mais tel n’est pas le cas en France, et les républicains, s’ils n’étaient pas aveuglés d’anticatholicisme jacobin, constateraient que la doctrine des « deux glaives » opérant chacun dans leur domaine propre, mais dans la même intention du bien commun, constitue un modus vivendi acceptable par tout régime non totalitaire.
Le Kulturkampf allemand, étendu à la France parce qu’il affaiblit l’Église catholique dans le monde et la détruit en France comme en Allemagne, a pour résultat d’affaiblir le pays en opposant deux forces dont la nature est de s’entendre. L’anticatholicisme républicain, malgré l’argument nationaliste, n’est pas d’un patriotisme très éclairé.
De même nature que l’argument patriotique et, comme lui, valant déclaration d’intention anticatholique car il n’est employé que pour lutter contre l’école libre, est celui de l’unité morale de la France.
Les luttes de doctrines, d’intérêts et autres sont de droit et de fait en démocratie. Les luttes de partis y sont essentielles, et comme ces mots sont laids, contraires au principe de Fraternité et à la Solidarité devenue à la mode, on appelle maintenant cela pluralisme. Si bien que les démocrates n’ont jamais été bien ardents à dénoncer une tare sociale pour laquelle ils ont découvert un euphémisme. On peut même relever fréquemment, dans la bouche de « vrais républicains », des termes militaires – et des plus guerriers – pour dire le fonctionnement de la démocratie dans la période qui nous occupe : ce ne sont que chefs, lieutenants, troupes, assauts, citadelles, combats, luttes, batailles, drapeau à défendre, soldats de l’armée républicaine, machines de guerre, ennemis, désarmement, conquêtes, faire front, objectifs et marche en avant. Paul Bert y excelle : « Le gouvernement que l’assemblée des 363 avait mis à sa tête marchait à l’ennemi » (21 juin 79). « Cette lutte doit avoir pour devise : […] guerre aux moines » (15 août 1880).
Avant le Ralliement, on dénonce les catholiques comme n’étant pas assez républicains. Mais lorsque Léon XIII a encouragé le Ralliement des catholiques à la République, on change de refrain. La République devient une forteresse dans laquelle les ralliés tentent de pénétrer par ruse. Clemenceau, déjà du temps de Ferry, faisait allusion à l’histoire de son pays de Vendée : « La guerre n’est plus dans les chemins creux, elle est à l’école. »
Or, quand il s’agit d’organiser l’école d’État de manière à faire disparaître l’école catholique, ce sont des arguments de paix et d’unité nationale qui sont mis en avant pour la légitimer. C’est l’argument totalitariste de la tradition jacobine inauguré par le programme d’instruction publique de Condorcet à la Législative, de Lepelletier de Saint-Fargeau présenté à la Convention par Robespierre, et de Saint-Just.
Jules Ferry :
Il y a [dans l’école laïque], pour la consécration et le développement de notre unité sociale, des moyens d’autant plus puissants qu’ils s’appliquent à des esprits plus malléables, à des âmes plus sensibles. Oui, voilà le véritable point de vue politique de la question.
Dans un discours du 4 décembre 1874 contre la liberté de l’enseignement supérieur, Challemel-Lacour dit que cette liberté « l’épouvante », car elle s’exerce contre l’unité morale de la France, lui qui donne raison à la Commune.
Dans la même discussion, Paul Bert dit que par cette liberté on a « pour ainsi dire organisé une sorte de guerre civile dans les esprits ». Le même, dans la discussion sur l’article 7 de la loi Ferry qui interdit l’enseignement aux congrégations, dit que l’État a le droit d’examiner si, en remettant aux écoles catholiques l’instruction de jeunes gens, « il ne prépare pas la guerre civile dans un délai plus ou moins rapproché », l’examine lui-même et conclut : « Oui, vous avez préparé la guerre civile dans les esprits. » Rapportant à la Chambre, le 4 décembre 1880, la loi d’obligation scolaire et de laïcité :
L’école laïque doit seule demeurer, car laisser subsister à côté d’elle l’école religieuse, c’est fâcheusement diviser les citoyens dès les bancs de l’école, en leur apprenant d’abord non qu’ils sont des Français, mais qu’ils sont catholiques, protestants ou juifs.
Ribière rapporte la loi, le 4 juin, avec le même argument qu’elle assure « la même unité patriotique et sociale de notre France, de notre République ».
Eugène Spüller : « Il s’agit de savoir à qui appartiendra l’école, et, par l’école, l’avenir, les générations nouvelles, et, suivant la forte expression de Jules Ferry, « l’âme de la jeunesse française » », expression combien forte, en effet, à saveur totalitaire, sans crainte de violenter cette âme. On est très loin de la neutralité ! Et, tout en prônant « l’unité patriotique » de la France, les républicains font régner une atmosphère de guerre civile en multipliant les lois anticatholiques de 1878 à 1914. Quant à « l’unité sociale », ils ne s’en soucient guère lorsque des partis promeuvent officiellement la lutte des classes.
Albert Bayet écrira encore en 1958 :
Le sol de notre pays se couvre d’un blanc manteau d’écoles et chacune est un foyer de concorde au seuil duquel expire le bruit des luttes du dehors.
A soixante-dix-huit ans, il était très dur d’oreille.
Les fondateurs de l’école laïque se réfèrent volontiers aux Philosophes du 18e siècle. Ils diffusent inlassablement la propagande anticatholique de Voltaire. Mais, en matière scolaire, ils n’en disent pas l’opinion, et pour cause : les Encyclopédistes sont opposés à la diffusion de l’instruction dans le peuple.
Eugène Spüller, un des plus ardents propagandistes de l’école laïque, cite Mirabeau, Condorcet, d’Alembert ou Diderot. Il fait à Grenoble une conférence sur l’enseignement et s’y réfère à La Chalotais pour dire que l’enseignement doit cesser d’être « ultramontain ». Il évoque aussi Voltaire qui félicitait La Chalotais de combattre les jésuites et l’incitait à écrire un « plan d’éducation ». Tout cela pour montrer que la République créatrice de l’instruction populaire est dans la tradition des Philosophes. Or ce n’est pas vrai ! D’abord, parce que l’on n’a pas attendu la République pour faire l’instruction du peuple. Ce fut même le contraire : la première République a détruit, sans le remplacer, tout ce qui existait dans ce domaine. Mais surtout, les « Philosophes » du 18e siècle étaient fortement opposés à l’instruction populaire, et particulièrement Voltaire et La Chalotais.
En 1763, en effet, La Chalotais publie un Essai sur l’éducation nationale. C’est le « plan d’éducation » que lui demandait Voltaire. On y lit ceci :
Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus loin que ses occupations […]. [Les Frères] apprennent à lire et à écrire à des enfants qui n’eussent dû apprendre qu’à dessiner et à manier la lime.
Il envoie son travail à Voltaire qui répond :
Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des clercs tonsurés. Envoyez-moi surtout des frères ignorantins pour conduire des charrues et les atteler [c’est-à-dire en être l’attelage].
Voltaire encore :
Une plume suffit pour cent habitants.
Et encore, à Damilaville :
Je vois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple que vous croyez digne d’être instruit. J’entends par peuple la populace qui n’a que ses bras pour vivre [ les prolétaires]. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants.
Et encore :
Il ne faut au peuple que ce qu’il faut aux bœufs : un joug, un aiguillon et du foin.
Pour Rousseau, toujours moralisateur et attaché à sa théorie du bon sauvage, ce qui civilise l’homme est mauvais et doit être éliminé : la science n’est que le fruit de la haine, de la flatterie, du mensonge, de l’avarice, de la vaine curiosité et de l’orgueil, sauf quand on lui mettait une sonde pour le faire pisser.
Bouche, député de la Provence aux États-Généraux et un moment président du Club des Jacobins, auteur d’un Tableau de la Provence et d’un Droit public de la Provence, écrit :
Il y a peu de bonnes villes de Provence qui n’aient leur collège pour l’éducation de la jeunesse ; les plus petits villages ont leurs écoles. Ces établissements, trop multipliés, sont plutôt un mal qu’un bien : ils enlèvent à l’agriculture et aux arts – à l’artisanat – beaucoup de bras qui leur seraient utiles.
Et encore :
En 1757 les Frères des Écoles chrétiennes furent introduits [à Marseille]. Ce fut un grand mal pour l’agriculture : un peuple artisan et cultivateur est plus utile qu’un peuple liseur et calculateur.
Les républicains des débuts de la Troisième, nourris de la moelle des Encyclopédistes, n’ont pas la même opinion sur l’instruction du peuple et veulent la généraliser par l’obligation et la gratuité. Pourquoi cette trahison envers leurs grands Ancêtres ? L’explication est évidente. Au 18e siècle, l’école ne valait rien parce qu’elle était œuvre d’Église. Cent ans après, l’école aux mains de l’Église ne vaut toujours rien, voyez Paul Bert. Dans une conférence au Cirque d’hiver le 28 août 1881, il attaque l’école catholique, « école de l’imbécillité, école de l’antipatriotisme et de l’immoralité », qui « engendre l’inaction, l’inertie et la superstition », tandis que l’école laïque développe l’activité, la science et « le progrès ». Discours suivi des chaudes félicitations de Gambetta qui présidait. L’école, qui ne vaut rien aux mains de l’Église, vaut tout dans celles de la République, et c’est même la première chose dont il faut qu’elle s’occupe, parce qu’elle a le moyen d’arracher aux prêtres l’instruction du peuple, pour faire des républicains sans Dieu, voire contre Dieu.
Voyez aussi le député socialiste Maurice Allard dans la Lanterne du 10 novembre 1900 :
La République, chargée de faire des hommes de science et de progrès, laissera-t-elle toujours l’Église maîtresse de faire des hommes de superstition, de réaction et d’ignorance ? Nos gouvernants, sous la suggestion menteuse du vain mot de liberté, permettront-ils toujours à des individus acéphales et pervers, groupés en congrégations sous le fallacieux prétexte d’adorer un dieu quelconque, de s’emparer des jeunes générations de la République et de les façonner à leur image ? Pour défendre la République, ne faut-il pas tout d’abord s’efforcer de faire des républicains et d’empêcher les moines de faire des anthropopithèques ?
[Extrait de la revue Le Sel de la terre n° 110, p. 126-141.]
]]>Une fidèle lectrice nous adresse ses réflexions que partageront beaucoup de nos lecteurs à propos de l’actuel pontificat.
A la messe de ce 4ème dimanche de l’Avent, le Psaume dont il nous fut donné lecture avait cet avertissement au sujet de l’idolâtrie :
« Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.»
La lettre de Saint Paul aux Romains qui lui faisait suite (1,1-7) rappelait la mission donnée par Jésus Christ à tout chrétien confronté au paganisme :
« Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes.»
Le magistère du Pape François, depuis son élection en 2013, se situe aux antipodes de cette exhortation, et du commandement du Christ contenu dans les Evangiles, d’aller et d’évangéliser toutes les nations, en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
L’on assiste en effet à un détricotage en continu de l’enseignement et de la pratique traditionnels de l’Eglise, notamment sur ces deux points que sont l’idolâtrie et l’évangélisation des nations.
« Pas de prosélytisme, s’il vous plaît », fut la mise en garde du souverain pontife adressée aux chrétiens lors d’une conférence de presse organisée sur son vol de retour du Bangladesh le 2 décembre 2017. Il choisit, plutôt que celui d’apostolat, le terme utilisé dans les pays musulmans pour criminaliser les agissements de chrétiens accusés à tort ou à raison de chercher à convertir des musulmans. Ce choix n’était sûrement pas anodin pour qui connait la tendance du pape argentin à jouer sur les mots et à dire les choses sans les dire. Comme il l’a reconnu lui-même : « Sono un pó furbo » (je suis un peu rusé).
« L’évangélisation n’est pas le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse », a-t-il insisté à nouveau lors de sa visite de mars 2019 au Maroc.
« Les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, mais par notre manière d’être avec Jésus et les autres.»
« Continuez à vous faire proches des laissés pour compte, des petits et des pauvres, des prisonniers et des migrants », a conseillé le pape.
Voici donc à quoi se ramènerait l’évangélisation selon le pape François : la lutte contre la pauvreté et la marginalisation, et l’accueil aux migrants. Programme onusien s’il en fut, qui ne fait pas la place très large au surnaturel.
Mais au dialogue, oui, encore et toujours. Non pas pour convertir, mais comme fin en soi ou pire, pour se laisser subvertir. Car les conférences œcuméniques ou inter-religieuses dont il est si friand se sont toujours soldées par de nouveaux reculs pour le catholicisme, de nouveaux reniements. L’« esprit de rencontre » s’est avéré être une voie à sens unique profitant surtout aux autres religions sans réciprocité aucune.
Le roi du Maroc Mohammed VI avait réagi aux propos lénifiants du pontife romain en affirmant qu’il protégeait « les juifs marocains et les chrétiens d’autres pays vivant au Maroc », ce qui excluait implicitement de sa protection les milliers de Marocains chrétiens.
Si le pape Bergoglio avait dans l’esprit que tenir un discours islamophile épargnerait vexations ou persécutions à celles de ses brebis vivant en terre d’islam, il en a été pour ses frais. Mais surtout, comme le lui ont rappelé des ex-musulmans devenus catholiques dans leur Lettre ouverte au Pape François :
« Jésus ne nous a jamais indiqué d’autre chemin que celui de la Croix », et « notre devoir est de rendre témoignage à la vérité « à temps et à contretemps (2 Tm 4.2) »».
Les gestes d’ouverture multipliés par le pape à l’égard des autres cultes, islam, judaïsme, anglicanisme, luthéranisme, bouddhisme, ne procèdent cependant pas d’une logique d’apaisement, comme on aurait aimé le croire à sa décharge. Mais plutôt d’une volonté de dévalorisation du catholicisme, qui doit être déchu de son statut de religion dominante par la promotion d’un égalitarisme religieux.
« Le pluralisme et les diversités de religion sont une sage volonté divine », lit-on dans la Déclaration commune sur la fraternité humaine, signée à Abou Dabi le 4 février 2019 par François et le grand imam d’Al-Azhar.
