Certains le présentent comme l’homme des Américains. Le général Khalifa Aftar, d’abord fidèle de Kadhafi, a été fait prisonnier avec ses soldats en 1987 par les Tchadiens lors du conflit tchado-libyen. Abandonné par le régime pendant trois ans, il ne doit sa libération qu’aux Américains et est exfiltré aux USA où il obtient le statut de réfugié politique. Certains soupçonnent le gouvernement américain et notamment la CIA de s’en servir pour pouvoir renverser le régime de Kadhafi. On le retrouve d’ailleurs en Libye en 2011, lors de la révolution de février. Il reste craint par le gouvernement provisoire à cause de son ambition.
Pourtant, le général Khalifa Aftar profite de l’instabilité politique du pays et de la montée des groupes islamistes pour se montrer comme le défenseur de la démocratie et de l’intégrité territoriale. Il n’a pas hésité au milieu du mois de mai a lancé une opération nommée « Dignité » sans aucun mandat officiel, pour lancer une offensive contre les islamistes. Il a réussi à rallier certaines forces armées du pays autour de lui. Depuis la fin du mois, la tension monte entre les deux, notamment après des raids de son armée contre des camps islamistes. Des groupes islamistes n’ont pas hésité à attaquer un camp militaire à l’arme lourde ce lundi, faisant dix morts et quinze blessés. En riposte, les forces de l’armée de l’air loyales au général Khalifa Aftar ont mené des raids aériens contre les assaillants.
Les sites djihadistes n’ont pas tardé à dépeindre le général comme un ennemi de l’islam qu’il faut combattre : « Nous vous appelons à vous unir pour extirper le symbole de la traîtrise et de l’apostasie : Khalifa Haftar et les partisans de (l’ancien dirigeant Mouammar) Kadhafi qui sont sous son commandement », a indiqué Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le groupe Aqmi l’accuse aussi de se servir du terrorisme pour mener sa guerre contre l’islam et d’être un agent des américains : « Nous avertissons nos frères libyens que le criminel Haftar exécute un plan des Croisés contre la charia et nous appelons notamment les héros libyens de la révolte à s’y opposer fermement« . Ansar Charia lui a promis le même sort que le colonel Kadhafi.
Si les opérations ont été accueillies favorablement par les Libyens en général, il n’en est pas de même du gouvernement sortant qui a condamné une nouvelle fois ces raids aériens pour lesquels le général n’a aucun mandat. Le général Khalifa Aftar a déjà reçu le soutien du général et président égyptien al-Sissi. Pour l’instant, les Américains semblent dans l’expectative attendant de voir de quel côté, la balance va peser.
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