Revenant sur les fondements historiques du mondialisme, le docteur en géopolitique a insisté sur l’une de ses incarnations actuelles, en dénonçant la place du régionalisme dans l’aboutissement du projet d’unification européen. Dessein élaboré sur le long terme par le pouvoir germanique, cette volonté de fonte interrégionale trouve ses fondements au XVIIIe siècle et se poursuit jusqu’au XXIe siècle. Actuellement, il comporte des échos dans le plan d’installation des eurorégions, qui vise à abolir les frontières nationales au profit d’entités régionales transfrontalières[1]. Les instances gouvernementales françaises au pouvoir se positionnent en faveur de cette constitution géopolitique[2], qui passe notamment par la suppression des conseils départementaux et entre en corrélation avec la révélation au grand jour du Traité Transatlantique.
Ce dernier, officiellement déclaré par Barack Obama en 2013, a des racines bien antérieures[3] ; son objectif est d’imposer des normes globales à l’échelle européenne, en « coopération » avec les Etats-Unis ; au point de vue du marché, il touche des millions de consommateurs et en termes financiers, s’exprime à échelle de 50 % du PIB mondial et 40 % des échanges. Les conséquences d’un tel pacte, qui entérine la perte de la souveraineté nationale, ont été dénoncées par certaines figures politiques françaises, en premier lieu Jean-Luc Mélenchon puis, plus tardivement, par Marine Le Pen.
La Russie et la Chine, qui constituent un bloc alternatif au conglomérat occidental, effraient ce dernier par leur volonté d’opposition. La Russie tente notamment d’établir une zone de libre-échange commune entre l’Union Européenne et l’Union économique eurasienne dont seraient exclus les États-Unis[4]. Il est vrai que la situation économique américaine désastreuse[5] et la détention de près de 25 % des bons du trésor américain par la Chine et la Russie entraînent nécessairement une implication importante de ces deux pays au sein du marché américain.
Sur le fond même du mondialisme, Pierre Hillard a rappelé sa théorie aux sources historiques selon laquelle il s’agit d’une lutte ancestrale entre l’Eglise et la Synagogue, sujet sur lequel Médias-Presse-Info a interrogé le professeur il y a de cela quelques jours.
[1] L’ARFE (Association des Régions Frontalières Européennes) en est l’initiateur et œuvre dans le but d’établir une coopération transfrontalière active.
[2] A cet égard, on peut citer la résolution 57 du projet présidentielle de François Hollande, qui annonce que le futur président « [soutiendra] la mise en place d’une Organisation mondiale de l’environnement et d’une véritable gouvernance de la mondialisation autour du G20, des organisations régionales et des Nations unies » (Projet présidentielle de François Hollande, p.36.
[3] Certaines figures de la politique française se sont également positionnées en sa faveur avant l’heure, comme Edouard Balladur dans son livre Pour une Union occidentale entre l’Europe et les États-Unis, 2007 ou Hervé de Carmoy avec son Euramérique, 2007.
[4] Vladimir Poutine a exprimé par trois fois cette volonté, notamment face à Angela Merkell en 2010, 2012 et dans son dernier discours du 28 janvier 2014 (sommet Union Européenne – Russie).
[5] 1/16e de la population connaît un état de paupérisation accrue
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