Le très séduisant professeur Marcel Rufo 69 ans, professeur de pédopsychiatre, a entassé des titres qui feraient pâlir de honte Obama lui-même ; des médailles qu’il n’ose pas porter car s’il se penche en avant il risque de resté bloqué par un lumbago ; ainsi qu’un nombre de publications reléguant Marcel Proust au niveau du rédacteur de la chronique hippique de la gazette du Bas-Vivarais.
On ne prête qu’aux riches. C’est la raison pour laquelle l’éminent professeur se reconvertira en journaliste radiophonique passant d’Europe1 à France 3 puis France 5 et conjointement à France Inter. Par ailleurs il est un supporter du club de rugby de Toulon et abonné à l’EDF. Bref, la gloire !
Seulement un jour c’est la gaffe lors de l’émission de « Allo Rufo ». Cela se passait exactement il y a un an sur France 5. Une maman avait des problèmes avec sa fille de 28 ans. Elle expliquait que cette dernière étant enfant avait fait l’objet d’un abus sexuel. Le professeur parla alors de « fantasmes » ; que la maman eût été bien inspirée de se renseigner auprès du violeur ( ?). D’emblée, expliqua-t-il : « L’immense majorité des enfants abusés vont bien ! »
Or il existe une association du nom de Centre de recherches internationales et de formation sur l’inceste et la criminalité. Celle-ci monta sur ses grands chevaux, arguant les quantités de témoignages et plaintes qu’elle avait pu récolter au fil du temps. Elle s’est appuyée sur un long rapport publié en 2002 par le Journal of consulting and clinical psychology dans le cadre de la Kent State University (Ohio, USA). Cet état américain est connu pour son « libéralisme » notamment en matière de problèmes sociétaux. Les rédacteurs cependant ont commencé par rassembler un ensemble colossal de documentation. Leurs conclusions sont sans appel : « 56% à 80% des victimes d’abus sexuel nécessitent des soins, soit l’immense majorité ». C’est d’ailleurs en gros l’avis de la Haute Autorité de Santé en France. Ce qui rejoint mes constatations en tant qu’ancien expert judiciaire. Rufo a donc menti !
L’association demande alors à France 5 des excuses, un rectificatif, un droit de réponse, et porte plainte au Conseil de l’Ordre des Médecins ; elle lance une pétition qui sera signée par 20.000 personnes. Les témoignages affluent. Rufo est alors obligé de faire marche arrière. En effet le Conseil de l’Ordre rappelle que le médecin n’a pas le droit d’affirmer des faits scientifiques dont les preuves n’ont pas été établies formellement. Il a un devoir de prudence.
25 personnes ont porté plainte contre lui au Conseil de l’Ordre. Le Pr Rufo leur présente ses excuses. Mais à ce jour il a toujours refusé de dire qu’il s’était trompé et que sa réflexion n’était ni plus ni moins qu’un blanc-seing donné aux violeurs d’enfants et aux abus sexuels sur mineurs. L’affaire n’est donc pas terminée pour le grand professeur.
Une autre question aussi : pourquoi Rufo a-t-il menti ? Quel intérêt avait-il à le faire ?
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