L’euthanasie pour les autres…

Dans son ouvrage L’avenir de la vie, Jacques Attali écrivait : « Mais dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. » Il propose pour régler le problème d’inventer des machines à euthanasier vers lesquelles on pousserait les humains pour mettre fin à leurs jours. Apparemment la logique ne l’étouffe pas : il a 71 ans et il est toujours vivant…

Un dénommé Emanuel Ezekiel, professeur de médecine à Harvard, est en partie à l’origine de l’Obamacare, le système de santé si contesté aux États-Unis. Ce professeur influent a l’oreille du président Obama. Il vient de faire une déclaration qui titre : « Pourquoi je souhaite mourir à 75 ans ».

Emanuel Ezekiel  est plus généreux qu’Attali, il faut bien le dire. Il explique qu’à partir de 75 ans, l’homme décline et devient inefficace ; il a perdu ses capacités intellectuelles et physiques. Il a fait sa vie. Il devient inutile et dépendant des autres, coûte à la sécurité sociale et à la société. Vouloir vivre au-delà est de la bigoterie. « Mourir à 75 ans n’est pas une tragédie » ; même si ses amis lui disent qu’il est fou. 

La question est que des gens comme Attali ou Ezekiel expriment un système de valeurs qui dans le futur peut tout à fait fonder les politiques publiques de la santé. Comme Peter Singer, un philosophe australien qui est pour la généralisation de l’infanticide, prône l’euthanasie obligatoire ou la privation des soins aux gens âgés.

Emanuel Ezekiel a actuellement 57 ans. Il faut donc attendre 18 ans pour voir si cet universitaire s’appliquera à lui-même son programme ? Ou s’il fera comme Attali qui a renoncé au sien pour lui-même.