Dans ce sermon aux accents sincères de gratitude envers l’Enfant Jésus né dans la pauvreté de la crèche, « dans l’Enfant qui nous est donné l’amour de Dieu pour nous se fait concret », la venue de Jésus-Christ sur la terre devient le symbole pour le pape régnant de l’accueil envers les exclus dont le Seigneur fut un exemple avec ses parents :
« Laissons-nous interpeller par l’Enfant dans la mangeoire, mais laissons-nous interpeller aussi par des enfants qui, aujourd’hui, ne sont pas couchés dans un berceau et caressés par la tendresse d’une mère et d’un père, mais qui gisent dans les sordides “mangeoires de la dignité” : dans le refuge souterrain pour échapper aux bombardements, sur les trottoirs d’une grande ville, au fond d’une embarcation surchargée de migrants. » a-t-il clamé à minuit. « Jésus est né dans le refus de certains et dans l’indifférence de la plupart. Aujourd’hui aussi il peut y avoir la même indifférence (…) quand nous nous donnons du mal pour les cadeaux et restons insensibles à celui qui est exclus. »
Bien que le pape évoque également le choix par Dieu de venir dans le monde dans la petitesse et la pauvreté qui s’expriment par la naissance dans une grotte nue, son message s’inscrit, comme il en a l’habitude, dans une mentalité naturaliste. Le prisme de sa lecture du mystère de la Nativité est économique. Ce ne sont pas des vertus surnaturelles de pauvreté et d’humilité qu’il parle mais de la condition de pauvre par rapport à la richesse matérielle, du petit par rapport à l’homme de pouvoir, du dépouillement matériel par rapport aux biens consommables…
Si le pape rappelle aussi que la venue de Jésus-Christ dans le monde est incontestablement le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité, « ainsi, en Jésus, nous goûterons le véritable esprit de Noël : la beauté d’être aimés de Dieu », il n’a pas tenu à rappeler que cette naissance mystérieuse s’insère avant tout dans le grand mystère de la Rédemption. Réparer les péchés des hommes qui offensent le Créateur, telle est dans la grande mission que le Fils de Dieu est venue accomplir en s’incarnant. François, à la suite des papes conciliaires qui l’ont précédé, évacue de ce mystère de Noël la dimension réparatrice et propitiatoire de l’Incarnation qui n’a plus comme rôle que de révéler à l’humanité l’amour que Dieu à pour elle. L’Homme devient le centre du mystère et de l’univers !
Encore un sermon pontifical où on discerne, sous les paroles tendres et affectueuses envers l’Enfant-Dieu et l’appel à la pauvreté matérielle, cet anthropocentrisme qui infeste les esprits de la hiérarchie catholique depuis le funeste concile Vatican II.
Francesca de Villasmundo
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