Paul Chack (1876-1945) était officier de marine et écrivain, réputé pour son courage durant la Première Guerre mondiale qui lui valut d’être fait Commandeur de la Légion d’honneur et de présider l’Association des écrivains combattants.
Président du Comité d’action antibolchévique durant la Seconde Guerre mondiale, il est condamné à mort par les tribunaux de l’épuration en décembre 1944 et fusillé au fort de Montrouge le 9 janvier 1945.
Son livre La bataille de Lépante fut publié pour la première fois en 1938, dans la collection Marins à la bataille des Editions de France. Paul Chack commence par rappeler que cette bataille civilisationnelle de Lépante prend ses origines avec les menaces musulmanes qui pesaient sur Chypre. Le Sultan Sélim II, dit l’Ivro-gne, fils aîné de Soliman « le Magnifique », était acoquiné de longue date au juif portugais Joseph Nassy auquel il avait promis d’être roi de Chypre. Or, Chypre était à l’époque terre de Venise. Sélim II dépêcha à Venise le chaouch Koubad, qui réclama Chypre pour son maître. A la fin du mois de mai 1570, le chaouch Koubad revient annoncer à son sultan le refus de Venise. C’est la guerre. L’ambassadeur et tous les consuls de la République de Venise dans l’empire ottoman sont emprisonnés.
Le pape Pie V implore tous les princes chrétiens de se liguer contre le Croissant. Mais Maximilien, empereur d’Autriche, et Sigismond-Auguste, roi de Pologne, n’osent agir contre la puissance turque. Sébastien, roi de Portugal, promet son aide… pour l’année suivante. Gênes offre une galère, et le duc de Savoie une autre. Philippe II, roi d’Espagne, accorde cinquante navires. Avec les escadres de Venise et les douze galères du pape, tous ces navires chrétiens sont rassemblés à la fin d’août à Candie. Les chefs chrétiens tiennent conseil, discutent mais n’agissent pas.
Les Turcs, eux, n’ont pas attendu. Sitôt devant Chypre, ils débarquent dans la baie de Limasol. Dès le 22 juillet 1570 débute le siège de Nicosie. La ville est défendue par huit mille deux cent cinquante combattants. Les Turcs apportent près de cent mille hommes. Le 9 septembre, c’est l’assaut général. Trois des onze bastions de Nicosie tombant. Les musulmans promettent la vie sauve en cas de reddition. Les habitants de Nicosie se rendent… et sont massacrés. Durant les huit jours qui suivent, les Turcs égorgent vingt mille chrétiens tandis que deux mille femmes et enfants sont emmenés comme esclaves.
Les navires chrétiens rassemblés à Candie n’ont toujours pas bougé. Ils n’appareillent que le 13 septembre. Le 22 septembre, ayant pris Nicosie, les Turcs se lancent sur Famagouste. Le 1er août 1571, Famagouste capitule. Massacres et sacrilèges se répètent à nouveau.
L’alliance navale de l’Espagne et de Venise est un fiasco.
Il faudra toute la clairvoyance et la force de persuasion du pape Pie V pour cimenter une nouvelle alliance des princes chrétiens.
Deux mois et six jours après la capitulation de Famagouste, les chrétiens, à Lépante, vengeront les suppliciés et délivreront les esclaves chrétiens enchaînés aux bancs des galères ottomanes.
Ce livre nous offre le récit épique de cette bataille extraordinaire de Lépante emportée grâce à Dieu et dont le pape Pie V fut le véritable artisan, consacrant toutes ses forces à vaincre le Croissant islamique.
La bataille de Lépante, Paul Chack, éditions Saint-Remi, 102 pages, 10 euros
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