Au commencement, il y avait le G5, créé de manière informelle en 1974 pour résoudre les problèmes liés à la crise pétrolière, et comprenant alors les Etats-Unis, le Japon, le France, la R.F.A. et le Royaume-Uni. En 1975, le G5 devient G6 avec l’entrée de l’Italie. L’an d’après, le G6 devient G7 avec l’arrivée du Canada. En 1997, le G7 devient G8 avec l’entrée de la Russie, qui est par ailleurs suspendue depuis 2014, mais dont le retour, acté pour 2017, a été exigé par le Japon.
En 1999, Paul Martin, ministre des finances du Canada, propose de dialoguer entre pays industrialisés et émergeants, mais la première réunion effective du G20 n’aura lieu que le 15 novembre 2008 à Washington (des réunions informelles avaient eu lieu les années d’avant). Notons que le G20 a siphonné le G15, une organisation économique tiers-mondiste visant depuis 1989 à concurrencer le G7 mais en sommeil depuis 2012, 5 pays du G15 ayant rallié le G20 : Inde, Mexique, Brésil, Indonésie et Argentine, et un s’en étant retiré (Pérou, 50e mondiale), les autres nations du G15 étant l’Iran, la Malaisie, le Chili (43e mondiale), l’Algérie (54e mondiale), le Nigéria, l’Egypte, le Sri Lanka (66e mondiale), le Zimbabwe (117e mondiale), le Kenya (70e mondiale), la Jamaïque(119e mondiale) et le Sénégal (120e mondiale).
Il y a donc actuellement 19 pays membres (l’Union Européenne occupant un siège). De la « Tête de série n°1 » (les Etats-Unis) à la « tête de série n° 12 » (la Russie), tout le monde est là : outre les deux pays cités, sont présents : la Chine (n°2), le Japon (n°3), l’Allemagne (n°4), la Grande-Bretagne (n°5), la France (n°6), l’Inde (n°7), l’Italie (n°8), le Brésil (n°9), le Canada (n°10) et la Corée du Sud (n°11). La « tête de série n°13 », l’Espagne, n’est pas membre du G20, de même que la « tête de série n°18 », les Pays-Bas. On pourrait arguer qu’ils y sont indirectement via l’Union Européenne. M ais ce n’est pas le cas de la « tête de série n°19 », la Suisse, qui mériterait sa place au G20…
On trouve donc légitimement au G20 l’Australie (n°14), le Mexique (n°15), l’Indonésie (n°16), la Turquie (n°17) et l’Arabie Saoudite (n°20). On peut chipoter ou non sur la présence de l’Argentine (n°21). Mais là où le bât blesse, c’est la présence de l’Afrique du Sud… 39e économie mondiale. J’entends déjà les arguments « Oui, mais il faut une économie africaine ». Certes, mais le problème est que l’Afrique du Sud n’est pas la première économie africaine, mais la 3e (derrière le Nigeria, 28e économie mondiale, et l’Egypte, 33e).
Cependant, ces 19 nations plus l’Union européenne représentent 65 % de la population mondiale, 79 % du commerce, 84 % de l’économie mondiale et 79 % des émanations de carbone.
Par continent, si on enlève l’Union européenne, le G20 compte la répartition géographique suivante : 7 pays d’Asie, 5 pays d’Europe, 3 pays d’Amérique du Nord, 2 pays d’Amérique du Sud, 1 pays d’Afrique et 1 pays d’Océanie, alors que dans la réalité, on aurait : 8 pays d’Europe, 6 pays d’Asie, 3 pays d’Amérique du Nord, 1 pays d’Amérique du Sud, 1 pays d’Océanie et 0 pays d’Afrique. Si on répartit les 40 premières puissances mondiales dans les mêmes zones géographiques, on obtient : 15 pays d’Europe (ceux précédemment cités, plus la Suède (23e), la Pologne (25e), la Belgique (26e), l’Autriche (30e), la Norvège (31e), le Danemark (35e) et l’Irlande (40e)) ; 15 pays d’Asie (ceux précédemment cités, plus Taïwan (22e), la Thaïlande (27e), l’Iran (29e), les Emirats Arabes Unis (32e), Israël (34e), les Philippines (36e), Singapour (37e) et la Malaisie (38e)) ; 3 pays d’Amérique du Sud (ceux précédemment cités, plus le Venezuela (24e)). Les pays d’Amérique du Nord restent à 3, ceux d’Afrique aussi (ils ont été cités plus hauts) et ceux d’Océanie à 1.
Notons que le G20 compte plusieurs invités permanents que l’on suppute devenir de futurs membres, tous sont des organisations internationales (Union Africaine, Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, Conseil de Stabilité financière, ASEAN, OMT, ONU, FMI, OCDE, OMC, Groupe de la Banque Mondial), à l’exception d’un pays : l’Espagne.
Hristo XIEP
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
Achetez vos livres sur MPI
Vous faites travailler ainsi des libraires français et soutenez MPI
PORT à 1 cts A PARTIR DE 64 € D'ACHAT !
Retrouvez votre librairie sur livres-et-idees.com
avec plus de 10.000 références !