De nombreux musulmans indonésiens, et les cinq magistrats qui l’ont condamné leur donnent raison, ont reproché à Akok d’avoir blasphémé lorsqu’il a déclaré en septembre dernier devant quelques pêcheurs, en plein pendant la campagne électorale, que l’interprétation par certains oulémas (théologiens musulmans) d’un verset du Coran, selon lequel un musulman ne doit élire qu’un dirigeant musulman, était erronée. Cela a provoqué une vague de contestation dans ce pays d’Asie du Sud-Est où toute référence à l’islam est très sensible.
Le procès avait débuté en décembre et a duré de longs mois, chaque camp appelant plus d’une quarantaine de témoins à la barre. Basuki Tjahaja Purnama avait accusé le ministère public de faire témoigner des personnes qui n’étaient même pas présentes au moment des faits.
« J’ai grandi parmi les musulmans, a déclaré Basuki Tjahaja Purnama devant les magistrats du tribunal. Il n’est pas possible que j’ai intentionnellement insulté l’islam parce que cela signifierait que je manque de respect envers les personnes que j’aime et apprécie. »
Cette déclaration n’a pas adouci pour autant ses juges musulmans qui ont infligé à l’ex-gouverneur une peine plus lourde que celle requise par le parquet. Un des juges du tribunal, Abdul Rosyad, a justifié la sévérité du verdict par le fait que le prévenu ne ressente « aucune culpabilité » et qu’il ait « suscité la colère et blessé les musulmans ».
A l’annonce du verdict, les musulmans en dehors du tribunal se sont mis à scander « Allah est grand. »
Islam, religion de paix et d’amour ?
Francesca de Villasmundo
Source : Il Giornale
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