Stanis Perez, professeur agrégé, est coordonnateur de recherche à la Maison des sciences de l’homme Paris Nord. Il participe également au DU d’histoire de la médecine à l’université Paris-Descartes et est l’auteur de quelques livres sur le sujet.
Le sujet de son nouvel ouvrage est assez surprenant. De l’humiliation médiévale du corps profane à son démembrement planifié à la Révolution, en passant par sa sublimation artistique et littéraire à partir de la Renaissance, le corps royal a connu bien bien des péripéties qui sont l’objet de ce livre.
Cette étude veut observer, sans les caricaturer ou les idéaliser à outrance, des corps royaux au sujet desquels les distinctions classiques du type mortel/immortel, privé/public ou biologique/mythologique n’ont guère de sens. La leçon des juristes de l’Ancien Régime est toujours valable : il était impossible de séparer l’homme de sa fonction, le Prince était la lex animata.
Chaque période a généré son modèle de corps royal en choisissant tout d’abord l’image de la sainteté plutôt que du mysticisme royal (XIIe-XVe siècle), puis celle d’une majesté privilégiant l’apparence physique et la mise en scène (XVIe-XVIIIe siècle). L’auteur se demande si cette mutation découle d’un changement de paradigme politique ou d’une transformation profonde du style de vie royal faisant écho aux nouvelles exigences du temps.
A l’époque de Saint Louis, le corps royal semble être un obstacle charnel posé sur la voie de la sainteté. Il doit faire pénitence.
A partir d’une période qu’on peut situer entre les XIVe et les XVIe siècles, l’avènement d’un corps individualisé, surveillé par les médecins, épié par les domestiques, les ambassadeurs et les Grands au milieu d’une cour devenue progressivement sédentaire a modifié la donne. Avec les efforts accomplis pour que tous les aspects triviaux du quotidien soient magnifiés par le rituel, le monarque sacré s’est enfermé dans une mécanique théâtrale et artificielle.
Les XVIIe et XVIIIe siècles mettent en scène vie de cour et performances physiques, mais aussi maladies publiques.
L’ouvrage se termine sur le corps royal devenu, de Louis XVIII à Louis-Philippe, objet de caricatures féroces.
Le corps du roi, Stanis Perez, éditions Perrin, 480 pages, 25 euros
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