Bilal Taghi, un détenu islamique de la maison d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise), condamné pour avoir tenté de rejoindre la Syrie, a poignardé pour les tuer, deux gardiens dimanche 4 septembre 2016.
« Les éléments que l’on a aujourd’hui rassemblés constituent pour nous toutes les preuves nécessaires pour que l’on puisse parler d’un acte terroriste ». Après avoir agressé un surveillant avec une lame très effilée d’une quinzaine de centimètres, l’agresseur une fois maîtrisé et enfermé « a pris le sang du surveillant pour dessiner un cœur sur la porte d’une cellule, avant de lever un doigt au ciel puis de s’agenouiller pour prier », comme s’il offrait ce sacrifice à Allah. Sur BFMTV, Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA qui témoigne, donne des précisions sur le rituel religieux que cet ennemi de la France a suivi avec le sang du surveillant qui évoque le sacrifice rituel d’un mouton.
Le prisonnier a reconnu lors de sa garde-à-vue avoir prémédité son acte, indique le délégué régional FO, Jérôme Nobécourt, de plus, précise-t-il, il connaissait Larossi Abballa, l’islamiste qui a tué les deux policiers à Magnanville et qui a appelé, dans une vidéo, au meurtre de surveillants de prison. Très fier d’avoir accompli sa tentative de massacre et non assouvi, Jérôme Nobécourt ajoute que lorsque les membres d’une équipe d’intervention viennent déloger l’islamiste, celui-ci leur fait face « avec son arme à la main et souriant », avant d’être maîtrisé d’une balle de caoutchouc en pleine poitrine.
Né à Trappes dans les Yvelines, Bilal Taghi avait été condamné en mars à cinq ans d’emprisonnement pour avoir tenté de rejoindre les combattants islamistes en Syrie. Placé de nouveau dans l’unité de prévention de radicalisation de la maison d’arrêt du Val-d’Oise, le terroriste islamique Bilal Taghi fait l’objet d’une enquête pour « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste »
Le déroulement des faits
Les faits se sont produits dimanche, vers 15 heures, au moment de la promenade. Les détenus radicalisés, qui occupent les deux étages d’une aile dédiée de la Mavo, rejoignent leur cour. Le surveillant chargé du 1er étage découvre qu’un des détenus se présente avec une grande serviette. Il lui demande de la remettre dans sa cellule. Mais le linge dissimule une arme artisanale : un poinçon long d’une quinzaine de centimètres.
Bilal T. [les gros médias ne mentionnent que l’initiale de son nom, ndMPI] se retourne alors brutalement vers le surveillant et le frappe dans le dos. Le gardien tente de s’échapper, poursuivi par son agresseur qui le rattrape et lui inflige un second coup dans le cou. Le poinçon lui transperce la gorge, « de part en part », précise encore Jérôme Nobécourt. Un second surveillant intervient pour le secourir, et reçoit un coup de poinçon au biceps puis au visage. Les deux gardiens parviennent néanmoins à isoler le détenu, avant de l’enfermer dans le bâtiment en compagnie de cinq autres prisonniers. (Le Parisien)
Le premier gardien a eu la gorge et le thorax transpercé par la lame très effilée qui est passée à 2 millimètres de la carotide et à 3 mm du poumon. Son collègue qui est alors venu lui porter secours a été blessé à son tour, mais avec un autre surveillant ils ont réussi à maîtrisé l’homme. Malgré la brutalité de l’attaque le poinçon n’a touché aucun organe vital. « C’est miraculeux », confie un surveillant. La victime est toujours hospitalisée. Son collègue, moins gravement touché, a quitté l’hôpital.
Le parcours de candidats au djihad
Cet ennemi de la France, né, instruit et nourri en France, dont deux des frères ont rejoint les rangs de l’Etat islamique (EI), avait quitté la France avec sa compagne et deux amis, dix jours après l’attentat contre « Charlie Hebdo » revendiqué par Al Qaïda (et non par l’Etat islamique).
Munis d’un faux carton d’invitation pour un mariage en Turquie, ils comptaient passer sans encombre les frontières en voiture jusqu’à Istanbul. Alors qu’ils touchaient presque à leur but, un banal accident de la circulation a mis fin à leur rêve de djihad…
Au moment de son procès, Bilal T. [les gros médias ne mentionnent que l’initiale de son nom, ndMPI], à l’attitude désinvolte clairement affichée, avait tenté de convaincre la cour que son départ en Syrie était motivé par la « volonté d’aller y chercher un de ses frères ». L’autre ayant été déclaré mort au combat par l’EI. (Le Parisien)
Des détenus « cocoonés » dans leur prison: cours d’escrime et de kynésithérapie
Jean-François Forget craint que ce genre d’agressions se reproduisent de plus en plus. « Il y a plus de 300 terroristes incarcérés dans nos prisons, sans conditions particulières de sécurité, sauf un (Salah Abdeslam, NDLR), et il y a plus d’un millier de détenus qui sont en voie de radicalisation », dénonce-t-il.
Avant de poursuivre: « Si des dispositions ne sont pas prises dans les heures qui viennent on peut penser qu’on aura d’autres actes dans d’autres prisons. »
Pour lui, il faut cesser avec « le cocooning de ces détenus » radicalisés. Sur l’enveloppe allouée à la déradicalisation en prison, une trop grande partie servirait à « occuper l’oisiveté » des prisonniers en leur proposant des cours d’escrime ou des séances de kinésithérapie. Depuis lundi matin, le personnel pénitentiaire d’Osny a obtenu que les mouvements à l’étage de l’unité dédié se fasse détenu par détenu. « Souhaitons que cette mesure soit pérenne », conclut Jean-François Forget. (BFMTV)
Le cours d’escrime est particulièrement adapté à leur cas!
Photo ci-dessus: de gauche à droite Bilal Taghi, Faycal ait-Messoud, Mansour Ly et Sihem Laidouni ou cours de leur procés le 24 février 2016 à Paris.
emiliedefresne@dev.medias-presse.info
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