Le 18 février 2015, à l’Elysée, François Hollande, alors président de la république, accrochait au cou de Julia Kristeva l’insigne de Commandeur de la Légion d’honneur.
Julia Kristeva, épouse du romancier Philippe Sollers, bénéficiait d’une renommée en tant que linguiste, psychanalyste, critique littéraire, militante féministe, romancière,…
Or voilà que, ces derniers jours, des documents officiels bulgares apprennent que Julia Kristeva était « l’agent Sabina ». recrutée comme « agent » et « collaborateur secret » par la Darjavna Sigournost, la sécurité d’Etat du régime communiste, et plus précisément par son Premier Département, chargé du renseignement à l’étranger.
Pourquoi ces documents sont-ils dévoilés maintenant ?
Tout simplement parce que Julia Kristeva a récemment voulu travailler avec la revue bulgare Literaturen Vestnik, tombant sous le coup d’un règlement de la Commission pour l’affiliation des citoyens bulgares aux services de sécurité de l’Etat, qui doit vérifier puis rendre public le passé de tout journaliste né avant 1976.
Cette Commission bulgare a publié le vendredi 30 mars 2018 une version bien plus fournie du dossier de l’agent Sabina, composé de 77 pages de documents, parmi lesquels figurent des rapports attribués à la source « Sabina », parfois explicitement désignée par ses officiers traitants comme « Julia Kristeva, née en 1941 dans la ville de Sliven ».
Dans ses rapports, l’agent « Sabina » évoque Louis Aragon et les prises de position de son journal Lettres françaises. Julia Kristeva synthétise aussi la réaction de la gauche française à l’intervention soviétique de 1968 en Tchécoslovaquie. Les documents montrent également que le premier lieutenant Ivan Bojikov, son officier traitant, la charge de « distinguer les centres idéologiques qui conduisent en France un travail de sape contre la Bulgarie et le camp socialiste ».
Sur base des renseignements transmis par l’agent « Sabina », l’agent « Lioubomir », écrit en décembre 1970 : « Un certain nombre d’instituts de propagande français sont entre les mains d’organisations sionistes, ce qui explique le fait qu’ils soutiennent souvent des positions pro-israéliennes. (…) Cela devrait expliquer les échecs des actions d’aide et de propagande pro-arabes et pro-palestiniennes. »
De son côté, Julia Kristeva se contente, par l’intermédiaire de son avocat, de démentir.
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