« Nous avons eu le G7 à Taormine, ce sera le G50 à Rome, avec beaucoup plus de nations du monde, beaucoup plus de bien, beaucoup plus de joie »
s’extasie dans une conférence de presse Salvatore Martinez, le président du Renouveau charismatique.
Sont prévus des initiatives de prières, des concerts, des conférences, des expositions, le clou de « cet événement des événements » étant, bien entendu, la veillée de prière présidée par le pape François au Cirque Maxime.
« Le Saint-Père a cet événement à cœur » explique Martinez, « parce que il sert la cause de l’œcuménisme spirituel.»
Le pape François tient à faire, en effet, du Renouveau charismatique un signe, un symbole de cet œcuménisme de l’Esprit :
« Vous êtes un précieux instrument de l’Esprit pour cheminer avec les autres frères chrétiens unis dans la prière et dans le travail pour les démunis, ‘cheminant ensemble à la table de l’Eucharistie’ comme je l’ai dit en Égypte quand nous avons prié avec le pape Tawadros » écrit Jorge Maria Bergoglio dans un message envoyé à l’occasion de ce Jubilé d’Or.
« Comme chaque œuvre de l’Esprit » le Renouveau continue le pape François « conduit à l’universalité dans la diversité, le Saint-Esprit a voulu qu’elle naisse œcuménique… C’est Jésus lui-même qui a demandé au Père cette unité : ‘Pour que le monde croit que tu m’a envoyé!’ Unité pour la mission. Bienvenus à Rome pour célébrer ce Jubilé d’Or ! Je veux tous vous voir au Cirque Maxime samedi 3 juin pour la vigile œcuménique de Pentecôte »
Paroles emblématiques de l’esprit conciliaire qui anime le pape : la praxis progressiste du ‘cheminons ensemble au-delà des différences’ chère à l’évêque de Rome devient l’instrument privilégié pour tendre à cette union apostate par petites touches successives sans apeurer les âmes. Et les faire adhérer à un grand Tout spirituel qui, au final, n’a plus rien malheureusement de catholique ! De la doctrine, en somme, faisons table rase…
A cette vigile de la Pentecôte, tous les mouvements charismatiques de toutes les confessions chrétiennes ont été invités :
« Le Jubilé appartient à tous» déclare Salvatore Martinez et sert aussi pour dépasser certaines distinctions qui « risquent de nous pousser à être des étrangers à la maison. »
Afin de donner de l’ampleur à cette dimension œcuménique, le pape a invité personnellement le pasteur pentecôtiste Giovanni Traettino qui « dialoguera » avec le père Raniero Cantalamessa, le prédicateur de la Maison pontificale, l’ami de François et l’adepte de ce genre de rencontre œcuménique. Cependant il est déjà décidé qu’il n’y aura pas d’espace pour parler de doctrine, l’événement
« servira principalement à témoigner de la communion que nous partageons. » « Nous sommes encore loin d’un vrai œcuménisme, les personnes veulent endoctriner les uns les autres. Dans l’œcuménisme on ne fait pas cela, il faut juste essayer de chercher la communion spirituelle et partager ensemble l’essentiel. »
déclare Michelle Morgan, depuis 11 ans présidente de l’ICCRS (International Catholic Charismatic Renewal Services).
Trois dimensions caractérisent ce Jubilé d’Or selon Salvatore Martinez: « la charité » selon « un dynamisme de Miséricorde pour les hommes de notre temps ». Mais aussi « la communion » et « l’unité » :
« le pape, conclut le président national du Renouveau charismatique « a voulu caractérisé cet événement comme œcuménique pour dire que les Églises ne sont pas divisées et retrouver ainsi un christianisme réconcilié pour panser les nombreuses blessures de l’histoire. »
La capitale italienne s’attend à recevoir plus de 30 000 participants du monde entier, 600 prêtres et 50 évêques. Outre les mouvements charismatiques qui se disent catholiques seront présents également des représentants du monde évangélique et pentecôtiste : Rome deviendra pendant quelques jours la Mecque de l’œcuménisme conciliaire le plus échevelé et survolté !
Comme on peut le constater, la Rome moderniste s’enfonce toujours davantage dans un multi-confessionnalisme corrupteur de la vraie foi catholique, adhère toujours autant à cette idéologie conciliaire qui considère que les Églises séparées font partie au même titre que l’Église catholique à « l’unique Église du Christ. » Cette dernière, selon l’explication donnée par Vatican II et les papes successifs,
« rassemble pour le moins l’ensemble des chrétiens, quelle que soit leur appartenance ecclésiale»
lit-on dans une étude critique de la FSSPX intitulée «De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse» qui précise que depuis l’avènement du concile Vatican II, cette nouvelle doctrine œcuménique professe que
« tous sont « disciples du Christ» ( Jean-Paul II, Ut unum sint, n°42.), « dans une appartenance commune au Christ » (Jean-Paul II, ibid.) ; ils « sont un parce que, dans l’Esprit, ils sont dans la communion du Fils et, en lui, dans sa communion avec le Père.» (Jean-Paul II, Ut unum sint, n°9.) « La communion en laquelle les chrétiens croient et espèrent est, en sa réalité la plus profonde, leur unité avec le Père par le Christ et dans le Saint-Esprit. Depuis la Pentecôte, elle est donnée et reçue dans l’Église, communion des saints. » (Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme (approuvé par Jean-Paul II le 25/03/1993), n°13, DC n°2075 du 04/07/1993.) Dès lors, « le but ultime du mouvement œcuménique » n’est que « le rétablissement de la pleine unité visible de tous les baptisés. » (Jean-Paul II, Ut unum sint, n°77.)
Retrouver l’unité doctrinale pour retrouver l’unité visible de tous les chrétiens n’est plus à l’ordre du jour depuis 50 ans. On peut constater, avec ce Jubilé d’Or du Renouveau charismatique, que la Rome bergoglienne continue de cheminer sur cette route de l’œcuménisme moderniste, que François met ses pas dans ceux de Benoît, de Jean-Paul et de Paul. Rien de nouveau donc sous le soleil romain : relativisme, indifférentisme, « apostasie silencieuse » sont la norme spirituelle….
Ce G50 du Renouveau charismatique s’inscrit, il faut le dire et le redire, en complète opposition par rapport aux consignes des papes d’avant le Concile qui ont condamné ces grands rassemblements œcuméniques comme contraires à la saine doctrine catholique. Le pape Pie XI dans l’encyclique Mortalium animos de 1928 écrivait :
«L’union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule et véritable Église du Christ, qu’ils ont jadis eu le malheur d’abandonner»
l’Église du Christ étant bien sûre entendue comme la seule Église catholique, apostolique et romaine ainsi que définie par le pape Pie IX :
« Il n’y a en effet qu’une seule religion vraie et sainte, fondée et instituée par le Christ Notre-Seigneur. Mère et nourrice des vertus, destructrice des vices, libératrice des âmes, indicatrice du vrai bonheur ; elle s’appelle : Catholique, Apostolique et Romaine.»
Voilà bien là une condamnation pure et simple de cet œcuménisme conciliaire et charismatique prêché par François !
Francesca de Villasmundo
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
Achetez vos livres sur MPI
Vous faites travailler ainsi des libraires français et soutenez MPI
PORT à 1 cts A PARTIR DE 64 € D'ACHAT !
Retrouvez votre librairie sur livres-et-idees.com
avec plus de 10.000 références !