Mon cher cousin,
J’ai grande souvenance de la subite allégresse qui m’a saisie lorsque les dépêches m’ont appris que cinq évêques du royaume de France avaient osé franchir le Rubicon et déposé un recours devant le Conseil du Hiérarque Emmanuel 1er.
Cinq c’est bien peu, me direz-vous, sur plus de cent mitrés pour simplement requérir la liberté de célébrer la Sainte Messe en leurs cathédrales, églises, monastère et couvents. Je vous l’accorde, mais c’est déjà beaucoup plus que lors de la première fronde de mars courant où aucune crosse ne s’était dressée, tel le bâton de Moïse, pour défendre l’honneur de Notre Seigneur.
L’espoir aidant, j’ai aventureusement envisagé que la rencontre entre le Grand Chambellan de Prades et les ambassadeurs des synodes diocésains – c’est ainsi qu’ils se considèrent de nos jours – allait tourner à l’affrontement entre les forces du Bien et celles du Mal.
J’ai même déposé un cent de cierges aux pieds de sainte Rita afin que l’Esprit Saint enflammât le cœur et l’âme de nos Ordinaires si peu enclins à en découdre face à leurs ennemis.
Hélas, mon cousin, trois fois hélas, ma prière n’a pas été entendue. J’ai même grande crainte que mes oraisons auprès de la patronne des causes désespérées ont eu un effet néfaste aux yeux de la sainte médiatrice car ma foi en la pertinacité de nos mandants ne devait pas être assez crédible.
En effet, à l’issue de ce « conclave » maçonnique, Monsieur de Moulins-Beaufort a déclaré que les contempteurs de la Sainte Eglise avaient toutes les raisons « sanitaires » de refuser le culte public rendu à Dieu. Il s’est fait, rapporte sournoisement les gazettes, le « porte-parole » du ministre Darmanin, le même qui a menacé les fidèles de leur envoyer la troupe s’ils bravaient l’interdiction de prier lors des manifestations pour réclamer le droit d’assister à la messe.
Mgr de Moulins-Beaufort, repentant et contrit de sa nouvelle et inexplicable audace, argue que ces rassemblements de fidèles relèvent « d’une atteinte à la loi de Séparation et que nous devrions, nous évêques, pouvoir nous accorder pour estimer que la prière ne doit pas servir à porter des revendications politiques. »
Pauvre Mgr qui a fait repentance en rase campagne ! Son plat de lentille pour un tel abandon ? : l’espoir de pouvoir célébrer la messe de Noël, silencieusement, sans joie, ni enthousiasme, ni chants qui pourraient déclencher l’ire de ses nouveaux maîtres.
Le temps mauvais est revenu, cher parent, puisque le représentant de la fille aînée de l’Eglise s’est misérablement incliné, tels les soldats romains obligés à passer, courbés et les mains liées dans le dos, sous un joug formé de fourches et lances dressées par le vainqueur barbare en l’an 321 avant l’avènement de Notre-Seigneur.
A chacun ses fourches caudines Monseigneur. Celles sous lesquelles vous acceptez de passer, vous les avez choisies et vous les revendiquez. Honte à vous !
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