L’Église arménienne est, à cette époque, en communion avec Rome et les autres communautés chrétiennes. Elle souscrit aux conclusions des trois premiers conciles, de Nicée en 325, de Constantinople en 381 et d’Éphèse en 431, qui luttent contre les hérésies des premiers siècles en clarifiant la doctrine concernant la personne du Verbe incarné, le Christ et sa double nature. En revanche, cette Église arménienne rejette les conclusions du concile de Chalcédoine de 451 et par là-même se sépare de Rome. Elle devient une Église autocéphale avec à sa tête un Patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens qui réside à Etchmiadzin. Le titulaire actuel est « Sa Sainteté Karékine II » qu’a rencontré la pape François au cours de son périple.
En 1439 une union avec l’Église catholique romaine a été acceptée par certains membres de l’église arménienne qui devinrent des Arméniens catholiques : ils acceptent la suprématie du pontife romain, les dogmes catholiques et utilisent un rite arménien. Ils sont environ 8% de la population arménienne d’aujourd’hui.
Depuis le concile Vatican II, l’heure étant à l’œcuménisme et non plus à la conversion à la doctrine catholique garante de l’orthodoxie de la foi, lors de ce voyage pontifical du vendredi 24 au dimanche 26 juin, il s’est agi, avant tout, de renforcer les liens œcuméniques développés en 50 ans d’apostasie silencieuse et d’abandon de la part de ecclésiastiques conciliaires des préceptes et des dogmes catholiques : « Je viens sur votre terre bénie, a expliqué François dans un vidéo-message transmis au peuple arménien avant son départ, pour renforcer notre communion, avancer sur la voie de la réconciliation et nous laisser animer par l’espérance. »
Déclaration commune des deux chefs religieux, le pape François et la patriarche Karékine II, messes inter-confessionnelles, et prière pour la paix et la réconciliation, tous les ingrédients œcuméniques ont été utilisés durant ces trois jours mis à profit pour édifier une religion commune sans doctrine commune. Trois jours pour communier ensemble, non plus à la Vérité révélée, mais aux nouveaux dogmes humanitaristes promus par les élites religieuses, l’église conciliaire, les loges et l’esprit du monde.
Afin de favoriser l’union œcuménique, seul moyen selon la mentalité moderne de trouver la paix mondiale, dans la déclaration commune de François et Karékine II, qui fait suite à celle qu’avait déjà signée Jean-Paul II et le même patriarche, -comme quoi François met bien ses pas dans ceux de ses prédécesseurs conciliaires-, sont évoqués, pêle-mêle, le génocide arménien reconnu par le Vatican, les persécutions « des minorités religieuses » qui touchent toutes les Églises, ce qui constitue un « œcuménisme du sang » qui « dépasse les divisions historiques entre chrétiens et nous appelle à promouvoir l’unité visible des disciples du Christ » et un appel à « l’avènement de la paix et de la justice dans le monde. »
Leur œcuménisme au service de l’union des religions chrétiennes sans résolution doctrinale préalable est également un vecteur du mondialisme, fossoyeur des identités et des cultures. Les deux plaident en effet ensemble, à l’unisson d’esprit et de mentalité, pour l’accueil des migrants :
« nous demandons aux fidèles de nos Églises d’ouvrir leurs cœurs et leurs mains aux victimes de la guerre et du terrorisme, aux réfugiés et à leurs familles », car ce sont « le sens de notre humanité, de notre solidarité, de notre compassion et générosité » qui sont en jeu.
En terminant par une défense de la famille naturelle « basée sur le mariage, acte de gratuité et d’amour fidèle entre un homme et une femme « , qu’on aimerait suivi par des actes concrets autres que la réception de couples homosexuels au Vatican !, les deux leaders religieux, réaffirment l’adage conciliaire :
« Nous sommes heureux de confirmer qu’en dépit des divisions persistantes entre chrétiens, nous avons compris plus clairement que ce qui unit est beaucoup plus que ce qui nous divise » ils invitent leurs fidèles « à travailler en harmonie pour promouvoir dans la société les valeurs chrétiennes, qui contribuent efficacement à la construction d’une civilisation de justice, de paix et de solidarité humaine. La voie de la réconciliation et de la fraternité est ouverte devant nous. »
Pour donner plus de relief à cette conception moderniste de l’union inter-confessionnelle, le pape François a tout simplement, le dimanche 26, assisté et participé activement à « la divine liturgie arménienne » présidée par Karékine II, Patriarche suprême de tous les Arméniens, qui s’est déroulée à Etchmiadzin, le « Saint-Siège » de l’Église apostolique arménienne. Au cours de cette cérémonie, Jorge Maria Bergoglio, a prononcé une allocution centrée sur l’unité œcuménique :
« Que l’Église Arménienne marche dans la paix et que la communion entre nous soit pleine. Qu’en chacun surgisse un fort élan vers l’unité, une unité qui ne doit être ‘ni soumission de l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt accueil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun pour manifester au monde entier le grand mystère du salut réalisé par le Christ Seigneur, par l’Esprit Saint. » avant de demander au Catholicos Karékine II de le bénir, « ainsi que l’Église Catholique, et de bénir (notre) course vers la pleine unité. »
C’est une course vers l’abîme, vers une apostasie toujours plus visible, vers une union œcuménique qui n’est pas divine et que les papes d’avant le Concile ont condamnée par avance ! Pie XI dans son encyclique Mortalium animos, sur « L’unité de la véritable Église », en janvier 1926 écrivait :
« On voit les œcuménistes nourrir l’espoir d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. (…)
De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les Catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables. Les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de vraie religion, ils la répudient,et ils se jettent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. (…)
Les œcuménistes disent qu’il faut négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les divergences de doctrine qui déchirent encore aujourd’hui le nom de chrétien, et, au moyen des autres vérités doctrinales, veulent constituer et proposer une certaine règle de foi commune (…) Il est vrai, ces panchrétiens qui cherchent à fédérer les églises, semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi? Puisque la charité a pour fondement une Foi intègre et sincère, c’est l’unité de Foi qui doit être le lien unissant les disciples du Christ. (…)
L’unité ne peut naître que d’un magistère unique, d’une règle unique de foi et d’une même croyance des chrétiens.(…) On comprend donc, Vénérables Frères, pourquoi ce Siège Apostolique n’a jamais autorisé ses fidèles à prendre part aux congrès des non-catholiques: il n’est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu’ils ont eu jadis le malheur de s’en séparer. »
Francesca de Villasmundo
http://www.news.va/fr/news/le-pape-participe-a-la-divine-liturgie-armenienne
http://www.news.va/fr/news/le-pape-francois-et-le-catholicos-karekine-ii-sign
http://www.news.va/fr/news/priere-pour-la-paix-en-armenie-le-pape-invite-a-la
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