L’Ukraine est de plus en plus fortement secouée par les troubles provoqués par le changement d’orientation à Kiev et la perspective d’un asservissement au FMI et aux Etats-Unis. Dans les régions russophones du pays, la contestation se propage. Les villes de Donetsk, Kharkov, Lougansk, Slaviansk, Marioupol, Enakievo et Kramatorsk sont maintenant partiellement ou totalement sous le contrôle de militants prorusses réclamant la tenue de référendums à l’instar de celui s’étant déroulé en Crimée le 16 mars.
En réponse à quoi le gouvernement de Iatseniouk né de la violence meurtrière de la place Maïdan a opté à nouveau pour l’usage de la force brute et la répression. Néanmoins, au rythme où vont les choses, le pompier pyromane occidentaliste court le risque de sacrément se brûler les mains.
Le 12 avril tout d’abord, les détachements de police anti-émeute (dénommés « Berkout » avant la prise de pouvoir par Iatseniouk et sa clique) de Donetsk ont refusé de partir en opération dans la ville voisine de Slaviansk afin d’y reprendre par la force le commissariat de police aux mains des insurgés prorusses. En sus, les policiers réfractaires ont déclaré partager les revendications des protestataires.
Le surlendemain, le président de la Rada suprême et président par intérim Alexandre Tourtchinov annonçait à la commission de conciliation des groupes parlementaires que les effectifs de la police dans les régions du sud-est de l’Ukraine seraient entièrement renouvelés. On comprend aisément que le nouveau pouvoir ukrainien doute de la docilité de ses forces de l’ordre s’agissant de réprimer des concitoyens sur l’ordre du directeur de la CIA (en « visite » à Kiev le 12 avril).
Le 16 avril, dans le cadre de l’opération militaire visant à reconquérir Kramatorsk et son aérodrome, une soixantaine de militaires ukrainiens ont rallié, avec au moins cinq blindés, les rangs de la contestation anti-Maïdan. Ces personnels de la 25ème brigade aéroportée de Dniepropetrovsk se sont expliqués en récusant l’étiquette de terroristes collée par Kiev sur les protestataires russophones et par leur refus de faire la guerre à leurs compatriotes.
Plus que jamais, l’Ukraine est au bord de la guerre civile.
Baudouin Lefranc
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