L’œcuménisme papal s’étend aussi à la vénération des idoles païennes de la Pachamama, ces statuettes de femmes dévêtues et enceintes, censées représenter la Terre-Mère, qui furent mises à l’honneur dans des églises de Rome et jusque dans la basilique Saint Pierre lors du récent Synode sur l’Amazonie.
« La plantation d’un arbre dans les Jardins du Vatican, le 4 octobre, avait pour but de « satisfaire la faim » de la Pachamama, a expliqué dans un communiqué de presse Ednamar de Oliveira Viana, une chamane indigène, qui avait dirigé la cérémonie païenne.
« Parce que tous les dieux des nations sont des démons…» (Psaumes 95:5)
« Mais je dis que les sacrifices des païens sont offerts à des démons et à ce qui n’est pas Dieu. Or je ne veux pas que vous ayez quoi que ce soit de commun avec les démons.» (1- Corinthiens 10:20)
Que dire aussi de la vénération du pape pour l’environnement, qui s’apparente bien plus à un panthéisme qu’à un sain respect pour l’espace que les humains occupent en commun sur cette terre?
François a récemment qualifié le capitalisme de « crime organisé responsable de la contamination de l’environnement », et a proposé d’ajouter des péchés écologiques au catéchisme de l’Église.
Il a aussi appelé à une « révolution verte courageuse » pour sauver l’humanité de « l’abîme». Ce qui est pour le moins piquant de la part d’un pape qui interdit à ses ouailles et aux chargés de la communication du Vatican de chercher à convertir les gens au catholicisme pour sauver leurs âmes de la perdition, un pape qui va jusqu’à dire que la volonté de prosélytisme c’est la peste (21 juin 2019) et qu’elle n’est pas chrétienne (23 septembre 2019).
« Je crois que toutes les Eglises qui ont cet esprit de paix doivent s’unir et travailler ensemble » (à quoi, il est facile de le deviner: l’émergence de la nouvelle religion mondiale). « Dans le mouvement œcuménique, nous devons ôter du dictionnaire un mot : prosélytisme. C’est clair ? Il ne peut y avoir d’œcuménisme s’il y a du prosélytisme, il faut choisir ». (22 juin 2018)
Selon François (30 septembre 2018), Jésus « nous appelle à ne pas penser » en fonction de nous/eux, ou de qui est dans l’Église catholique et qui est en dehors, mais à élargir notre coeur (anesthésier notre esprit ?).
Mais lorsque François couronna tout cela par des déclarations méprisantes envers la doctrine de la co-rédemption de la Sainte Vierge, qu’il qualifia de « sottises » en pleine homélie, le jour-mème de la fête de Notre Dame de Guadalupe qui avait été désigné comme jour de prières réparatrices pour l’idolâtrie de la Pachamama, la coupe déborda pour Mgr Viganò. Le 19 décembre, il lança un nouvel acte d’accusation contre le pape François, le plus vigoureux à ce jour, dont voici quelques extraits traduits de l’italien :
« Depuis plus de six ans maintenant, nous sommes empoisonnés par un faux magistère, une sorte de synthèse extrême de toutes les idées fausses. Maintenant l’Eglise est inanimée, couverte de métastases, dévastée. Le peuple de Dieu devenu analphabète, dépouillé de sa Foi, tâtonne dans les ténèbres du chaos et de la division. Par une accélération sans précédent, grâce à la charge subversive de ce pontificat soutenue par le puissant appareil jésuite, on est en train de livrer un coup de grâce mortel à l’Eglise.
(…) Ceux d’entre nous qui n’avons pas été trompés par ces ennemis de l’Eglise, enfermés dans le Corps ecclésial, devons nous unir et faire front commun contre le Malin, vaincu depuis longtemps, mais encore capable de nuire et de provoquer la perdition éternelle des multitudes, mais dont la Sainte Vierge, notre « Condottiera », écrasera définitivement la tête ».
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Trad’Histoire, site historique à destination des plus jeunes, diffuse le vingt-troisième chapitre de la Petite histoire de France de Jacques Bainville adaptée en vidéo.
Aujourd’hui: Les guerres de religion
Cet épisode inclut un compendium (un résumé condensé) de cette période troublée, parfois difficile à appréhender.
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Prochain cours: Henri IV
]]>Sanctoral
Saint Didace – Confesseur
Né en Espagne vers 1400, saint Didace quitta tout ce qu’il possédait et entra comme frère lai chez les frères Mineurs d’Arrizafa. Il s’y adonna surtout à la contemplation et reçut de Dieu des lumières si vives qu’il parlait des choses du ciel d’une manière toute divine. Dans les îles Canaries, son ardent désir du martyre fut en partie satisfait par toutes sortes de tribulations. Revenu à Rome en 1450, il y soigna les malades au couvent de l’Ara Cœli, et remplit cette charge avec tant de charité que, malgré la disette qui désolait la ville, ceux qui étaient confiés à ses soins ne manquèrent jamais du nécessaire.
« Le bienheureux garde-malades de l’Ara Cœli qui se dépensait alors au service des pestiférés, n’eut sans doute à de tels résultats qu’une part bien minime aux yeux des hommes, surtout si on la rapproche de celle des grands apôtres franciscains ses frères. Or cependant voici que l’Église de la terre, interprète fidèle de celle des cieux, honore aujourd’hui Diego des mêmes honneurs que nous l’avons vue rendre à Bernardin et à Jean. Qu’est-ce à dire sinon derechef que, devant Dieu, les hauts faits des vertus cachées au monde ne le cèdent point à ceux dont l’éclat ravit la terre, si procédant d’une même ardeur d’amour, ils produisent dans l’âme un même accroissement de la divine charité ? » (Dom Guéranger).
Il rentra en Espagne quelques années avant sa mort. La passion de Jésus était le sujet ordinaire de ses méditations et de ses prières ; sentant sa fin approcher, les yeux fixés sur la croix, il prononça les paroles de l’hymne sacrée : « Bois et clous pleins de douceur, vous portez le plus doux des fardeaux ; quelle gloire est la vôtre puisque vous avez été jugés dignes de porter le Roi des cieux ». Il rendit pieusement son âme à Dieu, à Alcala de Henarez, le 12 novembre 1463 et fut canonisé par le pape Sixte-Quint, lui-même franciscain, lequel, en 1585 inscrivit son nom dans le calendrier romain.
Saint Stanislas Kostka – Confesseur
Né à Rostkow (Pologne) le 28 août 1550, mort à Rome, le 15 août 1568, canonisé par Benoît XIII, le 31 décembre 1726. « Ce fut un faible enfant, mais un grand saint ». Tel est l’éloge que le pape Urbain VIII décerna à la mémoire de ce jeune prince polonais, mort avant d’avoir achevé sa dix-huitième année, après dix mois à peine de noviciat. Stanislas n’avait jamais éprouvé que du dédain pour tous les avantages terrestres : « Je suis né pour quelque chose de plus grand », avait-il coutume de dire. Pendant ses études à Vienne, étant tombé gravement malade dans la demeure d’un luthérien qui s’opposait à ce qu’on lui apportât la Communion, il reçut la sainte hostie de la main d’un ange. Un autre jour la Très sainte Vierge, qu’il aimait tendrement, déposa entre ses bras le divin Enfant. Elle lui ordonna aussi d’entrer dans la Compagnie de Jésus, et, comme les jésuites polonais, redoutant le courroux du père, hésitaient à l’admettre, le courageux jeune homme entreprit à pied et en mendiant le voyage de Rome, où il fut accueilli par saint François de Borgia.
Martyrologe
Saint Didace, de l’Ordre des Frères Mineurs, confesseur, dont l’anniversaire est mentionné la veille de ce jour. En France, et s’il y a lieu: Octave de la Dédicace de l’église paroissiale de… (ou de notre chapelle).
A Ravenne, l’anniversaire des saints martyrs Valentin, Soluteur et Victor, qui souffrirent sous l’empereur Dioclétien.
A Aix, en Narbonnaise, le bienheureux Mitre, martyr très célèbre.
A Césarée de Palestine, la passion des saints Antonin, Zébinas, Germain, et Ennathe vierge. Cette dernière fut d’abord meurtrie de coups et brûlée, sous l’empereur Galère Maximien; les autres, ayant librement repris le préfet Firmilien pour son impiété et ses sacrifices aux dieux, furent décapités.
En Afrique, les saints martyrs espagnols Arcade, Paschase, Probe et Eutychien. Durant la persécution des Vandales, ils déclarèrent qu’ils ne suivraient jamais la secte perfide des ariens; pour ce motif ils furent d’abord proscrits, puis exilés par le roi arien Genséric; on leur fit endurer ensuite des tortures effroyables et on les fit mourir de diverses façons. Alors parut avec éclat la constance d’un jeune enfant, nommé Paulille, frère des saints Paschase et Eutychien: comme on ne pouvait l’ébranler dans son attachement à la foi catholique, on le frappa longtemps à coups de bâton et on le condamna au plus vil esclavage.
A Rome, le pape saint Nicolas Ier, remarquable par son énergie tout apostolique.
A Tours, en Gaule, saint Brice évêque, disciple de l’évêque saint Martin.
A Tolède, en Espagne, saint Eugène évêque.
Dans la cité des Arvernes, saint Quintien évêque.
A Crémone, en Lombardie, saint Homobon confesseur. Illustre par ses miracles, il a été inscrit au nombre des saints par le pape Innocent III
]]>L’Église de Suède a annoncé sur Twitter que Thunberg et son discours étaient l’image de nos jours la plus ressemblante du Christ.
Lucka 1
Kungörelse! Jesus från Nasaret har nu utsett en av sina efterträdare, nämligen Greta Thunberg.— Limhamns kyrka (@Limhamnskyrka) December 1, 2018
En ce jour 4 octobre où l’Église catholique fête Saint François d’Assise, qui a porté sur son corps les stigmates du Christ, le véritable imitateur dans sa chair des souffrances de Jésus le Rédempteur, cette déclaration témoigne de l’abyssal fossé qui sépare les protestants de la vraie doctrine divine catholique.
Et c’est pourtant avec de tels hérétiques, qui ne gardent plus une claire notion de qui est véritablement le Christ Jésus, le Fils de Dieu fait homme, qui en font un agitateur pseudo-humaniste qui aurait approuvé toutes les causes de la bien-pensance post-moderne, que l’Église conciliaire dialogue, prie, s’ébaudit, donne la main, chemine, pour bâtir un messianique « meilleur des mondes » terrestre où l’individu, sans patrie sans religion sans culture sans sexe parce que inter-religieux, inter-ethnique, inter-culturel, inter-tout, sera roi !
Francesca de Villasmundo
]]>Comment restituer les communes au Christ-Roi ? Vaste question qui sera traitée à la prochaine UDT de Civitas qui aura lieu cet été.
Il est cependant possible de réfléchir dès à présent sur cette question en relisant quelques passages du magistral ouvrage de Mgr Lefebvre Ils l’ont découronné. Il est indispensable de le lire ou de le relire pour comprendre le libéralisme politique intrinsèquement lié au libéralisme religieux, pour en saisir les causes profondes qui sont à rattacher à la grande et première révolution européenne : la révolte protestante.
« Chapitre 1 – Les origines du libéralisme
(…) On ne peut, en effet, ni comprendre la crise actuelle de l’Église, ni connaître le véritable visage des personnages de la Rome actuelle, ni par conséquent saisir l’attitude à prendre vis-à-vis des événements, si on n’en recherche pas les causes, si on n’en remonte pas le cours historique, si on n’en découvre pas la source première dans ce libéralisme condamné par les papes des deux derniers siècles.
Notre lumière : la voix des papes
Nous partirons donc des origines, comme le font les Souverains Pontifes quand ils dénoncent les bouleversements en cours. Or, tout en accusant le libéralisme, les papes voient plus loin dans le passé, et tous, de Pie VI à Benoît XV, ramènent la crise à la lutte engagée contre l’Église au XVIe siècle par le protestantisme, et au naturalisme dont cette hérésie a été la cause et la première propagatrice.
La Renaissance et le naturalisme
Le naturalisme se trouve auparavant dans la Renaissance, qui, dans son effort de recouvrer les richesses des cultures païennes antiques, de la culture et de l’art grecs en particulier, a abouti à magnifier exagérément l’homme, la nature, les forces naturelles. En exaltant la bonté et la puissance de la nature, on dépréciait et on faisait disparaître de l’esprit des hommes la nécessité de la grâce, la destination de l’humanité à l’ordre surnaturel et la lumière apportée par l révélation. Sous prétexte d’art, on a voulu introduire alors partout, jusque dans les églises, ce nudisme – on peut parler sans exagération de nudisme – qui triomphe dans la chapelle Sixtine à Rome. Sans doute, envisagées du point de vue de l’art,ces œuvres ont-elles leur valeur, mais elles ont hélas pardessus tout un aspect charnel d’exaltation de la chair bien opposé à l’enseignement de l’Évangile : « car la chair convoite contre l’esprit, dit saint Paul, et l’esprit milite contre la chair »(Gal.5, 17). Je ne condamne pas cet art s’il est réservé aux musées profanes, mais je ne vois pas en lui un moyen d’exprimer la vérité de la Rédemption, c’est-à-dire l’heureuse soumission de la nature réparée à la grâce. Mon jugement sera bien autre sur l’art baroque de la contre-réforme catholique, spécialement dans les pays qui résistèrent au protestantisme : le baroque fera encore appel aux angelots joufflus, mais cet art tout de mouvement et d’expression parfois pathétique est un cri de triomphe de la Rédemption, un chant de victoire du catholicisme sur le pessimisme d’un protestantisme froid et désespéré.
