Dans cette refonte, c’est le Sénat qui est particulièrement visé. Il verrait son rôle redéfini en profondeur, ses membres diminués des 2/3, c’est-à-dire passés de 320 à 100 sénateurs. Ces derniers ne seraient plus élus au suffrage universel direct mais indirect, désignés par les conseillers régionaux, et ne seraient plus rémunérés. Son rôle ne serait plus que consultatif et il ne pourrait plus faire chuter un gouvernement comme c’est le cas aujourd’hui. Par ailleurs, les compétences confiées actuellement aux régions seraient transférées au gouvernement central. Cette réforme entraînera par conséquence une renforcement de l’exécutif, notamment du gouvernement.
Matteo Renzi, chef de l’actuel gouvernement de centre-gauche, a eu l’initiative de cette réforme, initiative qui risque fort de se retourner contre lui. De la gauche à la droite identitaire, de la Ligue du Nord de Matteo Salvini en passant par Forza Italia de Silvio Berlusconi, au Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo, jusqu’à des anciens communistes comme Massimo d’Alema et au principal syndicat du pays, la CGIL, les opposants à ces changements constitutionnels sont nombreux. Mais le scrutin de dimanche dépasse nettement la seule question institutionnelle et apparaît plutôt comme un vote d’approbation ou de défiance envers l’action politique de Matteo Renzi, qui joue donc son avenir sur ce scrutin. Il y a quelque mois, lorsque le Oui l’emportait dans les sondages, Matteo Renzi, fanfaron, avait proclamé : « Si le « non » l’emporte, je démissionne et me retire de la vie politique. » Promesse que tous ces adeversaires lui rappellent aujourd’hui !
Les dernières élections municipales du printemps dernier ont en effet été une claque pour le Parti Démocrate de Renzi. Et aujourd’hui, le Non à la réforme est donné largement en tête, la désastreuse politique économique, sociale, immigrationniste du gouvernement actuel ayant dégoûtée les Italiens. Si Matteo Renzi avoue regretter d’avoir personnaliser ce scrutin et d’en avoir fait un vote plébiscitaire, ces opposants sont rentrés dans le jeu et ont fait campagne pour le déloger de son poste de président du Conseil. Il est devenu l’homme à abattre ce qui inquiète fort l’Union Européenne.
Les technocrates bruxellois ont les yeux fixés sur ce référendum dont ils craignent les répercutions en cas de chute de leur allié Renzi, européiste acharné : de nombreux Italiens sont en effet convaincus qu’un Brexit à l’italienne serait le bienvenu !
Ce vote sonnera-t-il, comme aux États-Unis, le rejet d’une classe politique affairiste et mondialiste ? Réponse dimanche soir.
Francesca de Villasmundo
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