Les résultats des élections aux Pays-Bas sont maintenant connus. Le PVV, parti de Geert Wilders, partenaire de Marine Le Pen, avait été donné en tête par les instituts de sondage. Mais au final, le PVV arrive en seconde place, avec une progression beaucoup plus modeste qu’annoncée, et emporte 20 députés (+ 5), tandis que le Premier ministre sortant en conserve 33 (-8).
Avec un système proportionnel, le parlement des Pays-Bas comptera des élus de 13 partis différents sur les 28 qui ont participé à ces élections.
Comme en France avec Marine Le Pen, toute la campagne électorale des Pays-Bas a tourné autour de l’idée, entretenue par les médias et les instituts de sondage, que Geert Wilders arriverait en tête et serait le grand gagnant de ces élections. Mais si on regarde attentivement les résultats, le parti gauchiste D66 le talonne avec 19 députés (+ 7) tandis que le parti du Premier ministre sortant s’effondre bel et bien mais parvient à rester le premier parti tout en perdant huit députés.
Ce qui est manifeste, comme en France, c’est que les partis traditionnels sont les grands perdants de ces élections. Les électeurs veulent donc bien un changement, aux Pays-Bas comme en France.
Mais alors, pourquoi Geert Wilders n’a-t-il pas réussi son pari ? Si son discours anti-islam a monopolisé l’attention, pour le reste, il a adopté une stratégie très proche de celle de Marine Le Pen : tenter de se doter d’une image lisse, consensuelle, et rejoindre le système sur la plupart des sujets autres que l’immigration. Comme Marine Le Pen, Geert Wilders a choisi une ligne sioniste. Comme Marine Le Pen, Geert Wilders cajole le lobby LGBT. Comme Marine Le Pen se référant aux valeurs républicaines, Geert Wilders se réfère aux droits de l’homme. Comme Marine Le Pen, Geert Wilders se fiche de défendre la famille. Comme Marine Le Pen, Geert Wilders n’a d’autre foi que de croire en lui. Comme Marine Le Pen, Geert Wilders n’est pas en rupture avec le système mais cherche à y trouver sa place.
Quant à imaginer que le résultat sera différent pour Marine Le Pen parce que la situation serait pire en France et parce que la France a été victime des attentats, contrairement aux Pays-Bas, c’est méconnaître la réalité des Pays-Bas qui a sombré depuis bien longtemps dans l’accueil laxiste d’une immigration massive. Qui plus est, les jours qui ont précédé le scrutin se sont déroulés dans un climat a priori favorable à Geert Wilders en raison de manifestations médiatisées, violentes et arrogantes de la communauté turque installée dans ce pays.
Voilà qui est de mauvaise augure pour Marine Le Pen.
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