Le protestantisme et le naturalisme
Précisément, il peut sembler étrange et paradoxal de qualifier le protestantisme de naturalisme. Il n’y a rien chez Luther, de cette exaltation de la bonté intrinsèque de la nature, puisque, selon lui, la nature est irrémédiablement déchue et la concupiscence invincible. Néanmoins, le regard excessivement nihiliste que le protestant porte sur soi-même aboutit à un naturalisme pratique : à force de déprécier la nature et d’exalter la force de la foi seule, on relègue la grâce divine et l’ordre surnaturel dans le domaine des abstractions. […]
Et ce naturalisme s’appliquera spécialement à l’ordre civique et social : la grâce étant réduite à un sentiment de foi fiduciaire, la Rédemption ne consiste plus qu’en une religiosité individuelle et privée, sans prise sur la vie publique.L’ordre public : économique et politique, est donc condamné à vivre et à se développer en dehors de Notre Seigneur Jésus-Christ. A la limite, le protestant cherchera dans sa réussite économique le critère de sa justification aux yeux de Dieu ; c’est en ce sens qu’il inscrira volontiers sur la porte de sa maison cette phrase de l’Ancien Testament : « Fais honneur à Dieu de tes biens, donne-lui des prémices de tous tes revenus, alors tes greniers seront abondamment remplis et tes cuves déborderont de vin » (Prov. 3. 9-10).
Jacques Maritain a de bonnes lignes sur le matérialisme du protestantisme,qui donnera naissance au libéralisme économique et au capitalisme : « Derrière les appels de Luther à l’Agneau qui sauve, derrière ses élans de confiance et sa foi au pardon des péchés, il y a une créature humaine qui lève la tête et qui fait très bien ses affaires dans la fange où elle est plongée par la faute d’Adam ! Elle se débrouillera dans le monde, elle suivra la volonté de puissance, l’instinct impérialiste, la loi de ce monde qui est son monde. Dieu ne sera qu’un allié, un puissant » (Trois Réformateurs, p. 52-53).
Le résultat du protestantisme sera que les hommes s’attacheront davantage aux biens de ce monde et oublieront les biens éternels. Et si un certain puritanisme vient exercer une surveillance extérieure sur la moralité publique, il n’imprégnera pas les cœurs de l’esprit véritablement chrétien qui est un esprit surnaturel, qui s’appelle primauté du spirituel. Le protestantisme sera conduit nécessairement à proclamer l’émancipation du temporel vis-à-vis du spirituel. Or c’est justement cette émancipation qui va se retrouver dans le libéralisme. Les papes eurent donc bien raison de dénoncer ce naturalisme d’inspiration protestante comme l’origine du libéralisme qui bouleversa la chrétienté en 1789 et1848. Ainsi Léon XIII :
« Cette audace d’hommes perfides, qui menace chaque jour de ruines plus graves la société civile et qui excite dans tous les esprits l’inquiétude et le trouble,tire sa cause et son origine de ces doctrines empoisonnées qui, répandues en ces derniers temps parmi les peuples comme des semences de vices, ont donnée n leur temps des fruits très pernicieux. En effet, vous savez très bien,Vénérables Frères, que la guerre cruelle qui depuis le XVIe siècle a été déclarée contre la foi catholique par les novateurs, visait à ce but d’écarter toute révélation et de renverser tout l’ordre surnaturel, afin que l’accès fût ouvert aux inventions ou plutôt aux délires de la seule raison » (Encyclique Quod apostolici, du 28 décembre 1878.)
Et plus près de nous, le pape Benoît XV :
« Depuis les trois premiers siècles et les origines de l’Église, au cours desquels le sang des chrétiens féconda la terre entière, on peut dire que jamais l’Église ne courut un tel danger que celui qui se manifesta à la fin du XVIIIe siècle. C’est alors, en effet, qu’une Philosophie en délire, prolongement de l’hérésie et de l’apostasie des Novateurs, acquit sur les esprits une puissance universelle de séduction et provoqua un bouleversement total, avec le propos déterminé de ruiner les fondements chrétiens de la société, non seulement en France, mais peu à peu en toutes les nations » (Lettre Anno jam exeunte, du 7 mars 1917.) »
(Mgr Lefebvre, Ils l’ont découronné, Partie I, Le libéralisme – Principes et applications).
Francesca de Villasmundo
]]>Les hérésies du pape François sont toujours plus au cœur des préoccupations de quelques évêques et théologiens conservateurs, au profil séduisant pour des fidèles conciliaires attachés à des formes liturgiques plus traditionnelles et défenseurs des normes morales fondées sur la loi naturelle.
Après les dubia envoyés par quatre cardinaux au pape François au sujet d’Amoris Laetitia, après la « Correction fraternelle » signée par quelque 70 « savants catholiques » en septembre 2017 qui condamnait « sept propositions hérétiques » favorisées par cette même encyclique, courant mars 2019, Mgr Schneider faisait paraître une étude personnelle sur la question du pape hérétique, dont un théologien traditionnel, l’abbé Gleize, dans la revue Le Courrier de Rome, n° 620, avril 2019, a fait une remarquable analyse critique en démontrant les limites de cette « vision héritée de la nouvelle théologie ».
Ce mois-ci, une vingtaine de théologiens et universitaires catholiques ont décider de publier une lettre ouverte aux « évêques de l’Eglise catholique » pour, premièrement, « accuser le pape François du délit canonique d’hérésie », et deuxièmement, leur demander « de prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d’un pape hérétique ».
Un lecteur de ce document note avec justesse que l’on peut déplorer « l’absence totale de condamnations du concile Vatican II et les références à Jean Paul II et au magistère conciliaire. Ce qui rend ce document sans grande valeur théologique puisque les hérésies du Pape François ne sont que le développement logique des erreurs et de l’esprit conciliaire. Cette réaction, aussi louable soit-elle, se situe dans la logique de ceux qui pensent pouvoir concilier le concile Vatican II et la tradition catholique de l’Eglise ».
Mais souligne-t-il, et nous adhérons à sa réflexion, ce texte a cependant un intérêt majeur qui se trouve dans l’annexe :
« Les universitaires rappellent les positions catholiques en ce qui concerne la situation d’un pape hérétique. Et force est de constater que la position de Mgr Lefebvre était la bonne : d’une part ne pas se soumettre à un pape qui professe des hérésies et d’autre part impossibilité d’affirmer que le pape est automatiquement déchu de son autorité par l’affirmation d’hérésies (sédévacantisme). »
Ci-dessous la traduction cette lettre ouverte, effectuée par la journaliste Jeanne Smits :
]]>« Eminence, Béatitude, Excellence,
Nous vous adressons cette lettre pour deux raisons : premièrement, pour accuser le Pape François du délit canonique d’hérésie, et deuxièmement, pour vous demander de prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d’un pape hérétique.
Nous prenons cette initiative en guise de solution de dernier recours pour répondre à l’accumulation de dommages causés par les paroles et les actions du pape François depuis plusieurs années, qui ont donné lieu à l’une des pires crises que l’Église catholique ait connues au long de son histoire.
Nous accusons le Pape François du délit canonique d’hérésie. Pour que le délit canonique d’hérésie soit constitué, deux conditions sont requises : la personne en question doit mettre en doute ou nier, par des paroles et (ou) par des actes publics, une vérité de la foi catholique révélée par Dieu et qui doit être crue de foi divine et catholique ; et ce doute ou cette négation doit être obstiné, c’est-à-dire, la personne doit avoir conscience de ce que la vérité mise en doute ou niée a été enseignée par l’Église catholique comme une vérité révélée par Dieu et qui doit être cru avec l’assentiment de la foi ; le doute ou le déni doit être permanent.
Certes, accuser un pape d’hérésie constitue une mesure extraordinaire qui doit être fondée sur des preuves solides, maisces deux conditions ont été manifestement remplies par le pape François. Nous ne l’accusons pas d’avoir commis le délit d’hérésie chaque fois qu’il a semblé contredire publiquement une vérité de la foi. Nous nous limitons à l’accuser d’hérésie lorsqu’il a publiquement nié les vérités de la foi, et qu’il a ensuite agi d’une manière qui démontre qu’il ne croit pas ces vérités qu’il a publiquement niées. Nous ne prétendons pas qu’il ait nié les vérités de la foi dans des déclarations qui remplissent les conditions d’un enseignement papal infaillible. Nous affirmons que ce serait impossible, car ce serait incompatible avec la direction donnée à l’Église par l’Esprit Saint. Nous contestons que cela puisse même sembler avoir été le cas aux yeux de toute personne raisonnable, puisque le pape François n’a jamais fait une déclaration qui remplisse les conditions d’infaillibilité.
Nous accusons le Pape François d’avoir, par ses paroles et ses actes, fait montre publiquement et avec obstination de sa croyance dans les propositions suivantes qui contredisent la vérité révélée par Dieu (pour chaque proposition, nous fournissons une sélection d’enseignements bibliques et magistériels qui les condamnent comme contraires à la révélation divine ; ces références sont probantes mais ne prétendent pas être exhaustives).
I. Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’accomplir les exigences objectives de la loi divine, comme si l’un quelconque des commandements de Dieu était impossible pour le justifié, ou comme si la grâce de Dieu, quand elle accomplit la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et de par sa nature la conversion par rapport à tout péché grave, ou ne suffisait pas à convertir de tout péché grave.
[Concile de Trente, session 6, canon 18 : « Si quelqu’un dit que les commandements de Dieu sont impossibles même pour un homme qui est justifié et établi dans la grâce, qu’il soit anathème » (DH 1568).
Voir aussi : Gen. 4:7 ; Dt. 30:11-19 ; Ecclésiastique 15:11-22 ; Mc 8:38 ; Lc 9:26 ; Héb. 10:26-29 ; 1 Jean. 5 :17 ; Zosime, 15e (ou 16e) Synode de Carthage, canon 3 sur la grâce, DH 225 ; Félix III, 2e Synode d’Orange, DH 397 ; Concile de Trente, Session 5, canon 5 ; Session 6, canons 18-20, 22, 27 et 29 ; Pie V, Bulle Ex omnibus afflictionibus, sur les erreurs de Michel de Bay, 54, DH 1954 ; Innocent X, Constitution Cum occasione, Sur les erreurs de Cornelius Jansen, 1, DH 2001 ; Clément XI, Constitution Unigenitus, Sur les erreurs de Pasquier Quesnel, 71, DH 2471 ; Jean-Paul II, Exhortation apostolique Reconciliatio et paenitentia 17 : AAS 77 (1985) : 222 ; Veritatis splendor 65-70 : AAS 85 (1993) : 1185-89, DH 4964-67.]II. Un croyant chrétien peut avoir la pleine connaissance d’une loi divine et choisir volontairement de la violer dans une affaire grave, mais ne pas être dans un état de péché mortel à la suite de cette action.
Concile de Trente, session 6, canon 20 : « Si quelqu’un dit qu’un homme justifié, aussi parfait soit-il, n’est pas tenu d’observer les commandements de Dieu et de l’Église, mais est tenu seulement de croire, comme si l’Evangile n’était qu’une promesse absolue de vie éternelle sans la condition que les commandements soient observés, qu’il soit anathème » (DH 1570).
Voir aussi : Mc 8, 38 ; Lc 9, 26 ; Héb 10, 26-29 ; 1 Jean 5, 17 ; Concile de Trente, session 6, canons 19 et 27 ; Clément XI, Constitution Unigenitus, Sur les erreurs de Pasquier Quesnel, 71, DH 2471 ; Jean-Paul II, Exhortation apostolique Reconciliatio et paenitentia 17 : AAS 77 (1985) : 222 ; Veritatis splendor, 65-70 : AAS 85 (1993) : 1185-89, DH 4964-67.]
III. Une personne est capable, tout en obéissant à une interdiction divine, de pécher contre Dieu par cet acte même d’obéissance.
[Ps. 18:8 : « La loi du Seigneur est sans tache, elle restaure les âmes. »
Voir aussi : Ecclésiastique 15:21 ; Concile de Trente, session 6, canon 20 ; Clément XI, Constitution Unigenitus, Sur les erreurs de Pasquier Quesnel, 71, DH 2471 ; Léon XIII, Libertas praestantissimum, ASS 20 (1887-88) : 598 (DH 3248) ; Jean Paul II, Veritatis splendor, 40 : AAS 85 (1993) : 1165 (DH 4953)].
IV. La conscience peut vraiment et à juste titre juger que les actes sexuels entre des personnes qui ont contracté un mariage civil l’une avec l’autre, bien que l’une d’elles ou les deux soient sacramentellement mariée(s) à une autre personne, peuvent parfois être moralement justes, voire voulus ou même commandés par Dieu.
[Concile de Trente, session 6, canon 21 : « Si quelqu’un dit que Jésus-Christ a été donné par Dieu aux hommes comme le rédempteur en qui ils doivent avoir confiance, mais non comme un législateur auquel ils sont tenus d’obéir, qu’il soit anathème », DH 1571.
Concile de Trente, session 24, canon 2 : « Si quelqu’un dit qu’il est permis aux chrétiens d’avoir plusieurs femmes en même temps, et que cela n’est interdit par aucune loi divine, qu’il soit anathème », DH 1802.
Concile de Trente, session 24, canon 5 : « Si quelqu’un dit que le lien du mariage peut être dissous à cause de l’hérésie ou des difficultés de cohabitation ou à cause de l’absence volontaire de l’un des époux, qu’il soit anathème », DH 1805.
Concile de Trente, session 24, canon 7 : « Si quelqu’un dit que l’Eglise est dans l’erreur pour avoir enseigné et enseigner encore que, selon la doctrine évangélique et apostolique, le lien du mariage ne peut être dissous à cause de l’adultère de l’un des époux et que ni l’un ni l’autre, pas même l’innocent qui n’a donné aucune cause d’infidélité, ne peut contracter un autre mariage du vivant de l’autre, et que le mari qui renvoie une femme adultère et se remarie et que la femme qui renvoie un mari adultère et se remarie soit coupable d’adultère, qu’il soit anathème », DH 1807.
Voir aussi : Ps. 5:5 ; Ps. 18:8-9 ; Ecclésiastique 15:21 ; Héb. 10:26-29 ; Jas. 1:13 ; 1 Jn. 3:7 ; Innocent XI, Propositions condamnées des “Laxistes”, 62-63, DH 2162-63 ; Clément XI, Constitution Unigenitus, Sur les erreurs de Pasquier Quesnel, 71, DH 2471 ; Léon XIII, Lettre encyclique Libertas praestantissimum, ASS 20 (1887-88) : 598, DH 3248 ; Pie XII, Décret du Saint-Office sur l’éthique des situations, DH 3918 ; 2e Concile du Vatican, Constitution pastorale Gaudium et spes, 16 ; Jean-Paul II, Veritatis splendor, 54 : AAS 85 (1993) : 1177 ; Catéchisme de l’Église catholique, 1786-87.]
