Dans le cadre de l’élection présidentielle de Donald Trump, les médias français ont délibérément ignoré l’importance des problèmes « sociétaux » en pratique tout ce qui concerne les mœurs. Ils continuent de le faire. Or Google a reconnu que le mot de « abortion » (avortement) était celui qui avait couru le plus sur les réseaux sociaux durant la campagne électorale. Ces mêmes réseaux qui contre toute attente ont assuré l’échec d’Hillary Clinton. (Voir l’article de MPI : La victoire de Trump et les enjeux sociétaux).
Cependant, cette omerta dure encore. Il suffit de voir sur le site du Figaro daté le 30/11/2016, la présentation des personnages nommés à ce jour par D. Trump aux postes stratégiques à propos précisément ces questions. Il convient de « rectifier de tir ».
En ce qui concerne Hillary Clinton – ce n’est pas là son moindre défaut- rappelons qu’elle s’était opposée à une loi votée très largement par le Congrès interdisant aux chirurgiens et gynécologue de tuer les enfants vivants nés des suites d’avortements ratés. C’est bien un monstre qui a failli être élu en Amérique.
L’enjeu de la Cour Suprême
La Cour Suprême est l’ultime instance juridique aux États-Unis. Finalement le pouvoir des neuf juges qui la composent, est supérieur à celui du peuple et des hommes politiques. Le président considéré comme pro-vie venant de mourir, il fallait le remplacer. Obama nomma Merryck Garland, bien sûr un juge favorable à l’avortement. Or son choix n’a pas été ratifié par le Sénat où les Républicains ont une très légère majorité. Face à cette situation de blocage, Obama décida que son successeur aurait à trancher. Il accepta cette situation intermédiaire, persuadé qu’Hillary Clinton serait élue et ferait entériner son choix. Patatras ! Trump est élu. Ce dernier avait annoncé pendant la campagne électorale qu’il nommerait des juges « pro-life » selon le mot qu’il a employé. De plus trois juges progressistes nommés par Bill Clinton ont largement dépassé l’âge de la retraite. Il allait falloir aussi les remplacer assez rapidement. Il n’y a aucune raison que Trump ne le fasse pas dans le même sens. De plus le Parti Républicain est majoritaire à la Chambre des Représentants et au Sénat.
Un vice-président férocement anti avortement
Le vice-président des États-Unis choisi par Trump se nomme Mike Pence. Ce dernier est né dans une famille catholique irlandaise plutôt de gauche. Lui-même est considéré comme « ultra-conservateur ». Trouvant que l’Église catholique s’est ramollie dans ses convictions, il s’est rapproché des évangélistes. Il se définit comme évangélisto-catholique. Il est férocement opposé à l’avortement notamment eugénique, en particulier celui des trisomiques. Il a déclaré à propos des avortements par naissance partielle : « L’idée même qu’un enfant presque né puisse se faire enlever la vie est pour moi un anathème. » Ce type effroyable d’avortement consiste à obtenir une dilatation du col de l’utérus, attraper l’enfant par les pieds, le tirer et dès que la nuque est visible enfoncer dans la tête de l’enfant un trocart pour aspirer le contenu cérébral. Gouverneur de l’Indiana, Pence a fait voter une loi dite de « restauration de la liberté religieuse » ; celle-ci vise à dispenser les chefs d’entreprises de payer des charges et impôts entraînés par des lois fédérales allant contre leurs convictions. L’Indiana est l’État de l’Amérique est réputé pour avoir par tous les moyens possibles essayé de contourner la légalisation de l’avortement. Pence a fait voter une loi permettant l’objection de conscience à tout service aux homosexuels. Ceci concernait par exemple les pâtissiers qui refusaient au nom de liberté de conscience de faire des gâteaux de mariage pour les gays.
Des postes stratégiques tenus par des défenseurs de la vie
Le chef de cabinet de Trump se nomme Reince Priebus. Il est le président du Parti Républicain, un poste stratégique qui permet au nouveau président une autonomie totale dans ses décisions. Cette année ce jeune juriste de 44 ans avait annulé un meeting électoral pour que ses sympathisants puissent participer à la Marche pour la vie (Rally for life).
Maintenant, que va-t-il se passer ? On sait déjà que Trump n’entend pas intervenir face aux États qui ont voté le « mariage » homosexuel. Il faudrait revoir la décision de la Cour Suprême l’ayant approuvé. En revanche il a déclaré vouloir mener une longue bataille contre l’avortement. Il a nommé à la place stratégique d’ambassadeur à l’ONU Nikki Haley, gouverneur de la Caroline du Sud, une femme de 44 ans, farouche défenseur de la vie ; elle a le record américain de la lutte contre l’avortement dans le cadre de son État. Elle sera remplacée par Henry McMaster, tout aussi pro-vie. Il ne faut pas oublier que l’Amérique a l’ONU sous sa coupe. Retentissement mondial à prévoir.
Le ministre de l’Education Nationale, Betsy DeVos nommée par Trump est une acharnée de la défense des écoles libres et de l’enseignement à domicile. Richissime philanthrope, elle a subventionné toute sa vie des écoles religieuses libres et « conservatrices ». Elle dénonce les tyrannies administratives de l’enseignement public.
Le député républicain de l’État de Géorgie, Tom Price 62 ans, a été nommé ministre du Service national de la Santé. Ce chirurgien est un farouche opposant à l’avortement et a dénoncé publiquement les trafics de morceaux de fœtus.
Enfin, le président Donald Trump a nommé comme procureur général, le sénateur Jeff Sessions très connu pour ses positions pro-vie. Aux États -Unis, cette fonction est équivalente à celle du ministère de la Justice en France tenu naguère par Taubira. Défenseur de la vie, il a fait voter un groupe de membres du Congrès contre l’expérimentation sur les cellules souches embryonnaires.
Voici donc un tableau que nos lecteurs ne verront pratiquement nulle part…Le politiquement correct n’est pas seulement de déformer la vérité, mais aussi de la cacher.
Jean-Pierre Dickès
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