Dans son rapport publié le 23 octobre le Comité National d’Ethique, qui veut modifier le droit, ment et fait preuve de confusion mentale.
Le mensonge est double:
1) il débute par un « constat » selon lequel la mort en France serait toujours douloureuse et effroyable, et que 80% des mourants seraient abandonnés à leur sort, loin des soins palliatifs. Or la douleur est souvent absente lors de la mort naturelle, d’autre part si les soins palliatifs sont un réel progrès pour la prise en charge des cancéreux, des maladies dégénératives, de certaines maladies chroniques, ils sont loin d’être nécessaires dans beaucoup de cas.
2) le « droit à la sédation terminale » (« le calmant pour tous ») que semble vouloir systématiser le Comité d’Ethique est une mauvaise idée. Car il ne s’agit pas de calmer la douleur – si elle existe – ce que tous les médecins savent et peuvent faire avec succès dans la quasi totalité des cas. Mais il s’agit d’endormir le malade, d’atteindre sa vigilance jusqu’à ce que mort s’en suive. Cela n’est que la réactivation du vieux « cocktail lytique » (perfusion de morphine et de neuroleptiques) avec lequel on a liquidé en France dans les années 70 et suivantes, quantités de cancéreux et de malades neurologiques, que l’on ne pouvait pas guérir. Pratique à laquelle la loi Léonetti (2005) a permis de mettre fin.
La confusion mentale :
1) consiste à assimiler (c’était déjà ce que l’on pouvait reprocher à la loi Léonetti) l’arrêt des traitements en fin de vie (ce qui est légitime), à l’arrêt délibéré de l’alimentation et de l’eau, qui va entraîner la mort, comme c’est le cas chez Vincent Lambert qui précisément n’est pas en fin de vie.
2) elle consiste aussi à exiger des « directives anticipées » formelles, qui seront général rédigées par des personnes en bonne santé, qui peuvent changer d’avis une fois malades. Ces directives anticipées sont d’autre part une façon détournée de légaliser la pratique du suicide assisté.
3) enfin en systématisant la pratique du « consensus » – la procédure collégiale qui dicte à chaque médecin la « bonne » conduite – le Comité d’Ethique déresponsabilise les médecins, en diluant leur rôle personnel – qui est important – dans une décision finale collective.
Ce que prône le Comité d’Ethique c’est une euthanasie qui ne dit pas son nom. Il ne faut pas oublier que pendant sa campagne électorale François Hollande avait promis l’euthanasie. Qu’au mois d’août 2013, en pleines vacances, il avait brusquement remanié d’autorité la composition du Comité d’Ethique, remplaçant 7 de ses membres qui n’était pas en fin de vie, et nommant à la présidence du comité le professeur Jean-Claude Ameisen connu pour ses positions favorables à l’euthanasie.
Et pour une fois il tient parole, comme pour la loi Taubira, c’est plus facile que de réduire les dépenses publiques ou le chômage !
Docteur Luc Perrel
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