V. Il est faux que les seuls actes sexuels qui sont bons par nature et moralement licites soient les actes entre mari et femme.
[1 Corinthiens 6:9-10 : « Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, 10ni les efféminés, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces, ne posséderont le royaume de Dieu.» ; Jude 1:7 ; « De même, Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impureté et à des vices contre nature, sont devant nous comme un exemple, subissant la peine du feu éternel. »
Voir aussi : Romains 1, 26-32 ; Éphésiens 5, 3-5 ; Galates 5, 19-21 ; Pie IX, Casti connubii, 10, 19-21, 73 ; Paul VI, Humanae vitae, 11-14 ; Jean Paul II, Evangelium vitae, 13-14.]
VI. Les principes moraux et les vérités morales contenus dans la Révélation divine et dans la loi naturelle n’incluent pas les interdictions négatives qui interdisent absolument certains types d’actions, dans la mesure où elles sont toujours gravement illicites en raison de leur objet.
[Jean-Paul II, Veritatis splendor 115 : « Chacun de nous sait l’importance de la doctrine qui constitue l’essentiel de l’enseignement de la présente encyclique et qui est rappelée aujourd’hui avec l’autorité du Successeur de Pierre. Chacun de nous peut mesurer la gravité de ce qui est en cause, non seulement pour les individus, mais encore pour la société entière, avec la réaffirmation de l’universalité et de l’immutabilité des commandements moraux, et en particulier de ceux qui proscrivent toujours et sans exception les actes intrinsèquement mauvais » DH 4971.
Voir aussi : Rom. 3:8 ; 1 Cor. 6:9-10 ; Gal. 5:19-21 ; Apoc. 22:15 ; 4e Concile du Latran, chapitre 22, DH 815 ; Concile de Constance, Bulle Inter cunctas, 14, DH 1254 ; Paul VI, Humanae vitae, 14:AAS 60 (1968) 490-91 ; Jean Paul II, Veritatis splendor, 83 : AAS 85 (1993) : 1199, DH 4970.]
VII. Dieu ne permet pas seulement le pluralisme et la diversité des religions, chrétiennes et non chrétiennes, les veut aussi positivement.
[Jean 14:6 ; « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père si ce n’est par moi. »
Actes 4:11-12 : « C’est lui qui est la pierre rejetée par vous les constructeurs, et qui est devenu la pierre de l’angle, 12et il n’y a de salut en aucun autre : car aucun autre nom sous le ciel n’a été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. »Voir aussi Exode 22:20 ; Exode 23:24 ; 2 Chroniques 34:25 ; Psaume 95:5 ; Jérémie 10:11 ; 1 Corinthiens 8:5-6 ; Grégoire XVI, Mirari vos, 13-14 ; Pie XI, Qui pluribus, 15 ; Singulari quidem, 3-5 ; Premier Concile Vatican, Profession de foi : Léon XIII, Immortale Dei, 31 ; Satis cognitum, 3-9 ; Pie XI, Mortalium Animos, 1-2, 6].
Ces hérésies sont liées entre elles. Le fondement de la morale sexuelle catholique consiste en l’affirmation selon laquelle l’activité sexuelle est ordonnée à la procréation au sein du mariage, et qu’elle est moralement répréhensible si elle est sciemment pratiquée en dehors de ce cadre.
L’affirmation qui fait partie du (IV) ci-dessus, selon laquelle les personnes divorcées civilement de leur conjoint peuvent licitement se livrer à des activités sexuelles avec une autre personne qui n’est pas leur conjoint, rejette ce fondement. Par conséquent, affirmer la proposition IV, c’est permettre la légitimation de nombreux types d’activités sexuelles en dehors du mariage, et pas seulement des rapports sexuels entre les personnes civilement mariées. Le pape François a protégé et promu des clercs homosexuels actifs et des clercs qui ont fait apologie de l’activité homosexuelle. Cela indique qu’il croit que l’activité homosexuelle n’est pas un péché grave. Ces croyances s’inscrivent dans le cadre de la revendication plus large formulée en (V), selon laquelle tous les actes sexuels entre personnes qui ne sont pas mariées ne sont pas moralement répréhensibles. L’affirmation selon laquelle un croyant chrétien peut avoir la pleine connaissance d’une loi divine et choisir volontairement de la violer d’une manière grave, et ne pas être dans un état de péché mortel à la suite de cette action, suppose l’approbation par le Pape François de l’affirmation de Luther selon laquelle justification n’exige pas le respect de la loi divine. L’ensemble de ces positions équivaut à un rejet total de l’enseignement catholique sur le mariage et l’activité sexuelle, de l’enseignement catholique sur la nature de la loi morale et de l’enseignement catholique sur la grâce et la justification.
Preuve que le pape François est coupable du délit d’hérésie
Cette preuve est double : elle est constituée par les déclarations publiques du pape François et par ses actions publiques (les déclarations citées ci-dessous d’Amoris laetitia ne doivent pas être interprétées comme des énoncés isolés, mais selon leur véritable sens dans le contexte de l’ensemble du chapitre VIII de ce document). Ces deux formes de preuve sont liées. Les actions publiques du pape François servent à établir qu’il avait l’intention de voir comprises les déclarations publiques énumérées ci-dessous dans un sens hérétique.
(A) Les déclarations publiques du pape François contredisant les vérités de la foi
1. Amoris laetitia 295 : « Saint Jean-Paul II proposait ce qu’on appelle la “loi de gradualité”, conscient que l’être humain “connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d’une crois¬sance”. Ce n’est pas une “gradualité de la loi”, mais une gradualité dans l’accomplissement pru¬dent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi. » (I, II, IV)
2. Amoris laetitia 298 : « Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirma¬tions trop rigides sans laisser de place à un dis¬cernement personnel et pastoral approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidé¬lité prouvée, un don de soi généreux, un engage¬ment chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église recon-naît des situations où “l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants –, remplir l’obligation de la séparation”. Il y aussi le cas de ceux qui ont consenti d’importants efforts pour sauver le pre¬mier mariage et ont subi un abandon injuste, ou celui de “ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude sub¬jective que le mariage précédent, irrémédiable¬ment détruit, n’avait jamais été valide”. Mais autre chose est une nouvelle union provenant d’un divorce récent, avec toutes les conséquences de souffrance et de confusion qui affectent les enfants et des familles entières, ou la situation d’une personne qui a régulièrement manqué à ses engagements familiaux. Il doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les Pères synodaux ont af¬firmé que le discernement des Pasteurs doit tou¬jours se faire “en distinguant attentivement” les situations, d’un “regard différencié”. Nous savons qu’il n’existe pas de “recettes simples”. » (III, IV)
3. Amoris laetitia 299 : « J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui sont voulu signaler que “les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale. La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral, afin que non seulement ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Église, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience. Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. Leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux : il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées. Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Évangile”. » (II, IV)
4. Amoris laetitia 301 : « Il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite “irrégulière” vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir unique¬ment avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les “valeurs comprises dans la norme” ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nou¬velle faute. » (II, III, IV)
5. Amoris laetitia 303 : « Cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. » (II, IV, V)
6. Amoris laetitia 304 : « Je demande avec insistance que nous nous souvenions toujours d’un enseignement de saint Thomas d’Aquin, et que nous apprenions à l’intégrer dans le discernement pastoral : “Bien que dans les principes généraux, il y ait quelque nécessité, plus on aborde les choses particulières, plus on rencontre de défaillances […]. Dans le domaine de l’action, au contraire, la vérité ou la rectitude pratique n’est pas la même pour tous dans les applications particulières, mais uniquement dans les principes généraux ; et chez ceux pour lesquels la rectitude est identique dans leurs actions propres, elle n’est pas également connue de tous […]. Plus on entre dans les détails, plus les exceptions se multiplient.” Certes, les normes générales présentent un bien qu’on ne doit jamais ignorer ni négliger, mais dans leur formulation, elles ne peuvent pas embrasser dans l’absolu toutes les situations particulières. »
7. Le 5 septembre 2016 les évêques de la région de Buenos Aires ont publié une déclaration sur l’application d’Amoris laetitia, dans lequel ils ont déclaré :
6) En otras circunstancias más complejas, y cuando no se pudo obtener una declaración de nulidad, la opción mencionada puede no ser de hecho factible. No obstante, igualmente es posible un camino de discernimiento. Si se llega a reconocer que, en un caso concreto, hay limitaciones que atenúan la responsabilidad y la culpabilidad (cf. 301-302), particularmente cuando una persona considere que caería en una ulterior falta dañando a los hijos de la nueva unión, Amoris laetitia abre la posibilidad del acceso a los sacramentos de la Reconciliación y la Eucaristía (cf. notas 336 y 351). Estos a su vez disponen a la persona a seguir madurando y creciendo con la fuerza de la gracia. …
9) Puede ser conveniente que un eventual acceso a los sacramentos se realice de manera reservada, sobre todo cuando se prevean situaciones conflictivas. Pero al mismo tiempo no hay que dejar de acompañar a la comunidad para que crezca en un espíritu de comprensión y de acogida, sin que ello implique crear confusiones en la enseñanza de la Iglesia acerca del matrimonio indisoluble. La comunidad es instrumento de la misericordia que es «inmerecida, incondicional y gratuita» (297).
10) El discernimiento no se cierra, porque «es dinámico y debe permanecer siempre abierto a nuevas etapas de crecimiento y a nuevas decisiones que permitan realizar el ideal de manera más plena» (303), según la «ley de gradualidad» (295) y confiando en la ayuda de la gracia.
…[Point n° 6. En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Nonobstant, un chemin de discernement est également possible. Si on en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité (cf 301-302), particulièrement lorsqu’une personne estime qu’elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie (cf les notes 336 et 351). Ceux-ci à leur tour dispose la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce. »
Point n°9. Il peut être opportun qu’un éventuel accès aux sacrements se réalise de manière discrète, surtout lorsque l’on prévoit des situations conflictuelles. Mais en même temps il ne faut pas laisser d’accompagner la communauté pour qu’elle grandisse dans l’esprit de compréhension et d’accueil, sans que cela implique de créer des confusions quant à l’enseignement de l’église à propos du mariage indissoluble. La communauté est un instrument de la miséricorde qui est “imméritée, inconditionnelle et gratuite”. »
Point n°10. Le discernement ne se renferme pas parce qu’il est « dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement » (303) selon la « loi de la gradualité » (295) avec confiance en l’aide de la grâce.]Cela affirme que selon Amoris laetitia, bien que l’indissolubilité du mariage ne soit pas niée, les divorcés et les remariés peuvent recevoir les sacrements, et que persister dans cet état est compatible avec la réception de l’aide de la grâce. Le Pape François a écrit une lettre officielle datée du même jour à Mgr Sergio Alfredo Fenoy, évêque de San Miguel, délégué de la Région de Buenos Aires des évêques d’Argentine, indiquant que les évêques de la région de Buenos Aires avaient donné la seule interprétation possible d’Amoris laetitia :
Querido hermano:
Recibí el escrito de la Región Pastoral Buenos Aires «Criterios básicos para la aplicación del capítulo VIII de Amoris laetitia». Muchas gracias por habérmelo enviado; y los felicito por el trabajo que se han tomado: un verdadero ejemplo de acompañamiento a los sacerdotes… y todos sabemos cuánto es necesaria esta cercanía del obíspo con su clero y del clero con el obispo . El prójimo «más prójimo» del obispo es el sacerdote, y el mandamiento de amar al prójimo como a sí mismo comienza para nosotros obispos precisamente con nuestros curas.
El escrito es muy bueno y explícita cabalmente el sentido del capitulo VIII de Amoris Laetitia. No hay otras interpretaciones.[Mon cher frère,
J’ai reçu l’écrit de la région pastorale Buenos Aires “critères de base pour l’application du chapitre 8 d’Amoris laetitia”. Je vous remercie beaucoup de me l’avoir envoyé, et je vous félicite pour le travail que vous avez accompli : un véritable exemple d’accompagnement des prêtres… et nous savons tous combien est nécessaire cette proximité de l’évêque avec son clergé et du clergé avec l’évêque. Le prochain “le plus prochain” de l’évêque est le prêtre, et le commandement d’aimer son prochain comme soi-même commence, pour nous autres évêques, précisément avec nos curés.
L’écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8 d’Amoris laetitia. Il n’y a pas d’autre interprétation.]Cette lettre aux évêques de Buenos Aires a ensuite été publiée dans les Acta Apostolicae Sedis d’octobre 2016, avec une note précisant que le Pape François avait ordonné leur publication comme un acte du magistère authentique. Cette note n’affirme pas que les déclarations d’Amoris laetitia ou des évêques de Buenos Aires eux-mêmes font partie du magistère authentique ; elle affirme avec l’autorité magistérielle que la compréhension que les évêques de Buenos Aires ont de ce que le Pape François voulait dire dans Amoris laetitia est correcte.
Il faut noter que le refus de la Communion aux couples divorcés et aux couples remariés de manière invalide ou concubins invalides est, en soi, une doctrine fondée sur les Saintes Écritures et sur la loi divine. Affirmer la possibilité de donner la Sainte Communion aux couples divorcés et remariés invalides implique, par une inférence inévitable, la croyance aux hérésies II, IV, et V, ou bien un déni du dogme de l’indissolubilité du mariage.
