« Bienvenue au pape François. Bienvenu le pape de la justice. Bienvenu le pape de la paix. Bienvenu le pape des pauvres. » C’est avec ces exclamations enthousiastes qu’une foule de plus de 100 mille fidèles a accueilli le pape en visite dans le Chiapas, considérée la région la plus pauvre du Mexique dont plus de 5 millions de personnes appartiennent aux ethnies indigènes et une des plus riches par les importantes ressources naturelles. C’est aussi la porte d’arrivée de nombreux migrants venus d’Amérique du Sud et se dirigeant vers l’Eldorado que représente pour eux les États-Unis d’Amérique. C’est également, et il faut le souligner, l’État du Mexique qui compte le moins de personnes se déclarant catholiques.
Le Chiapas ce fut aussi le fief pendant 40 ans de monseigneur Samuel Ruiz García, défenseur de la théologie de la Libération et de la théologie indienne, partisan de la prêtrise pour les hommes mariés, pris de l’Unesco en 1978, fervent militant de l’œcuménisme et du dialogue inter-religieux, allant rechercher la présence de Dieu dans les cultures indigènes. C’est bien cette école de pensée révolutionnaire, marxiste sauce latino-amérindienne, que le pape est venu, malheureusement, proclamer au Chiapas. « La théologie de la libération dit aux pauvres que la situation qu’ils vivent actuellement n’est pas voulue par Dieu » « La création d’une société juste et fraternelle est le salut des êtres humains, si par salut nous entendons le passage du moins humain au plus humain. On ne peut pas être chrétien aujourd’hui sans un engagement de libération » disait Gustavo Gutiérrez, le père fondateur de la théologie de la libération.
François, dans la ligne de l’évêque rouge du Chiapas, a évoqué, en partant d’un extrait d’un texte de la mythologie maya, le Popol Vuh, la nostalgie de la liberté dans une comparaison avec le peuple hébreu fuyant l’esclavage et la servitude de la terre d’Égypte. « Il y a une nostalgie de la liberté, une nostalgie qui a la saveur de la terre promise, où l’oppression, la maltraitance et la dégradation en sont pas monnaie courante. » a-t-il dit aux nombreux indigènes massés dans le stade municipal de San Cristobal de Las Casas pour la messe.
Fraternité, égalité, liberté sont à nouveau, et comme bien souvent, les concepts phares de son homélie. Le Christ est invoqué comme le chemin nostalgique pour retrouver cette « liberté » naturelle perdue parce que « vos peuples, selon François, ont été incompris et exclus de la société, considérés comme inférieures leurs valeurs, leur culture et leurs traditions. Dépouillés de leur terre » qui ont été aussi « polluées. » « Pardon, pardon, frères » a fini par leur dire François.
Valeurs, culture, traditions indigènes, mises sur un piédestal en occultant la réalité historique. Ces peuples vivaient dans l’esclavage horrible de leurs fausses religions, soumis à la tyrannie et aux persécutions des prêtres incas, aztèques ou mayas, cruels et sanguinaires, dont ils furent délivrés par l’arrivée des conquistadors espagnols et des missionnaires catholiques. Qu’alors et depuis, sous les différents gouvernements, notamment les francs-maçons, ces peuples indigènes ont connu injustices, mépris, spoliations, ne doit pas constituer un argument pour travestir la vérité et ne plus œuvrer pour les convertir à la seule vraie foi catholique en promouvant un syncrétisme ethno-catholique.
Les papes ont souvent rappelé la nécessité pour les gouvernements et les princes qui gouvernent de travailler à l’instauration du bien commun de la société, aux puissants et aux riches leurs devoirs envers les plus pauvres, ils ont fustigé le matérialisme et l’indifférentisme, l’individualisme et le mercantilisme, la perte des racines. Malheureusement l’actuel pontife aborde tous ces sujets à travers une grille de lecture marxiste de la condition humaine, une vision socialiste et universaliste d’une lutte des classes continuelle, une conception naturaliste de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, si contraires à la doctrine sociale de l’Église, et instigatrices inévitablement de rébellion, de révolution et de revendication arbitraire, comme d’un droit inaliénable, d’une vie en progrès matériel constant à partir, qui plus est, des critères ultra-matérialistes, immoraux et progressistes de notre époque décadente.
Mais le plus consternant est cette contradiction manifeste dans la pensée du pape François : il encense cultures et traditions indigènes, rend l’humanité entière responsable de leur survie ou de leur mort, mais en même temps il enjoint les nations occidentales à garder les portes grandes ouvertes au vaste flux migratoire qui met en mouvement des peuples entiers loin de leur terre et de leurs racines. Et fustige, attaque, brocarde les personnes hostiles à ces invasions qui mettent en péril les identités, souvent occidentales et chrétiennes, des pays accueillants ! C’est ainsi qu’au Chiapas même, deux centres d’accueil pour immigrés clandestins, provenant surtout du Honduras, du Salvador et du Guatemala, de passage au Mexique pour aller à la conquête des États-Unis, vont être construits dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas « à l’occasion de la visite du pape dans l’Année de la Miséricorde » explique monseigneur Felipe Arizmendi Esquivel. Qui confirme que ce projet a obtenu l’approbation de François qui « ne portera pas, à Rome, ces offrandes (l’argent récolté ) que nous présentons comme un cadeau de la communauté pour les pauvres, dans ce cas les migrants. »
Étonnant paradoxe d’un esprit qui défend à Mexico le respect des cultures, traditions et ethnies indigènes et promut le melting-pot destructeur des traditions en Europe et en Occident ! Esprit confus, paradoxal, sentimental et contradictoire… c’est l’imbroglio du pape Bergoglio !
Francesca de Villasmundo
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