Patrick Buisson est connu du grand public pour avoir été le conseiller de Nicolas Sarkozy. Mais c’est l’aspect le moins intéressant de cet homme très cultivé. Historien, essayiste et politologue, il dirige la chaîne Histoire et a publié un livre qui a connu un énorme succès : La Cause du peuple.
Son nouveau livre La grande histoire des guerres de Vendée devrait lui aussi être promis à des records de ventes et devenir un cadeau de Noël de référence.
Présenté sous la forme d’un fort bel album, très soigné et joliment illustré, ce livre restitue ce que furent les guerres de Vendée avec une rigueur historique et un souci de vérité qui manquent encore à la version enseignée à l’école de la République. C’est que pendant près de deux siècles, la guerre de Vendée et ses morts ont été frappés d’un ostracisme qui leur interdisait d’accéder au statut d’objet historique, hormis dans des cercles restreints. Patrick Buisson rappelle qu’un » mémoricide » a été perpétré qui visait à effacer la Vendée de l’histoire. Il fallait coûte que coûte préserver le mythe fondateur de la République, l’exonérer du grand massacre collectif de la Terreur, faire oublier que la devise initiale des révolutionnaires « Liberté, égalité, fraternité ou la mort » portait en elle-même les signes idéologiques d’un projet d’extermination.
Egorgés, mutilés, dépecés, noyés, brûlés, les Vendéens fidèles à Dieu et au roi furent encore victimes de l’occultation et du déni. Patrick Buisson ose faire justice aux Vendéens – et à Reynald Secher qui eut le premier l’audace d’employer le mot génocide – en démontrant qu’il y a bien eu génocide en Vendée au sens juridique où les tribunaux ad hoc le définissent et le condamnent aujourd’hui.
Patrick Buisson rappelle quantité de comparaisons significatives issues de la littérature républicaine au sujet des Vendéens : « race maudite », « engeance infernale », « animaux à face humaine », « bêtes maudites », « animaux nuisibles », « troupeau de cochons »,… Autant de mots et d’anathèmes qui renseignent sur la nature profonde de ce qui s’est joué en 1793.
L’auteur de ce livre souligne aussi qu’on ne peut comprendre le génocide vendéen si on ignore l’essence religieuse du conflit entre bleus et blancs qui donne ce caractère inexpiable et total à leur affrontement. La guerre de Vendée fut la plus atroce et la plus sanglante de nos guerres de religion, avec pour ligne de démarcation, selon les mots d’Alain Besançon, une opposition qui sépare ceux qui « savent qu’ils croient » et ceux qui « croient qu’ils savent ».
La grande histoire des guerres de Vendée, Patrick Buisson, préface de Philippe de Villiers, éditions Perrin, album illustré, 280 pages, 29 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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