8. Le 16 juin 2016, lors d’un Congrès pastoral pour le diocèse de Rome, le Pape François a déclaré que de nombreux couples « en concubinage » ont la grâce du mariage. (II, IV, V)
9. Lors d’une conférence de presse le 26 juin 2016, le Pape François a déclaré :
« Je pense que les intentions de Martin Luther n’étaient pas erronées. C’était un réformateur. Peut-être que certaines méthodes n’étaient pas correctes. … Et aujourd’hui, luthériens et catholiques, protestants, nous sommes tous d’accord sur la doctrine de la justification. Sur ce point, qui est très important, il n’a pas commis d’erreur. » (I)10. Dans une homélie prononcée dans la cathédrale luthérienne de Lund, en Suède, le 31 octobre 2016, le pape François a déclaré :
« L’expérience spirituelle de Martin Luther nous interpelle et nous rappelle que nous ne pouvons rien faire sans Dieu : “Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ?” C’est la question qui hantait constamment Luther. En effet, la question de la relation juste avec Dieu est la question décisive de la vie. Comme on le sait, Luther a trouvé ce Dieu miséricordieux dans la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ incarné, mort et ressuscité. Par le concept “uniquement par la grâce divine”, on nous rappelle que c’est toujours Dieu qui prend l’initiative et qu’il précède toute réponse humaine, en même temps qu’il cherche à susciter cette réponse. La doctrine de la justification, par conséquent, exprime l’essence de l’existence humaine face à Dieu. » (I)
11. Le 31 octobre 2016, le pape François a signé la Déclaration commune à l’occasion de la commémoration commune catholique-luthérienne de la Réforme, qui comprenait cette affirmation : « Nous sommes profondément reconnaissants pour les dons spirituels et théologiques reçus à travers la Réforme. » (I)
12. Le 4 février 2019, le pape François et Ahmad Al-Tayyeb, le grand imam de la mosquée Al-Azhar, ont publiquement signé et publié une déclaration intitulée « Document sur la fraternité humaine ». Ils y affirment ce qui suit :
« La liberté est un droit de toute personne : chacune jouit de la liberté de croyance, de pensée, d’expression et d’action. Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents. » (VII)
(B) Les actions publiques du Pape Françoisqui indiquent un rejet des vérités de la foiConsidérées dans leur sens le plus évident, les déclarations énumérées ci-dessus sont hérétiques. C’est ce qui a été souligné, pour beaucoup d’entre eux, dans la Correction filiale envoyée au Pape François et dans les censures théologiques d’Amoris laetitia qui ont été envoyées au collège des cardinaux par 45 universitaires catholiques. Ils ont été compris dans un sens hérétique par une grande partie de l’Église, qui s’en est saisie pour légitimer des croyances et des actions qui s’y conforment. Le Pape François n’a pas corrigé ceux qui ont interprété publiquement ces déclarations dans un sens hérétique, même lorsque les personnes qui ont soutenu ces interprétations hérétiques étaient des évêques ou des cardinaux.
Ces déclarations ne sont cependant pas les seules preuves de l’adhésion publique du pape François à l’hérésie. Il est possible de démontrer sa croyance en une proposition par des actions aussi bien que par des mots. Le droit canonique a toujours accepté les actions non verbales comme preuve de l’hérésie ; par exemple, le refus de s’agenouiller devant le Saint Sacrement a été considéré comme une preuve d’absence de foi dans la doctrine de la Présence réelle. Les actions non verbales peuvent en elles-mêmes indiquer la croyance en une hérésie, ou bien elles peuvent le faire en conjonction avec des déclarations verbales et écrites. Dans ce dernier cas, elles fournissent un contexte qui indique clairement que les déclarations verbales et écrites en question doivent être comprises dans un sens hérétique. Un grand nombre d’actions publiques du pape François ont manifesté sa croyance dans les hérésies énumérées ci-dessus, par l’une ou l’autre de ces deux voies. Nous fournissons ci-dessous une liste récapitulative de ces actes. Cette liste n’est pas exhaustive. Il n’est pas non plus nécessaire qu’elle le soit ; lorsqu’elle est considérée conjointement avec les déclarations du pape François mentionnées ci-dessus, le nombre et la gravité des actes énumérés ci-dessous suffisent à établir au-delà de tout doute raisonnable que le pape François a publiquement manifesté sa croyance en des hérésies que nous lui reprochons de professer.
Les actions du pape François manifestent sa croyance aux hérésies énumérées ci-dessus de plusieurs façons. Ces actions comprennent la protection, la promotion et l’éloge des clercs et des laïcs qui ont manifesté leur croyance en ces hérésies, ou qui ont constamment agi d’une manière qui conteste les vérités que ces hérésies contredisent. Le droit canonique a traditionnellement considéré que la protection, la promotion et l’aide aux hérétiques peuvent être en soi des indications d’hérésie. En faisant l’éloge de clercs et de laïcs qui professent ces hérésies, ou en les nommant à des postes influents, ou en protégeant les clercs de ce type de la punition ou de la rétrogradation quand ils ont commis ces actes gravement criminels et immoraux, il les aide à répandre leurs convictions hérétiques. En choisissant des prélats hérétiques pour les postes les plus importants de la Curie romaine, il manifeste son intention d’imposer ces hérésies à toute l’Église. En protégeant les clercs coupables d’actes sexuels immoraux et criminels, même lorsque cette protection provoque de graves scandales pour l’Église et menace de conduire à des actions calamiteuses de la part des autorités civiles, il manifeste son incroyance à l’égard de l’enseignement catholique sur la morale sexuelle, montrant que le soutien apporté à des religieux hérétiques et criminels est pour lui plus important que le bien de l’Église. En faisant publiquement l’éloge de personnes qui ont consacré leur carrière à s’opposer à l’enseignement de l’Église et de la foi catholique, à promouvoir et à commettre des crimes condamnés par la Révélation divine et la loi naturelle, il communique le message selon lequel les croyances et les actions de ces personnes sont légitimes et dignes d’éloges.
Il convient de noter que son approbation et son soutien publics ne sont pas sans discernement ; il ne fait pas souvent l’éloge des catholiques qui sont connus pour être entièrement fidèles à l’enseignement de la foi, et il ne cite pas le comportement des catholiques de ce genre comme un exemple à suivre. Il faut aussi observer comment il a rétrogradé ou mis à l’écart ceux qui sont empreints de fidélité et d’orthodoxie.
Voici une liste d’actions qui indiquent la croyance aux hérésies énumérées ci-dessus.
• Cardinal Domenico Calcagno
Le cardinal Calcagno était connu pour avoir protégé Nello Giraudo, un prêtre qui avait abusé d’un mineur du même sexe, avant l’élection du pape François. Celui-ci l’a maintenu en fonction comme président de l’Administration du Patrimoine du Saint-Siège jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la retraite en 2017. (II, V)
• Cardinal Francesco Coccopalmerio
Le Cardinal Coccopalmerio a déclaré publiquement en 2014 que les responsables catholiques doivent mettre l’accent sur les éléments positifs des relations homosexuelles et que, dans certaines circonstances, il serait erroné de refuser la communion aux personnes vivant dans des relations adultères ou de leur demander de dissoudre leur relation. Il a montré d’autres signes d’approbation de l’activité homosexuelle. Le pape François l’a nommé à un certain nombre de postes importants, dont un groupe de travail chargé d’accélérer le processus d’évaluation de la nullité du mariage, et à la commission de révision de la Congrégation de la doctrine de la foi qui examine les appels interjetés par les membres du clergé reconnus coupables d’abus sexuels sur mineurs. (II, IV, V)
• Cardinal Blase Cupich
Au Synode de 2015 sur la famille, le Cardinal Cupich a soutenu les propositions selon lesquelles les personnes vivant dans des relations adultérines et les homosexuels sexuellement actifs pourraient recevoir l’Eucharistie en toute bonne conscience dans certaines circonstances. Le pape François l’a nommé archevêque de Chicago en 2014, l’a nommé cardinal en 2016 et l’a nommé membre de la Congrégation pour les évêques et la Congrégation pour l’éducation catholique. (II, IV, V)
• Cardinal Godfried Danneels
En 1997 et 1998, le cardinal Danneels a été invité à agir à propos du manuel de catéchisme Roeach, utilisé en Belgique sous son autorité. Ce manuel scolaire faisait de la corruption de mineurs au moyen d’une éducation sexuelle contraire aux principes catholiques, en leur apprenant à rechercher n’importe quel plaisir sexuel de leur choix, qu’il fût solitaire, hétérosexuel ou homosexuel. Il contenait des allégations propres à la propagande habituelle utilisée afin de légitimer l’abus sexuel d’enfants prépubères. Le cardinal a défendu le manuel et a refusé de le faire modifier ou supprimer, y compris lorsque des parents belges ont contesté ses encouragements à la pédophilie. Le cardinal a pris des mesures en vue de protéger l’évêque pédophile Roger Vangheluwe après qu’on eut appris que celui-ci avait abusé sexuellement de son propre neveu, à partir du moment où celui-ci avait eu cinq ans. Lorsque ledit neveu, devenu adulte, a demandé à Danneels de prendre des mesures contre Vangheluwe, Danneels a refusé, a enjoint le neveu de se taire et lui a affirmé qu’il devait reconnaître sa propre culpabilité. Tous ces actes étaient de notoriété publique en 2010. Le cardinal Danneels se tenait aux côtés du pape François sur le balcon de l’église Saint-Pierre lorsque le pape a fait sa première apparition publique après son élection. Le pape François l’a nommé délégué spécial au Synode sur la famille de 2015. A sa mort en 2019, le pape François a fait son éloge, le présentant comme un « pasteur zélé » qui « a servi l’Eglise avec dévouement ». (II, IV, V)
• Cardinal John Dew
Le Cardinal Dew a plaidé pour l’admission des couples adultères à l’Eucharistie au Synode sur l’Eucharistie en 2005. Le Pape François l’a nommé cardinal en 2015 et l’a nommé délégué spécial au Synode sur la famille de 2015. (II, IV, V)
• Cardinal Kevin Farrell
Le Cardinal Farrell a exprimé son soutien à la proposition d’autoriser aux divorcés remariés de recevoir la communion. Le Pape François l’a nommé préfet du nouveau Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, l’a promu au rang de cardinal et l’a nommé cardinal camerlingue. (II, IV, V)
• Cardinal Oswald Gracias
Le Cardinal Gracias a publiquement exprimé l’opinion selon laquelle l’homosexualité peut être une orientation donnée aux personnes par Dieu. Le pape François l’a nommé au nombre des organisateurs du sommet du Vatican sur les abus sexuels en février 2019. (II, IV, V)
• Cardinal Jozef de Kesel
En 2014, le cardinal de Kesel, alors évêque de Bruges, nomma le père Tom Flamez à un poste de curé après que ce dernier eut été condamné pour abus sexuel. Il n’a pas retiré le P. Antoon Stragier de son ministère avant 2015, bien que les crimes de Stragier eussent été connus du diocèse en 2004. Le pape François a choisi Mgr de Kesel comme archevêque de Malines-Bruxelles en novembre 2015 et l’a nommé cardinal en novembre 2016. (II, IV, V)
• Cardinal Rodriguez Maradiaga
Dans un discours à l’Université de Dallas en 2013, le cardinal Maradiaga a déclaré que le Concile Vatican II « signifiait la fin des hostilités entre l’Église et le modernisme condamné par le Concile Vatican I », et il a affirmé que « le modernisme était, la plupart du temps, une réaction aux injustices et abus qui portaient atteinte à la dignité et aux droits des personnes ». Il a déclaré que « au sein du peuple, il n’y a pas de double classification des chrétiens, entre laïcs et clergé essentiellement différents », mais que « pour parler correctement, nous ne devrions pas parler de clergé et de laïcs, mais plutôt de communauté et de ministère ». Il a affirmé : « Le Christ lui-même ne s’est pas proclamé ou prêché Lui-même, mais le Royaume. L’Église, en tant que son disciple et son serviteur, doit faire de même. »
Le Cardinal Maradiaga n’a pas agi alors qu’il a été saisi d’accusations d’inconduite sexuelle avec des séminaristes et de détournement de fonds à l’égard de José Juan Pineda Fasquelle, évêque auxiliaire de Tegucigalpa. Ces accusations ont donné lieu à une visite apostolique de Mgr Alcides Jorge Pedro Casaretto, qui a présenté un rapport au pape François en mai 2017. Mgr Fasquelle a démissionné de ses fonctions en juillet 2018 à l’âge de 57 ans. Maradiaga a refusé d’enquêter sur les plaintes déposées par 48 des 180 séminaristes au sujet de l’inconduite homosexuelle au séminaire du Honduras, et a au contraire attaqué les plaignants. Le pape François a nommé Maradiaga comme membre et coordinateur du conseil des neuf cardinaux qu’il a créé en 2013 pour le conseiller dans le gouvernement de l’Eglise universelle. (II, IV, V)
• L’ex-cardinal Theodore McCarrick
Selon de nombreux accusateurs crédibles, l’ancien cardinal McCarrick a fait pression sur des séminaristes pour qu’ils aient des relations homosexuelles avec lui. Ces accusations étaient connues du Saint-Siège dès 2002. Entre 2005 et 2007, le diocèse de Metuchen et l’archidiocèse de Newark ont versé des compensations financières à deux prêtres qui avaient accusé McCarrick d’abus. Le pape François a été personnellement informé de ce comportement en 2013 et a appris que le pape Benoît XVI lui avait imposé des restrictions. Le pape François a sorti McCarrick de sa retraite et l’a utilisé pour de nombreuses tâches importantes, notamment comme représentant du Saint-Siège en Israël, en Arménie, en Chine, en Iran et à Cuba. Il a accompagné le pape François lors de ses voyages en Israël et à Cuba. Lorsque l’archevêque Mgr Carlos Maria Viganò affirma en août 2018 que le pape François savait depuis 2013 que McCarrick était un prédateur en série, le pape refusa de répondre à cette affirmation. En février 2019, l’ancien cardinal est retourné à l’état laïc. Malgré l’exemple du comportement de l’ancien cardinal, le sujet des abus homosexuels sur adultes, et en particulier sur des séminaristes, a été exclu du débat lors du sommet sur les abus sexuels qui s’est tenu à Rome le même mois. (II, IV, V)
• Cardinal Donald Wuerl
Le cardinal Wuerl a permis au P. George Zirwas de continuer d’exercer son ministère après avoir appris qu’il avait commis de nombreux crimes d’abus sexuels. Wuerl a démissionné de son poste d’archevêque de Washington après que ses actions dans cette affaire et dans d’autres affaires d’abus sexuels eussent été critiqués par un rapport du grand jury de Pennsylvanie. Lorsque Wuerl a démissionné à la suite de ces échecs, le pape François l’a félicité pour sa noblesse, l’a maintenu à la tête de l’archidiocèse de Washington comme administrateur apostolique et l’a maintenu comme membre de la Congrégation pour les évêques. (II, IV, V)
• Mgr Mario Enrico Delpini, archevêque
En tant que vicaire général de l’archidiocèse de Milan, le P. Delpini a transféré le P. Mauro Galli dans une nouvelle paroisse après avoir été informé du fait que Galli avait agressé sexuellement un jeune homme. Delpini a avoué cela dans une déposition au tribunal en 2014. Le Saint-Siège en a été informé. Le pape François l’a nommé archevêque de Milan en 2017. (II, IV, V)
• Mgr Juan Barros Madrid
Barros a couvert les graves crimes sexuels du P. Fernando Karadima, reconnu coupable d’abus sexuels par un tribunal ecclésiastique en 2011. Le pape François a nommé Barros évêque d’Osorno en 2015 malgré les vives protestations des fidèles et a décrit ses critiques comme des calomniateurs. Mgr Barros a reconnu sa responsabilité et a démissionné en 2018 après que le pape François eut reconnu avoir commis de « graves erreurs » dans le traitement de son cas. (II, IV, V)
• Mgr Juan Carlos Maccarone
Maccarone était évêque de Santiago de Estero en Argentine et doyen de la Faculté de Théologie de l’Université Pontificale de Buenos Aires. En 2005, une vidéo de Maccarone en train de se faire sodomiser par un chauffeur de taxi a été rendue publique. Il a alors pris sa retraite comme évêque. Après cet incident, Mgr Bergoglio a signé une déclaration de solidarité avec Mgr Maccarone, émise par la Conférence épiscopale d’Argentine, dont il était alors le président. (II, IV, V)
• Mgr José Tolentino Mendonça
En 2013, Mendonça a fait l’éloge de la théologie de Sœur Teresa Forcades, qui défend la moralité des actes homosexuels et affirme que l’avortement est un droit, et qui a déclaré que « Jésus de Nazareth n’a pas codifié, ni établi de règles ». Le pape François l’a nommé archevêque et chef des Archives secrètes du Vatican en 2018. Il l’a également choisi pour prêcher la retraite de Carême au pape et aux hauts responsables de la Curie en 2018. (II, IV, V, VI)
• Mgr Gustavo Óscar Zanchetta
Zanchetta avait été nommé évêque d’Oran en Argentine par le Pape François en 2013. Zanchetta s’est rendu coupable d’inconduite homosexuelle, et notamment de harcèlement sexuel de séminaristes. Des preuves photographiques ont été présentées au Saint-Siège en 2015. En décembre 2017, le Pape François a nommé Zanchetta comme assesseur de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique. (II, IV, V)
• Mgr. Battista Mario Salvatore Ricca
Battista Ricca s’est rendu coupable de grave inconduite homosexuelle alors qu’il était employé de la nonciature papale en Uruguay. Il s’est notamment retrouvé coincé dans un ascenseur avec un prostitué et a dû être secouru par les pompiers. Après que ces scandales eurent été rendus publics, le pape François l’a nommé prélat de l’Istituto delle Opere di Religione, et l’a chargé de gérer sa résidence, la Casa Santa Marta. (II, IV, V)
• P. Julio Grassi
Grassi a été reconnu coupable en 2009 d’avoir agressé sexuellement un adolescent. La Conférence épiscopale argentine, présidée par le cardinal Bergoglio, s’est démenée pour empêcher la condamnation de Grassi. La Conférence épiscopale a commandé à cet effet un ouvrage en quatre volumes qui calomnie les victimes de Grassi. Mgr Grassi a déclaré que tout au long de son procès judiciaire, Mgr Bergoglio lui avait « tenu la main ». (II, IV, V)
• P. Mauro Inzoli
Le P. Inzoli a été condamné en première instance pour abus sexuels envers des mineurs à la réduction à l’état laïc par la Congrégation pour la Doctrine de la foi en 2012, mais il a fait appel et la sentence a été suspendue. En juin 2014, le pape François a modifié la condamnation pour la réduire à une peine beaucoup plus douce, la prescription d’une vie retirée. Inzoli a été arrêté en 2016 et condamné par un tribunal italien. Ce n’est qu’à l’issue de sa condamnation par ce tribunal que François l’a enfin réduit à l’état laïc en 2017. (II, IV, V)
• P. James Martin S.J.
