Contrairement à ce qui est vanté par les tenants de la PMA, en pratique la fécondation in vitro revendiquée notamment par les lesbiennes, les techniques actuelles sont loin d’obtenir facilement des résultats. Le parcours est long et difficile. Stimulation hormonale, monitorage de l’ovulation, anesthésie générale pour ponction de plusieurs ovocytes, congélation ou vitrification, décongélation, implantation.
Sans entrer dans les détails, officiellement, pour faire aboutir une naissance, il faut 19 embryons. Quatre tentatives d‘implantation sont en moyenne nécessaires pour que « cela marche ». D’où la nécessité de prélever plusieurs ovocytes. Si ceux-ci réussissent à être fécondés, il est hors de question de tous les implanter en raison du risque pour la femme de se retrouver avec des triplés, quadruplés etc. L’embryon est donc une denrée rare. Simple question : Que faire des embryons surnuméraires ? Ils sont stockés dans de l’azote liquide.
La loi prévoit ensuite plusieurs éventualités : la poursuite de la conservation pour une durée de 5 ans maximum avec destruction après ce délai ; mais aussi le don à la recherche ou à un couple stérile.
Toutefois, pour livrer les embryons à la recherche, il faut un certain nombre de conditions. L’une d’entre elles est l’accord du couple auquel appartient l’embryon après information préalable : c’est la moindre des choses. L’Agence de Biomédecine est supposée donner une telle autorisation lors des projets d’expérimentations. Or elle l’a fait sans se gêner dans un certain nombre de cas précis.
En 2012, la Fondation Lejeune conteste cinq autorisations qui apparemment n’ont pas respecté les conditions afférentes aux dons d’embryons pour la recherche. Ainsi, l’Agence de Biomédecine a validé le bricolage d’embryons sans se conformer aux conditions prévues par la loi. Le Conseil d’Etat donne raison à la Fondation Lejeune. « Simple question de forme » déclare Anne Debeaumont, directrice juridique de l’ABM. Si un fonctionnaire ne respecte pas la forme se dégageant de la loi, qui le fera ? On se demande à quoi il est payé.
La transgression est le nouveau «credo » des scientifiques. Pour une fois la Justice ne l’a pas approuvée.
Mais le législateur est repassé par là le 10 avril dernier (amendement 2509). Devant quelques rares députés présents en séance, le gouvernement a fait passer une nouvelle loi. Celle-ci prévoit qu’il n’est plus nécessaire de donner des explications aux couples sur la nature des expériences qui seront effectuées sur leurs propres embryons. Dans des conditions pareilles, il est évident que peu de couples marcheront dans la combine.
Alors, pour remédier à la situation, il est « dans les tuyaux » de créer des embryons en laboratoire. D’où l’appel indispensable aux rares donneuses potentielles d’ovocytes qui naïvement s’imagineront faire le bonheur de couples sans enfants.
Dr Jean-Pierre Dickès
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