François a donné récemment un long entretien, publié ce dimanche 22 janvier, au journal espagnol El Pais. Les thèmes abordés sont variés, de la crise au sein de la curie romaine, à l’action pastorale de François, et sa vision de la théologie de la libération. Le quotidien vaticanesque en ligne, News Va en donne quelques extraits et résumés significatifs :
Sur l’Église :
« Ce qu’il [François] craint le plus pour l’Église, c’est qu’elle s’éloigne des gens. Le cléricalisme est selon lui «le pire mal qui puisse aujourd’hui frapper l’Église». Un pasteur anesthésié s’éloigne de la réalité concrète du monde et devient un fonctionnaire. «Une Église qui n’a pas le sens de la proximité n’est pas une Église», c’est une ONG qui fait de la bienfaisance. Or la proximité, dit François, «c’est pouvoir toucher dans son prochain la chair du Christ».
«Une Église qui n’a pas le sens de la proximité n’est pas une Église» A cause de l’utilisation de l’article indéfini Une, on peut réellement se demander ce que représente l’Église catholique pour François : une Église caritative parmi d’autres églises caritatives… ? Cette vision naturaliste et anthropocentrique de l’institution et de sa mission de proximité ne correspond pas à la définition traditionnelle de l’Église catholique considérée comme le corps mystique du Christ, Une, Sainte et Apostolique, c’est-à-dire la seule Église d’institution divine, dont la mission divine consiste à sauver les âmes. Si l’Église de François n’est pas une ONG, c’est tout au plus une assistante sociale ou une société caritative dont l’action pastorale pourrait convenir à n’importe quelle église protestante !
Sur la révolution bergoglienne et les critiques qu’elle suscite, le pape tient son habituel discours progressiste qui permet toutes les dérives doctrinales : il fait « avancer l’Évangile » explique-t-il, vers où on ne sait, peut-être l’apostasie générale qui sait :
« Le Saint-Père, écrit News Va, répond à une question sur les réactions des courants plus traditionnels qui interprètent tout changement comme une trahison de la Doctrine : «Je ne fais aucune révolution, j’essaie seulement de faire avancer l’Évangile», dit-il. Mais «la nouveauté de l’Evangile crée la stupeur car elle est essentiellement scandaleuse». Le Pape explique qu’il ne sent pas incompris, mais «accompagné par toutes sortes de personnes, les jeunes, les anciens… ». «Si quelqu’un n’est pas d’accord, suggère-t-il, qu’il soit toujours prêt à dialoguer. Qu’il ne lance pas la pierre en cachant la main». Agir ainsi c’est de la délinquance. Tous ont le droit de discuter. La discussion rapproche, pas la calomnie. »
François ne se gène pas, en tout cas, pour envoyer, par derrière, une pique bien acérée aux cardinaux qui se lèvent contre son Exhortation Amoris Laetitia et son interprétation toute personnelle et anti-catholique de l’Évangile sur la grâce, le mariage, les sacrements… Quant au dialogue qu’il suggère, on ne le sent pas vraiment disposé à en faire personnellement usage.
En tant qu’argentin , il a connu le mouvement sud-américain de la Théologie de la libération dont il fait l’éloge à El Pais, ce que rapporte le quotidien du Vatican :
« Pour le Pape, la Théologie de la libération «a été positive en Amérique Latine. Le Vatican en a condamné la partie qui optait pour une analyse marxiste de la réalité». Le Cardinal Ratzinger a écrit deux instructions. Une très claire sur l’analyse marxiste, et l’autre tournée sur les aspects positifs. «La Théologie de la libération a eu des aspects positifs et des déviations».
Là-encore, François, imprégné d’un marxisme-libertaire soixante-huitard, travestit la réalité. De l’aveu même du cardinal Ratzinger dans son livre « le Sel de la terre » la théologie de la libération a eu comme effet de vider les églises catholiques politisées au profit des sectes évangéliques :
«Cette théologie n’a pas réussi à gagner la classe sociale qui l’intéressait le plus, c’est-à-dire, les pauvres. Justement les pauvres ont fui cette théologie, parce qu’ils ne sentirent pas attirés par des promesses intellectuelles qui ne leur donnaient rien, tandis qu’au contraire, ils ressentaient un manque de chaleur et de réconfort propres à la religion. C’est pour cela qu’ils se sont tant réfugiés dans les sectes.»
Plus grave, la théologie de la libération, sous couvert de christianisme, n’est qu’un énième courant marxiste qui lit l’œuvre de la Rédemption à travers le prisme de la lutte des classes. Tout les concepts catholiques sont vidés de leur sens religieux et surnaturels, revisités et travestis : le péché c’est l’oppression des riches envers les pauvres, le Salut, c’est l’avènement d’un monde meilleur, c’est la libération matérielle des pauvres, au moyen de la révolution s’il le faut … Et cela plaît à François !
Dans la même veine gauchiste, le pape a plaidé à nouveau pour l’accueil des migrants : sauver, accueillir et intégrer les migrants, construire des ponts, pas des murs :
« Avant tout chose, affirme François, «il faut les sauver», puis «les accueillir et les intégrer». Chaque pays, souligne-t-il, a le droit de contrôler ses frontières, mais «aucun pays n’a le droit de priver ses propres citoyens du dialogue avec ses voisins». Le Pape rappelle l’engagement de l’Église, souvent dans le silence, en faveur de l’accueil des immigrés » résume News Va.
Cet entretien a le mérite de révéler, à ceux qui ne le savaient pas encore, que François est le chantre d’un humanisme chrétien de gauche, façade vertueuse et trompeuse d’un socialisme prolétarien devenu mondialiste et immigrationniste. Il est un agent éminent de l’idéologie mondialiste chère aux apatrides de la caste des Soros, Attali, Clinton et autres apprentis-sorciers du meilleur des mondes prophétisé par Aldous Huxley.
Francesca de Villasmundo
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