Martin est un défenseur bien connu de la justification des relations homosexuelles et de l’activité homosexuelle. En 2017, le pape François le nomme consultant auprès du Secrétariat des Communications du Saint-Siège. (II, IV, V)
• Père Timothy Radcliffe O.P.
En 2013, Radcliffe a déclaré que l’activité homosexuelle peut être une expression du don de soi du Christ. Le Pape François l’a nommé consulteur auprès du Conseil Pontifical Justice et Paix en mai 2015. (II, IV, V)
• Emma Bonino
Emma Bonino, la plus en vue des militants politiques pro-avortement et pro-euthanasie en Italie ; elle s’est vantée d’avoir pratiqué personnellement de nombreux avortements. En 2015, le Pape François l’a reçue au Vatican et en 2016, il l’a saluée comme l’une des « grandes oubliées » de l’Italie. (II, IV, V, VI)
• Académie Pontificale pour la Vie
En 2016, le Pape François a renvoyé les 132 membres de l’Académie Pontificale pour la Vie. Il a supprimé le serment obligatoire que les membres de l’Académie devaient prêter, jurant de respecter les enseignements catholiques sur la vie humaine et de ne pas effectuer de recherches destructrices sur l’embryon ou le fœtus, l’avortement volontaire ou l’euthanasie. Parmi les 45 nouveaux membres de l’Académie qu’il a nommés figurent plusieurs personnalités qui rejettent l’enseignement moral catholique. Le P. Maurizio Chiodi a plaidé pour l’euthanasie par l’arrêt de la nourriture et de l’hydratation, et il a également rejeté l’enseignement moral catholique sur la contraception. Le P. Alain Thomasset a rejeté l’idée qu’il existe des actions intrinsèquement mauvaises : il a aussi déclaré que certaines relations homosexuelles peuvent être des chemins de sainteté. Le P. Humberto Miguel Yanez soutient que la contraception artificielle peut être licite en certaines circonstances. Le professeur Marie-Jo Thiel rejette l’enseignement de l’Église selon lequel les actes homosexuels sont intrinsèquement mauvais, ainsi que son enseignement selon lequel la contraception est moralement mauvaise. Le professeur Nigel Biggar soutient que l’avortement jusqu’à 18 semaines de grossesse peut être licite et admet que l’euthanasie puisse être justifiée dans certains cas. (II, IV, V, VI)
• Promotion de la réception de l’Eucharistie par les personnes divorcées remariées
Le pape François a persisté à promouvoir la réception de l’Eucharistie dans certaines circonstances par des personnes ayant divorcé civilement de leur conjoint et vivant dans une relation sexuelle avec une autre personne. Sa lettre aux évêques de Buenos Aires, citée plus haut, approuve explicitement cette pratique. Il est intervenu dans la composition de la Relatio post disceptationem pour le Synode sur la famille 2014. Son ajout à la Relatio proposait d’autoriser la Communion pour les catholiques divorcés remariés au cas par cas. Il affirma que les pasteurs feraient bien de souligner les « aspects positifs » des modes de vie que l’Église considère comme gravement peccamineux, y compris le remariage civil après le divorce et la cohabitation prénuptiale. Ces propositions ont été incluses dans la Relatio sur son insistance personnelle, en dépit du fait qu’elles n’avaient pas obtenu la majorité des deux tiers requise par les règles du Synode. Il a émis des directives pour le diocèse de Rome permettant la réception de l’Eucharistie dans certaines circonstances par des catholiques divorcés et remariés vivant more uxorio avec leur partenaire civil. Ces enseignements et ces actions sont en eux-mêmes une offense à la foi, puisque la doctrine selon lequel les catholiques ayant un conjoint vivant qui cohabitent ouvertement avec une autre personne ne peuvent recevoir l’Eucharistie est au moins une vérité appartenant à l’objet secondaire de l’infaillibilité de l’Église. C’est au moins une vérité dont l’acceptation est nécessaire pour que le dépôt de la foi puisse être efficacement défendu ou proposé avec une autorité suffisante. Nous ne nions pas qu’elle fasse partie de la Tradition Sacrée divinement révélée. Sa négation n’a pas été ajoutée à la liste des hérésies épousées par le pape François parce que certains théologiens catholiques dignes de respect ont soutenu qu’elle ne fait pas partie du dépôt de la foi révélé par Dieu. La négation de cette vérité soutient les hérésies (IV) et (V) énumérées ci-dessus.
• Autres indications
Le 9 juin 2014, le pape François a reçu au Vatican les dirigeants de l’organisation militante pro-homosexuelle Tupac Amaru d’Argentine et a béni des feuilles de coca qu’ils avaient apportées, en vue d’une utilisation dans leurs rituels religieux païens, dans lesquelles la plante de coca est considérée comme sacrée. (II, IV, V, VII)
Le pape François n’a pas dit un mot en faveur des campagnes populaires visant à préserver les pays catholiques de l’avortement et de l’homosexualité, par exemple, avant le référendum cherchant à introduire l’avortement en Irlande en mai 2018. (II, IV, V, VI)
Lors de la messe d’ouverture du Synode de la Jeunesse en 2018, le pape François portait une férule en forme de bâton de sorcier, un objet utilisé dans les rituels sataniques. (VI, VII)
Lors du Synode de la jeunesse en 2018, le pape François portait une croix arc-en-ciel déformée, l’arc-en-ciel étant un symbole populaire du mouvement homosexuel. (II, IV, V)Le pape François a conclu un accord avec la Chine qui permet au gouvernement chinois de choisir des évêques catholiques dans ce pays, et a ordonné à un certain nombre d’évêques catholiques fidèles de céder leur diocèse à des évêques nommés par l’État. La Chine est un État athée qui persécute les chrétiens et applique une politique démographique immorale qui comprend la promotion de la contraception et l’avortement forcé à grande échelle. Cette politique démographique est une priorité absolue pour le gouvernement chinois ; elle a causé des dommages incalculables. Le contrôle de l’Église par le gouvernement chinois fera en sorte que l’Église en Chine ne puisse offrir aucune résistance à cette politique. (II, VI)
Le Pape François a refusé de nier qu’Amoris laetitia enseigne les hérésies (IV), (V) et (VI) énumérées ci-dessus, lorsque les cardinaux Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner lui ont demandé de le faire en septembre 2016 en lui soumettant leurs dubia. Ces dubia mentionnaient en particulier la grave désorientation et la grande confusion de nombreux fidèles en ce qui concerne les questions de foi et de morale résultant d’Amoris laetitia. La soumission de dubia par les évêques et la réponse à ces derniers constituent une procédure tout à fait traditionnelle et normale, de sorte que le refus de répondre à ces dubia résulte d’un choix délibéré de la part du Pape François.
(C) L’obstination pape François à adhérer aux propositions hérétiques
Le Pape François acheva les études théologiques nécessaires à l’ordination, obtint une licence en philosophie et une licence en théologie, et devint professeur universitaire de théologie aux Facultés de philosophie et de théologie de San Miguel, une université et un séminaire jésuite en Argentine. Il est par la suite devenu recteur de ces facultés. L’exhortation apostolique Familiaris consortio et l’encyclique Veritatis splendor, qui condamnent plusieurs des hérésies énumérées ci-dessus, ont été publiées alors qu’il était prêtre et évêque respectivement. Il a cité Familiaris consortio dans ses écrits et a participé à une conférence théologique sur Veritatis splendor en 2004, à laquelle il a contribué en affirmant la doctrine niée dans l’hérésie (VI) évoquée plus haut. Les dubia mentionnés ci-dessus, qui ont été envoyés au Pape François en privé en septembre 2016 et rendus publics en novembre de la même année, rappellent des passages dans Veritatis splendor et Familiaris consortio. On peut donc supposer qu’il est suffisamment bien informé de la doctrine catholique pour savoir que les hérésies qu’il professe lui sont contraires. Leur caractère hérétique a également été établi et souligné dans une correction filiale qui lui a été adressée par plusieurs savants catholiques en août 2017, et rendue publique en septembre de la même année.
La demande que nous vous adressons du fait de votre épiscopat
Nous demandons donc à vos Eminences, Béatitudes, Excellences, de vous pencher d’urgence sur la question de l’adhésion publique du pape François à l’hérésie. Nous reconnaissons avec gratitude que certains d’entre vous avez réaffirmé les vérités contraires aux hérésies que nous avons énumérées, ou bien avez mis en garde contre les graves dangers qui menacent l’Église dans ce pontificat. Nous rappelons, par exemple, que Son Éminence le cardinal Burke a déjà déclaré en octobre 2014 que l’Église apparaît comme un navire sans gouvernail, et qu’avec Son Éminence le cardinal Pujats, feu le cardinal Caffarra et plusieurs autres évêques, il a signé en septembre 2016 une Déclaration de fidélité aux enseignements immuables de l’Église sur le mariage. Nous rappelons également la déclaration de Son Éminence le cardinal Eijk, en mai de l’année dernière, selon laquelle l’incapacité actuelle de transmettre fidèlement la doctrine, de la part des évêques en union avec le successeur de saint Pierre, évoque la grande tromperie annoncée pour les derniers jours ; et des remarques plus récentes assez comparables de Son Éminence le cardinal Gerhard Müller dans son Manifeste pour la foi. Pour ces interventions, et d’autres du même genre, de cardinaux et d’évêques, qui ont contribué à rassurer les fidèles, nous rendons grâce à Dieu.
Pourtant, dans une situation d’urgence aussi grave et sans précédent, nous croyons qu’il ne suffit plus d’enseigner la vérité comme si elle était abstraite, ni même de dénoncer la « confusion » dans l’Église en des termes assez généraux. Car les catholiques auront du mal à croire que le pape s’en prend à la foisi cela n’est pas dit expressément ; et par conséquent, de simples dénonciations abstraites risquent de servir de couverture au pape François pour avancer et atteindre son but.
