Il y a trois ans exactement paraissait une étude allemande expliquant que le traitement du cancer par la chimiothérapie n’entraînait pas de malformations congénitales ni de pathologies particulières chez le fœtus. Cette nouvelle importante eut peu d’échos. Rituellement les médecins notamment cancérologues, prescrivait l’avortement à titre préventif. Il y avait souvent un double souci pour les patientes : celui de faire face à une maladie pouvant être grave et conjointement nuire à l’enfant par les traitements anticancéreux ou une césarienne prématurée. Or depuis cette période le Pr Amant de l’Université catholique de Louvain s’est acharné à démonter que le traitement du cancer et la grossesse n’étaient pas incompatibles.
Cela n’est certes pas nouveau. Par exemple vers les années 1970, le service de radiologie de l’Hôpital Saint Louis de Paris avait déjà mis au point un système de plaques en plomb permettant de protéger l’enfant dans le sein de sa mère.
Le professeur Amant a confirmé que la quasi-totalité des cancers et leucémies de la femme découverts en cours de grossesse, pouvaient être soignés par la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie ; ce tout dernier aspect étant connu depuis très longtemps.
L’intérêt d’une première étude du Pr Amant résidait dans le fait que les enfants nés dans ces circonstances n’avaient pas le moindre trouble à moyen terme et vraisemblablement à long terme. Or ce travail de recherche avait été présenté lors du congrès européen de lutte contre le cancer à Stockholm en 2011.
Le professeur confirme l’ensemble dans le cadre de la dernière parution du New England Journal of Medicine. Il vient de présenter ses résultats au Congrès européen de cancérologie qui se tient actuellement à Vienne. Citons-le « Nous espérons que ces résultats auront un impact sur l’exercice clinique en réduisant les interruptions médicales de grossesse systématiques, le report du traitement de la mère et les accouchements prématurés programmés ».En effet sur ce tout dernier point la tentation en cas de cancer sur grossesse est de faire naître l’enfant prématurément par césarienne. Or ceci n’a plus d’objet.
Bien évidemment les jusqu’au-boutistes de l’avortement contestent ce point de vue arguant que l’étude concernée n’inclut pas certains produits nouveaux ciblés, et que celle-ci manque de précision. Nous attendons donc la preuve scientifique de son contraire.
Dr Jean-Pierre Dickès
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