Malgré les preuves que nous avons présentées dans cette lettre, nous reconnaissons qu’il ne nous appartient pas de déclarer le pape coupable du délit d’hérésie d’une manière qui aurait des conséquences canoniques pour les catholiques. Nous en appelons donc à vous qui êtes nos pères spirituels, vicaires du Christ dans vos propres juridictions et non pas vicaires du pontife romain, à exhorter publiquement le pape François à abjurer les hérésies qu’il a professées. Même indépendamment de la question de son adhésion personnelle à ces croyances hérétiques, le comportement du Pape à l’égard des sept propositions qui contredisent la vérité divinement révélée, mentionnées au début de cette Lettre, justifie l’accusation du délit d’hérésie. Il ne fait aucun doute qu’il promeut et diffuse des opinions hérétiques sur ces points. La promotion et la diffusion de l’hérésie constituent en soi un motif suffisant pour accuser du délit d’hérésie. Il y a donc une raison surabondante pour que les évêques prennent au sérieux l’accusation d’hérésie et tentent de remédier à la situation.
Puisque le pape François a manifesté l’hérésie par ses actions aussi bien que par ses paroles, toute abjuration doit impliquer la répudiation et l’annulation de ces actions, y compris celles des nominations d’évêques et de cardinaux qui ont soutenu ces hérésies par leurs paroles ou leurs actions. Une telle admonition relève d’un devoir de charité fraternelle envers le Pape, ainsi que d’un devoir envers l’Église. Si – ce qu’à Dieu ne plaise ! – le Pape François ne porte pas le fruit d’un vrai repentir en réponse à ces avertissements, nous vous demandons d’accomplir le devoir de votre office en déclarant qu’il a commis le délit canonique d’hérésie, et qu’il doit subir les conséquences canoniques de ce crime.
Ces actes n’ont pas besoin d’être posés par tous les évêques de l’Église catholique, ni même par une majorité d’entre eux. Une partie substantielle et représentative des évêques fidèles de l’Église aurait le pouvoir de prendre ces mesures. Étant donné la nature ouverte, générale et dévastatrice de l’hérésie du pape François, la volonté de réprimander publiquement le pape François pour son hérésie semble maintenant constituer une condition nécessaire pour être un évêque fidèle de l’Église catholique.
Cette ligne de conduite est soutenue et exigée par le droit canonique et la tradition de l’Église. Nous donnons ci-dessous un bref compte-rendu des fondements canoniques et théologiques qui la fondent.
Nous demandons à la Sainte Trinité d’éclairer le Pape François pour qu’il rejette toute hérésie opposée à une saine doctrine, et nous prions pour que la Bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Eglise, puisse gagner pour Vos Seigneuries la lumière et la force pour défendre la foi du Christ. Permettez-nous de dire avec hardiesse qu’en agissant ainsi, vous n’aurez pas affronter ce reproche du Seigneur : « Vous n’êtes pas montés à la rencontre d l’ennemi, et vous ne vous êtes pas opposés comme un mur pour la maison d’Israël, pour tenir ferme dans le combat au jour du Seigneur » (Ezéchiel 13:5).
Nous demandons humblement votre bénédiction et vous assurons de nos prières pour votre ministère et pour l’Église.
Fidèlement vôtres en Jésus-Christ,
Matteo d’Amico, Professeur d’Histoire et de Philosophie, Collège d’Ancône
Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie, membre de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille
Robert Cassidy STL
P. Thomas Crean OP
Diacre Nick Donnelly MA
Maria Guarini STB, Pontificia Università Seraphicum, Rome ; rédactrice du site Chiesa e postconcilio
Pr Robert Hickson PhD, professeur retraité de littérature et d’études stratégiques et culturelles
P. John Hunwicke, ancien agrégé supérieur de recherche, Pusey House, Oxford
Peter Kwasniewski PhD
John Lamont DPhil (Oxon.)
Brian M. McCall, Professeur de droit Orpha et Maurice Merrill, rédacteur en chef de Catholic Family News
P. Cor Mennen JCL, diocèse de Bois-le-Duc, Pays-Bas, chanoine du chapitre de la cathédrale, chargé de cours au séminaire diocésain de Bois-le-Duc
Stéphane Mercier, STB, PhD, ancien chargé de cours à l’Université catholique de Louvain
P. Aidan Nichols OP
Paolo Pasqualucci, Professeur de philosophie (retraité), Université de Pérouse
Claudio Pierantoni, professeur de philosophie médiévale, Université du Chili ; ancien professeur d’histoire de l’Église et de patrologie à l’Université catholique pontificale du Chili
Pr John Rist
Anna Silvas, agrégée supérieure auxiliaire de recherche, Faculté des sciences humaines, des arts, des sciences sociales et de l’éducation, Université de la Nouvelle-Angleterre
W.J. Witteman, physicien, professeur émérite, Université de Twente
ANNEXELe droit canonique et la théologie catholiqueà propos de la situation d’un pape hérétiqueLa situation d’un pape tombant dans l’hérésie a longtemps fait l’objet de discussions de la part des théologiens catholiques. Cette situation a été mise en évidence après que le Troisième Concile œcuménique de Constantinople eut anathémisé l’hérésie monothélite en 681, et anathémisé à titre posthume le pape Honorius pour son soutien à cette hérésie ; cette condamnation d’Honorius en tant qu’hérétique fut reprise par saint Léon II quand il approuva les actes dudit concile. Depuis lors, les théologiens et canonistes catholiques sont parvenus à un consensus sur plusieurs éléments essentiels concernant les effets entraînés par le fait qu’un pape tombe dans l’hérésie publique. Nous présenterons brièvement ces éléments ici.
Le consensus existe sur le fait qu’aucun pape ne peut soutenir l’hérésie lorsqu’il donne un enseignement dans le respect des conditions exigées pour qu’une déclaration magistrale soit infaillible. Cette restriction ne signifie pas qu’un pape ne peut être coupable d’hérésie, puisque les papes peuvent faire, et font de fait beaucoup de déclarations publiques qui ne sont pas infaillibles ; en fait, de nombreux papes n’expriment jamais une définition infaillible.
Le consensus existe sur le fait que l’Église n’a pas juridiction sur le pape, et qu’elle ne peut donc pas destituer un pape de ses fonctions par l’exercice d’une autorité supérieure, même pour le crime d’hérésie.
Le consensus existe sur le fait que le mal d’un pape hérétique est si grand qu’il ne doit pas être toléré au nom d’un bien prétendument plus grand. Suarez exprime ce consensus comme suit : « Il serait extrêmement dommageable pour l’Église d’avoir un tel pasteur et de ne pas pouvoir se défendre d’un danger aussi grave ; en outre, il serait contraire à la dignité de l’Église de l’obliger à rester soumise à un pontife hérétique sans pouvoir l’expulser d’elle-même, car tels sont le prince et le prêtre, tel est le peuple, habituellement. » Saint Robert Bellarmin évoque « le misérable état où serait l l’Église si elle ne pouvait se défaire d’un loup qui ravagerait ouvertement le troupeau » (Controverses, 3e controverse, Bk. 2, chap. 30).
Le consensus existe sur le fait que les autorités ecclésiastiques ont la responsabilité d’agir pour remédier au mal d’un pape hérétique. La plupart des théologiens soutiennent que les évêques de l’Église sont les autorités qui ont le devoir absolu d’agir de concert pour remédier à ce mal.
Le consensus existe sur le fait qu’un pape coupable d’hérésie et qui s’obstine dans ses vues hérétiques ne peut continuer d’être pape. Les théologiens et les canonistes discutent de cette question dans le cadre du sujet de la perte de la charge papale. Les causes de la perte de la charge papale qu’ils énumèrent incluent toujours la mort, la démission et l’hérésie. Ce consensus correspond à la position du bon sens ordinaire, qui affirme que pour être pape, il faut être catholique. Cette position est fondée sur la tradition patristique et sur des principes théologiques fondamentaux relatifs à la fonction ecclésiastique, l’hérésie et l’appartenance à l’Église. Les Pères de l’Église ont nié qu’un hérétique puisse posséder une juridiction ecclésiastique de quelque nature que ce soit. Plus tard, des docteurs de l’Église ont compris que cet enseignement se référait à l’hérésie publique soumise à des sanctions ecclésiastiques, et ils ont soutenu qu’il était fondé sur la loi divine plutôt que sur la loi positive de l’Eglise. Ils affirmaient qu’un hérétique de ce type ne peut exercer sa juridiction parce que son hérésie le sépare de l’Église, et que nulle personne expulsée de l’Église ne peut y exercer son autorité.
Le droit canonique de l’Église soutient ce consensus théologique. Le premier canon à considérer explicitement la possibilité d’une hérésie papale se trouve dans le Décret of Gratien. La Distinctio XL, canon 6 du Decretum dit que le pape ne peut être jugé par personne, à moins qu’on ne découvre qu’il s’est écarté de la foi :
Cunctos ipse iudicaturus a nemine est iudicandus, nisi deprehendaturatur a fide devius (« Celui qui doit tout juger ne doit être jugé par personne, sauf s’il est surpris à dévier de la foi »).
La formulation de cette déclaration semble avoir été influencée par le De sancta Romana ecclesia (1053) du cardinal Humbert, qui affirmait que le pape jouit de l’immunité à l’égard du jugement de quiconque, sauf en matière de foi : « A nemine est iudicandus nisi forte deprehendatur a fide devius. » L’affirmation du canon est un développement de la déclaration du pape Grégoire le Grand selon laquelle les mauvais prélats doivent être tolérés par leurs sujets si cela peut se faire tout en sauvegardant la foi (Moralia XXV c. 16 : « Subditi praelatos etiam malos tolerant, si salva fide possint… »).
L’affirmation canonique selon laquelle le pape peut être jugé pour hérésie a vu le jour en tant qu’explication du principe canonique selon lequel le pape n’est jugé par personne. L’affirmation contenue dans ce canon est l’énonciation d’un privilège ; son objet est d’affirmer que le pape jouit de l’exemption la plus largement possible par rapport au jugement d’autrui.
Ce canon a été inclus, avec l’ensemble du Decretum de Gratien, dans le Corpus iuris canonici, qui a constitué la base du droit canonique dans l’Église latine jusqu’en 1917. Son autorité est soutenue par l’autorité papale elle-même, puisque le droit canonique de l’Église est soutenu par l’autorité papale. Il a été enseigné par le Pape Innocent III, qui affirmait dans son sermon sur la consécration du Souverain Pontife que « Dieu était son seul juge pour les autres péchés, et qu’il ne pouvait être jugé par l’Église que pour les péchés commis contre la foi » (« In tantum enim fides mihi necessaria est, ut cum de caeteris peccatis solum Deum iudicem habeam, propter solum peccatum quod in fide commtitur possem ab Ecclesia judicari »). Le rejet de ce canon du Decretum saperait le fondement canonique de la primauté du pape elle-même, puisque ce canon fait partie de la base juridique du principe selon lequel le pape n’est jugé par personne.
Ce canon a été universellement accepté par l’Église après la compilation et la publication du Decretum. L’hérésie à laquelle il est fait référence dans ce canon est comprise par pratiquement tous les auteurs comme signifiant une hérésie extérieurement manifestée (la thèse selon laquelle un pape perd sa charge pour hérésie purement interne a été avancée par Juan de Torquemada O.P., mais elle a été réfutée avec force et rejetée par tous les canonistes et théologiens depuis lors). Ni le Code de droit canonique de 1917 ni le Code de droit canonique de 1983 n’abrogent le principe selon lequel un pape hérétique perd son office pontifical. Tous les commentateurs de ces codes sont d’accord sur ce point et affirment que ce principe est correct.
La tradition canonique primitive exige généralement que, dans le cas particulier de l’hérésie papale, le pape soit averti à plusieurs reprises avant d’être traité comme un hérétique. La Summa de Rufinus, la Summa antiquitate et tempore (après 1170) et la Summa de Johannes Faventius (après 1171) affirment toutes que le pape doit être averti une deuxième et une troisième fois pour renoncer à son hérésie avant de pouvoir être considéré comme hérétique. La Summa d’Huguccio déclare qu’avant que le pape ne puisse être jugé hérétique, il doit être adjuré d’abandonner l’hérésie et doit défendre avec obstination son erreur en réponse à cette admonestation.
Des auteurs sédévacantistes ont soutenu qu’un pape perd automatiquement la charge papale à cause de l’hérésie publique, sans que l’intervention de l’Église soit requise ou permise. Cette opinion n’est pas compatible avec la tradition et la théologie catholiques et doit être rejetée. Son acceptation jetterait l’Église dans le chaos dans le cas d’un pape embrassant l’hérésie, comme beaucoup de théologiens l’ont observé. Il laisserait à chaque catholique le soin de décider si et quand le pape peut être considéré comme hérétique, et s’il a perdu son office. On doit plutôt accepter que le pape ne peut perde son office sans l’action des évêques de l’Église. Cette action doit inclure le fait d’adjurer le pape plus d’une fois de rejeter toute hérésie qu’il a pu embrasser, et de déclarer aux fidèles qu’il est devenu coupable d’hérésie s’il refuse de renoncer à ces hérésies. L’incompatibilité entre l’hérésie et l’appartenance à l’Église est à l’origine de la perte de l’office pontifical par un pape hérétique. Le fait que l’Église détermine qu’un pape est hérétique, et l’annonce de son hérésie par les évêques de l’Église, est ce qui fait de l’hérésie du pape un fait juridique, un fait dont découle sa perte d’office.
Il y a moins de divergences d’opinion entre les théologiens catholiques concernant les mesures que l’Église doit prendre pour s’occuper d’un pape hérétique. L’école de Cajetan et Jean de Saint-Thomas affirment que pour que l’office papal soit perdu, l’Église, après s’être assurée et avoir déclaré que le pape est un hérétique, doit aussi commander aux fidèles de l’éviter à cause de son hérésie. L’école de saint Robert Bellarmin ne rejette pas l’idée de commander aux fidèles d’éviter le pape comme hérétique, mais elle ne considère pas cela comme une condition préalable nécessaire pour que le pape puisse perdre son office pour hérésie. Ces deux écoles ont leurs tenants, y compris de nos jours. Nous ne nous prononçons pas sur ces questions controversées, dont la résolution est du ressort des évêques de l’Église.
© Jeanne Smits pour la traduction
Ah qu’il est beau l’œcuménisme prôné par l’Église conciliaire : il oblige, sous peine des pires sanctions canoniques et sociales, ses fidèles en perte de repères catholiques à s’accoquiner avec des protestants qui n’hésitent devant aucun blasphème pour asseoir leur progressisme génétique, follement arc-en-ciel en ce XXIe siècle déconstructiviste.
L’Église luthérienne suédoise, surfant sur le progressiste sexuellement correct contemporain, vient de sortir un dépliant où le blasphème côtoie la genderofolie : il s’intitule Sous l’arc-en-ciel tu n’es pas seul, déforme la Bible pour légitimer le style de vie des invertis, et en arrive à présenter le Christ comme un « queer ». Cerise sur le gâteau, ce prospectus est à destination des mineurs Lgbt.
Sans scrupule, cette brochure explique qu’une personne qui éprouve de l’attraction pour une personne du même sexe peut être tranquille parce que « l’homosexualité n’est pas spécifiquement mentionnée dans la Bible ». Nous sommes là devant un cas d’école négationniste des plus parlants : aux oubliettes donc la destruction de Sodome (Genèse 19, 1-29), le délit des hommes de Gabaa (Juges 19, 11-30), le Lévitique ((18, 1-30; 20, 1-27) et surtout les lettres de Saint Paul, toutes ces sentences divines des plus dures contre le péché contre-nature.
Plus grave, l’Église luthérienne suédoise n’hésite pas à décrire un Christ « queer » qui « a fait beaucoup de choses étranges, en infraction avec les normes ». Selon l’opuscule, le Fils de Dieu aurait même été un ennemi de la famille du fait qu’ « Il n’a pas défendu la sienne mais a rompu avec elle, exhortant ses disciples à faire de même. En outre il a formé une nouvelle famille autour de lui dans laquelle il a accueilli tout type de personnes ».
Mais faut-il s’étonner de cette lecture dénaturée de la Bible : Luther n’en a-t-il pas jeter les bases ? Faut-il s’étonner de cette plus qu’ouverture, bénédiction du monde Lgbt : le protestantisme n’a-t-il pas érigé comme seul critère du bien et du mal le sentiment privé, la conscience morale individuelle autonome, la liberté de conscience absolue, chaque homme ainsi se faisant sa propre religion sans rapport avec la loi naturelle et divine ? Faut-il s’étonner de cette disparition finale de la notion même de péché, l’hérésie luthérienne n’a-t-elle pas établi que seule la foi sauve et que les œuvres ne sont rien, relativisation pratique du péché ?
Cette dérive contre la loi naturelle de l’Église luthérienne suédoise, -et de bien des sectes protestantes d’ailleurs-, est inscrite dans la culture libérale et progressiste de l’hérésie protestante. Ce qui est grave c’est la volonté toujours pressante et prenante des hiérarques conciliaires d’une union œcuménique entre les catholiques et ces blasphémateurs. Là-aussi c’est une dérive contre-nature à laquelle l’Église conciliaire soumet ses fidèles!
Francesca de Villasmundo
]]>Le Congrès Mondial de la Famille qui s’est tenu ces 29, 30 et 31 mars dans la ville de Vérone en Italie, sous l’égide des mouvements pro-vie et pro-famille, n’a pas séduit El papa argentin. A la différence d’activistes pro-Lgbt qui vont être reçus, vendredi prochain, en audience privée au Vatican…
Concernant le Congrès en défense de la famille traditionnelle, contre l’avortement, l’euthanasie et toutes les inversions, le pape François s’était limité à déclarer qu’il ne s’en était pas occupé, en ajoutant être d’accord sur « la substance » mais pas sur « les modalités ». Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin avait fait une déclaration semblable. Ces paroles signaient une prise de distance du Vatican avec l’événement pro-famille et les associations organisatrices, auxquelles aucune audience privée avec l’actuel pontife romain est proposée.
Tout au contraire, dans l’agenda de l’ex-évêque de Buenos-Aires du temps est trouvé pour rencontrer ceux qui soutiennent l’équivalence des unions entre invertis et le mariage entre un homme et une femme. D’ailleurs la porte de Jorge Maria Bergoglio est toujours ouverte pour les clandestins, les protestants, les maçons, les avorteurs, les activistes gays, les athées, Luther, Mahomet et tutti quanti…
Il existe un sûr moyen pour être reçu par le pape François et obtenir son attention et affection : appartenir à une des catégories qui détestent le christianisme, sa doctrine et sa morale ! Dis-moi qui tu aimes je te dirais qui tu es…
Francesca de Villasmundo
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Le cardinal Danneels, haut prélat moderniste qui s’adonna à la tâche de transformer la doctrine de l’Église catholique en une nouvelle religion humaniste, centrée sur l’homme et ses passions, en appliquant dans toute leur logique permissive les décrets du concile Vatican II, est décédé hier 14 mars 2019.
Mgr Danneels bénéficia, en 1977, d’un étrange sacre, suivant le nouveau rite promulgué par Paul VI, dont Mgr Lefebvre, l’évêque attaché à la Tradition de l’Église catholique, fit la description suivante :
« On a publié des petits livrets à l’occasion de ce sacre. Pour les prières publiques, voici ce qui était dit, et qui était répété par la foule : »Sois apôtre comme Pierre et Paul, sois apôtre comme le patron de cette paroisse, sois apôtre comme Gandhi, sois apôtre comme Luther, sois apôtre comme Luther King, sois apôtre comme Helder Camara, sois apôtre comme Romero… » Apôtre comme Luther, mais quelle intention ont les évêques lorsqu’ils consacrent cet évêque, Mgr Danneels ? (Conférence à Nantes, le 5 février 1983.)
« C’est effrayant… Est-ce que cet évêque est vraiment consacré ? On peut quand même en douter. Si c’est cela l’intention des consécrateurs, c’est inimaginable ! La situation est encore plus grave qu’on ne le croit. » (Conférence à Ecône, le 28 octobre 1988)
Cette question de la validité de son sacre ne peut donc être ignorée, à cause en cette occasion de « l’intention des consécrateurs ». Et lorsqu’on regarde en arrière le ministère épiscopal de Mgr Danneels, on ne peut que constater qu’il favorisa, en Belgique et ailleurs, l’apostasie silencieuse des nations et des âmes, l’hérésie et les comportements déviants dans tous les domaines naturel, spirituel, liturgique, sacramentel, etc.
Si, comme le rappelait en 2005 le Révérend Père Pierre-Marie, O.P., dans le numéro 54 du Sel de La Terre, « Mgr Lefebvre, visiblement suscité de Dieu pour soutenir le petit troupeau fidèle, n’a jamais mis en doute la validité du nouveau rituel des sacres épiscopaux tel qu’il a été publié par Rome » il soulignait cependant qu’« en raison du désordre généralisé, tant au niveau liturgique que dogmatique, on peut avoir de sérieuses raisons de douter de la validité de certaines consécrations épiscopales. »
Or le désordre général, tant au niveau liturgique que dogmatique, ne cessant de croitre tant à Rome que dans les diocèses, la crise de l’Église s’intensifiant aux quatre coins de l’univers depuis Vatican II, les consécrations épiscopales dont on peut avoir de sérieuses raisons de douter de la validité n’ont pu que se multiplier au cours des décennies de cette révolution conciliaire qui n’en finit pas.
Le sacre de Mgr Huonder, évêque de Coire, qu’on le veuille ou non, ne peut échapper à ces doutes…
Francesca de Villasmundo
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en ce qu’il se connait misérable ».
Pascal
Qui connait La Salette, et ce qui concernait les prêtres, peut-il réellement s’étonner des récentes révélations de Mgr Vigano ? S’étonner que des cardinaux, particulièrement l’un d’entre eux mais aussi bien d’autres, et des évêques, des prêtres, des séminaristes, tous adultes avertis, partagèrent leur vice sur des décennies pour le propager, impunément ? On le disait depuis des lustres. Mais accuser comme aujourd’hui le pape de complicité, c’est du jamais vu. Les faits pourtant sont là : « Il » savait quelque chose, faisant comme s’il ne savait rien.
Qu’a dit Notre Dame en 1846 ? Que « les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leurs irrévérences et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté ». Et ces terribles prophéties, pour qu’elles fussent rapportées au Pape Pie IX : « Rome perdra la foi, la France sera perdue par son clergé… ».
Si la Vierge s’est déplacée pour supplier son peuple de se convertir, pas seulement les prêtres, coupables ou non, c’est bien parce que le mal était déjà grand. Aussi parce que, pour déplorable qu’il fût, les fidèles, enfants compris, pouvaient et devaient savoir. Parce que tous pouvaient, devaient prier, jeûner, faire pénitence, se convertir. Si le message reste actuel, les remèdes restent valables.
Sans exclure ni le sac ni la cendre, on retient du pape François qu’il fustige surtout la méthode de Mgr Vigano, sinon le fond, en le renvoyant au « Grand Accusateur » : il aurait fait du sale boulot, servant Satan, pas l’Eglise. Mais la Reine du Ciel, le 19 septembre 1846 ? Ce qu’elle a dit, elle ne l’a pas chuchoté. Si elle l’a dénoncé, comme elle le fit, ne serait-ce pas que, déjà, d’autres McCarrick étaient à l’œuvre ? Ignore-t-on ce que Pie IX a voulu publier de Nubius et le pacte des loges : « Corrompre la jeunesse pour avoir un jour un pape selon nos vues » ? Et comment la corrompre mieux qu’à la méthode McCarrick, dans l’infamie et le secret, les conduisant à la prêtrise, pour en faire des évêques, des cardinaux et qu’un jour « on » en glisse un sous la tiare ?
Dans certaines factions libérales, on rassure. Pieuse, cette défense venue d’Allemagne, avec toute sa finesse : « il est mauvais de scandaliser les fidèles en dépréciant la grandeur du Sacerdoce par des révélations qui le flétrissent ». Certes, mais ces 300 prêtres corrupteurs aux US et leur millier de proies ? Ces « 3677 enfants », détraqués au pays de Luther, justement, par « 1670 hommes d’église », depuis 1946, méritent-ils le silence de plomb qui pèse, depuis quatre ans sur le chiffre astronomique de ces crimes ? Prudente, cette autre autorité officieuse : « nous n’avons pas compétence particulière pour juger des faits allégués… ces affaires qui éclaboussent aujourd’hui évêques et cardinaux… ». Seulement de l’écume, qui éclabousse, ou un tsunami qui déferle ? D’Italie, sur place, que dire sans offenser ? « l’église n’a jamais été indemne de ces fautes sordides … il est douteux qu’on puisse jamais lier de manière évidente la montée du modernisme et leur multiplication … plus encore l’imputer aux hérésies du Concile… ». Ce qui est juste.
Toutefois, esquive ou gêne, on semble tourner le dos à l’évidence et réfuter, mais sans le dire franchement, cette affirmation essentielle du nonce que : en partie sous ses yeux, jusqu’à ce qu’il en prenne conscience, et du consentement de Rome, la sodomie sacerdotale a été peu à peu érigée, en « système de conquête » des structures hiérarchiques de l’Eglise, pour en gravir les échelons, pas à pas, jusqu’au sommet.
Devrait se poser la question de la responsabilité des Congrégation, de leurs Préfets, tous choisis par le pape, et qui, à leur tour, détectent ces évêques et ces cardinaux, les imposent, les maintiennent aux plus hautes fonctions en dépit d’informations devant moins leur interdire l’accès à la consécration que leur ouvrir, à perpétuité, les prisons ecclésiastiques. Devrait se poser la question des séminaires : comment ont-ils pu devenir, pour trop d’entre eux, le terreau souillé de ces pépinières d’invertis ? Les réponses viendront, tôt ou tard, et les remèdes.
Du vivant de Mgr Lefebvre, il y avait déjà des McCarrick. Certains de ses fidèles, qui vivent encore, l’ont entendu, en Afrique dans l’exercice de ses fonctions de Délégué Apostolique leur dire pourquoi il ne voulait pas dans son clergé d’un abbé Grouès. Il a aussi rapporté ces confidences allusives qu’il reçut un jour à Rome au sujet d’un certain abbé scandaleux de St Paul Hors-les-Murs, protégé de Paul VI. Ce même pape qui confia aux cardinaux Whrigt, Tabera et Garrone le soin d’étouffer son « séminaire sauvage ». Parce qu’on n’y avait pas de prise ? Revenant du traquenard, n’avait-t-il pas confié sa tristesse à plus d’un : « Ils ont tous leur mignon » ?
Et l’on apprend aujourd’hui que le secrétaire de ce cardinal Wright était l’un d’eux. Ce cardinal Wuerl, un protégé de McCarrick hier et qui le protège à son tour. Le système fonctionne.
La cloaca maxima était cet égout de Rome, gigantesque intestin de la Ville où se jetaient toutes ses sentines, sans qu’on les voie, sans qu’on les sente. C’est par nécessité qu’Auguste l’a recouvert. Pour éconduire au plus loin ce qui pouvait souiller Rome. La Vierge en pleurs a-t-elle manqué aux convenances en pointant du doigt, avec réalisme, l’état de souillures de prêtres, de trop de prêtres dans l’Eglise, en 1846, les assimilant à des « cloaques d’impureté » ?
N’attendait-elle pas que l’Institution se prémunisse pour de bon de ces immondices et de leur contagion ? Saint Pie X, y pensait-il lorsqu’il condamnait, dans Pascendi, ce Modernisme, « égout collecteur de toutes les hérésies » ? En latin, cloaca. Pas d’effet sans cause. Qui n’a pas la foi n’a pas les mœurs.
◊◊◊
De Pascal : « Il est dangereux de trop faire voir à l’homme combien il est égal aux bêtes, sans lui montrer sa grandeur. Il est encore dangereux de trop lui faire voir sa grandeur sans sa bassesse. Il est encore plus dangereux de lui laisser ignorer l’un et l’autre. Mais il lui est avantageux de lui représenter et l’un et l’autre ».
McCarrick, c’est la « preuve par 9 » que La Salette est à prendre au sérieux. « Oculos habent et non videbunt, aures habent et non audiunt » chante-t-on aux Vêpres.
Edmond RENÉ
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